6. Assurer un suivi externe de la qualité

Déjà, le protocole Presse-Etat-Poste de 1992, avait prévu la mise en place d'un outil externe de la qualité du service postal à la presse.

Un partenariat avec la presse ne peut se concevoir, en effet, sur la base des indicateurs actuels de qualité de service, qui sont exclusivement internes à La Poste. A cet égard, l'expérience disponible en matière de lettre à domicile, de courrier d'entreprise ou de messagerie montre qu'il existe un différentiel de quatre points entre les résultats affichés par l'outil interne à La Poste 205( * ) et ceux calculés par un intervenant extérieur (la SOFRES). L'outil a donc tendance à surévaluer la qualité de service et il lui est, par là-même, difficile de s'imposer comme base objective de discussion avec la presse.

La presse quotidienne en particulier souhaite la mise en place d'un tel contrôle externe de la qualité, incluant notamment un indicateur relatif à l'heure de la distribution. Dans la logique de cette position, il apparaîtrait d'ailleurs souhaitable que les critères de qualité retenus soient arrêtés dans le cadre d'une instance paritaire Presse-Poste.

Cependant, sur ce point, les accords de 1992 n'ont pas eu d'effet. Ceux signés sous l'égide de M. Galmot, en début d'année, ont donc à nouveau prévu la mise en place d'un tel instrument qui, par maints aspects, apparaît indispensable. Des modes de financement impliquant l'Etat ont même été organisés.

Il conviendrait donc maintenant que le suivi externe de la qualité de l'acheminement postal de la presse se mette en place sans tarder. Six ans, c'est déjà une fort longue durée pour qu'une décision devienne effective !

7. Veiller à garantir la pérennité de la contribution de l'Etat au financement du transport de la presse

L'actuel contrat de plan (1995-1997) entre l'Etat et La Poste stipule expressément dans son article 7 que : " Pendant la période du contrat de plan :

- l'Etat stabilisera en francs courants, sur la période, sa contribution annuelle au titre de l'aide à la presse calculée sur une base de 1,9 milliard de francs ;
" 206( * ) .

Cette clause n'avait pas été aisée à introduire lors de la négociation, l'Etat y étant au début hostile. Mais elle a depuis été respectée à la lettre et a permis à La Poste de recevoir chaque année un soutien significatif -bien qu'incomplet- du budget général pour assurer le service public du transport de la presse.

Cette disposition sera-t-elle reprise dans le prochain contrat de plan (1998-2000) ? Peut-on supposer que le seul principe de la contribution d'Etat serait inscrit mais que son montant ne se trouverait pas précisé ? Si tel était le cas, le risque ne serait-il pas grand de la voir, au fil des ans, fondre " comme neige au soleil " ?

Cela signifierait alors que le rééquilibrage tarifaire issu des accords " Galmot " serait capté par l'Etat au détriment de La Poste. En d'autres termes, un silence du contrat de plan sur ce point essentiel risquerait fort d'entraîner que, au lieu de s'alléger comme prévu, la charge que supporte l'opérateur au titre de la presse reste constante, voire s'alourdisse. La presse ne pourrait bien entendu qu'en pâtir car les efforts que La Poste s'est engagée à consentir, dans le cadre d'une relation financière moins déséquilibrée, s'en trouveraient compromis.

Les éditeurs de presse et leurs structures représentatives seraient donc sans doute bien avisés de s'en inquiéter car, si le contrat de plan ne donne pas toute certitude à La Poste sur la contribution de l'Etat, ce pourrait bien être eux qui, en définitive, seraient amenés à en payer le prix.

C'est pourquoi, votre Commission et votre groupe d'études expriment la volonté que les interventions du Gouvernement en ce domaine soient rapidement et clairement énoncées.

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