2. Améliorer la communication interne à l'entreprise

Si celle-ci fonctionne assez bien au niveau national, entre l'état-major de La Poste et les syndicats, tel ne semble pas toujours être le cas au niveau local ni entre les postiers et leur hiérarchie, ni entre celle-ci et les représentants syndicaux.

Les postiers semblent souffrir, à les entendre, d'un manque de communication interne. " A La Poste, la base a soif d'information " disait un trieur à votre rapporteur. Un autre postier lui confiait, lors de son déplacement à Cherbourg : " on a dû descendre dans la rue pour demander de la communication ". Un autre encore estimait quant à lui que : " si on expliquait aux postiers l'avenir de La Poste dans dix ans, ils seraient capables de se mobiliser aujourd'hui. "

Cet élément explique sans doute en partie, les reproches qui sont parfois formulés localement à l'égard de la qualité du dialogue social et se trouve sans doute à la racine du raidissement de certains conflits sociaux.

Au delà des efforts accomplis, tels que la récente opération " Ecoute et dialogue ", les responsables de La Poste doivent trouver les moyens de mieux répondre à ce profond besoin d'explication et de dialogue . La communication devrait porter sur tous les domaines touchant à la vie de l'exploitant et de ses personnels et être organisée dans les deux sens : de la hiérarchie vers la base et, inversement, pouvoir remonter du terrain.

3. Un défi qualitatif : donner la priorité à la formation aux nouveaux métiers

Le service postal n'est pas un métier " ringard ", tout au contraire, c'est un métier d'avenir qui doit être valorisé et rendu attractif. Si tel n'était pas le cas, pourquoi les concurrents de La Poste s'y intéresseraient-ils avec autant d'allant ?

La Poste bouge. Ses métiers traditionnels évoluent. De nouveaux métiers se créent. Votre Commission et votre groupe d'études ont souligné la nécessité d'adapter le service postal, de façon à mieux répondre aux besoins des utilisateurs. Ils ont proposé, par exemple, que La Poste bénéficie d'une habilitation publique pour la certification du courrier électronique et souhaité que La Poste de demain fonde de plus en plus son développement sur un rapprochement poussé avec les autres opérateurs de communication.

N'y a-t-il pas là une sorte de " mue " à réaliser ? Pour cela, l'opérateur peut se fonder sur un acquis solide : des hommes et des femmes connaissant bien et aimant leurs métiers, dont il lui faudra encourager et accompagner la mutation. Changements de fonctions et reconversions internes sont devenus " monnaie courante " à La Poste et le seront probablement encore plus à l'avenir.

L'effort de formation déjà substantiel doit, par conséquent, être poursuivi voire amplifié.

La formation est un élément essentiel de la reconquête pour une entreprise de main d'oeuvre comme La Poste. Elle doit servir l'opérateur public : en permettant l'adaptation des métiers, mais aussi l'évolution de la culture postale qui doit s'efforcer d'allier culture du service public et esprit d'entreprise : service au public, conseil et vente sont tout à fait compatibles. Elle doit également servir l'homme : la formation doit être pour le postier une opportunité de développement et d'épanouissement personnel.

Votre Commission et votre groupe d'études estiment que, pour satisfaire à ses objectifs, la politique en matière de formation ne saurait se résumer -même s'ils sont essentiels- à des cursus théoriques et/ou pratiques au sein de l'établissement. Elle doit développer une politique ambitieuse de stages dans d'autres entreprises publiques mais aussi dans le secteur privé .

En effet, s'ouvrir à des organisations, des cultures d'entreprises et des comportements différents de ceux connus est toujours source d'enrichissement collectif et individuel. Pourquoi ne pas envisager, par exemple, que des personnels travaillant dans la branche colis passent quelques semaines chez une entreprise cliente ? Le meilleur moyen de connaître et de comprendre les besoins de ses clients n'est-il pas de les découvrir en situation ?

L'implication des personnels dans le projet collectif ne pourrait-elle, par ailleurs, passer par un intéressement financier à la bonne marche de l'entreprise ?

A l'inverse, le fait -à l'instar de France Télécom- d'employer davantage de cadres, commerciaux notamment, du secteur privé pourrait enrichir le tissu humain de l'opérateur.

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