III. UNE CERTAINE MISE EN CAUSE DES CONDITIONS D'EXERCICE DES ACTIVITÉS FINANCIÈRES DE LA POSTE

Du fait qu'elle exerce à la fois des activités relevant d'un monopole et des activités concurrentielles, La Poste est soumise à un certain nombre de critiques, voire d'attaques, de la part de ses concurrents.

Les soupçons qui pèsent sur elle concernent notamment les conditions d'exercice et de fonctionnement de ses services financiers, ces derniers étant suspectés de bénéficier d'avantages constituant des entraves à la concurrence et de contribuer ainsi à la fragilité actuelle du système bancaire.

Tant les instances européennes que le Conseil de la Concurrence ont été amenés à se prononcer sur ce sujet. Ils ont ainsi précisé les conditions permettant d'assurer le respect des règles de concurrence par les services financiers de La Poste. Globalement, s'ils ont considéré que des améliorations pouvaient être apportées, ils ont cependant jugé que cette activité financière ne s'exerçait pas dans des conditions biaisées.

A. LE DÉBAT SUR LES ÉVENTUELLES DISTORSIONS DE CONCURRENCE

Le débat sur les éventuelles distorsions de concurrence qui résulteraient des conditions dans lesquelles La Poste exploiterait ses services financiers, au détriment de ses concurrents, déjà vif en 1990 au moment de la discussion législative sur les compétences postales, est plus que jamais d'actualité. Il se trouve, en effet, réactivé par les difficultés structurelles du secteur bancaire français.

Les critiques adressées à La Poste portent, essentiellement, sur les avantages concurrentiels dont bénéficieraient les services financiers : en premier lieu, du fait qu'ils partagent le réseau avec le service du courrier ; en deuxième lieu en raison des spécificités du statut de La Poste -qui l'exonère d'un certain nombre de contraintes auxquelles les banques sont soumises- ; et enfin, du fait du duopole dont ils jouissent sur le Livret A dont elle est l'un des titulaires.

1. Un réseau partagé

Les concurrents financiers de La Poste estiment tout d'abord que :

- par le biais du réseau qu'ils partagent avec le service du courrier, les services financiers bénéficient d'un accès à la clientèle des bureaux de poste dont ne bénéficie nul autre acteur du secteur ;

- et qu'ils jouissent, en outre, de l'image d'intérêt général attachée au service public et en particulier à La Poste.

Enfin, il est tiré argument de l'usage de la polyvalence des personnels pour dénoncer des subventions croisées entre activités exercées sous monopole et activités concurrentielles.

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