- Par M. Gérard LARCHER
au nom de la commission des affaires économiques - Notice du document
- Tous les documents sur ce thème :
CHAPITRE III -
LA POSTE, POIDS LOURD DE L'ÉCONOMIE
FRANÇAISE
Depuis 1991, La Poste a cessé d'être
l'administration qu'en avaient faite la Convention puis l'Empire, pour
commencer à devenir une entreprise. Cependant, continuant sans doute
à l'excès à percevoir le service postal comme un attribut
de l'Etat, les Français s'en font encore une image plus marquée
par les traits du facteur de " Jour de fête " que
par le
succès de Chronopost.
Or, cette vision méconnaît la profonde modernité de La
Poste et des services qu'elle rend au pays. Comme le déclarait71(*) M. Adrien Gouteyron, Sénateur
de la Haute-Loire, Président de la Commission des Affaires culturelles
du Sénat : " La Poste est une institution familière,
aimée mais méconnue ". Il est temps d'apprendre à
la mieux connaître.
I. UN ACTEUR ÉCONOMIQUE DE POIDS : PREMIER EMPLOYEUR DU SECTEUR MARCHAND, PREMIER FOURNISSEUR POUR DE NOMBREUSES ENTREPRISES
A. UN IMPACT NATIONAL ET LOCAL CONSIDÉRABLE
1. Au plan national
a) La Poste : plus de 1,4 % des emplois français
(1) Une entreprise de main d'oeuvre
Hors filiales, le total des personnels de tous statuts
employés, à temps plein et à temps partiel par La
Poste, s'élevait72(*)
à 310.500
en 1996. L'effectif des filiales de La Poste atteignait la même
année environ 6.700 personnes. Le groupe La Poste représente donc
au total, plus de 1,4 % de la population active occupée de
France73(*).
La Poste est une entreprise de main d'oeuvre : en 1996 les charges de personnel
ont représenté 61,6 milliards de francs, soit 71 % de
son chiffre d'affaires total74(*). Elle est le troisième
employeur du pays après deux administrations, l'Education nationale
et le ministère de la Défense, et avant deux entreprises : la
SNCF et la Compagnie générale des Eaux. Une position somme toute
très symbolique !
Dans un pays où le taux de chômage compte parmi les plus
élevés de l'Union européenne, La Poste constitue donc un
enjeu social majeur. Quand on se souvient du coût humain de la crise de
la sidérurgie, on ne peut guère douter qu'un ébranlement
économique de La Poste pourrait avoir de graves conséquences pour
la solidité du tissu social de notre pays.
(2) Une pluralité de statuts
En 1996, La Poste employait environ 80 % de fonctionnaires et près de 20 % de salariés engagés dans un cadre contractuel, comme le rappelle le tableau ci-après.
RÉPARTITION STATUTAIRE GLOBALE DES PERSONNELS DE LA POSTE (1994-1996)
Nombre | % | |||
1994 | 1996 | 1994 | 1996 | |
Fonctionnaires | 260.303 | 249.159 | 82,81 % | 80,24 % |
Agents contractuels
| 54.024
| 61.340
| 17,19 %
| 19,76 %
|
Total général | 314.327 | 310.499 | 100 % | 100 % |
Source : La Poste, Bilan social 1996 p.6.
Si tout au long de son histoire administrative l'opérateur a recouru
à l'emploi d'auxiliaires n'ayant pas la qualité de
fonctionnaires, depuis le vote de la loi " Quilès " du 2
juillet 1990, la proportion des agents contractuels s'est
accrue et les types de contrat se sont diversifiés.
Qu'on en juge : en 1996, parmi les personnels relevant du droit commun du
travail, 60 % étaient titulaires de contrats de travail à
durée indéterminée ordinaires, un peu moins du tiers de
contrats à durée déterminée (CDD) et un peu moins
du dixième étaient titulaires de contrats de travail à
durée indéterminée intermittents (CDII).