LA PRISE EN COMPTE DE LA SITUATION FAMILIALE DU SALARIÉ

La prise en considération de la situation familiale dans le calcul de l'impôt est très différente selon les pays. Rappelons que pour chacun des pays, nous avons réintégré le montant des allocations familiales en les soustrayant du montant de l'impôt sur le revenu.

En comparant, pour chaque niveau de salaire, le poids de l'impôt sur le revenu (net d'allocations familiales) selon la situation familiale, on peut faire les observations suivantes :

- En France, l'avantage fiscal retiré de la prise en compte de la structure familiale est quasiment homogène sur la plus grande partie des salaires. Il représente environ 10 % du salaire brut. Ce n'est qu'au niveau des salaires les plus élevés que le plafonnement de l'avantage fiscal du quotient familial conduit à un avantage relativement moins important, de l'ordre de 5 % du salaire brut.

- En Allemagne et au Royaume-Uni, l'avantage tiré de la prise en compte de la structure familiale est beaucoup plus favorable aux familles dont les revenus sont les plus faibles. Dans ces deux pays, quand le revenu croît, l'avantage fiscal devient de moins en moins important en proportion du salaire brut.

Le seuil à partir duquel un salarié, marié avec deux enfants, paie un impôt sur le revenu supérieur au montant d'allocations familiales qu'il reçoit est plus élevé en France (environ 25.000 francs) qu'en Allemagne (environ 12.000 francs) et qu'au Royaume-Uni (environ 8.000 francs).

Du fait que le salarié célibataire dont le salaire brut avoisine le SMIC paie un impôt sur le revenu très faible en France par rapport aux autres pays, l'avantage fiscal associé à la prise en compte de la structure familiale correspond plus à des versements de prestations qu'à des réductions d'impôts. C'est vraisemblablement pourquoi il reste plus limité que dans les autres pays.

Finalement, si les coins fiscaux sont d'ampleur voisine en France et en Allemagne, leurs structures sont complètement différentes. En France, les charges patronales sont nettement plus élevées qu'en Allemagne alors que l'impôt sur le revenu (net des allocations familiales perçues) est plus faible. Ces deux différences de structure se compensent quasiment dans le cas d'un salarié célibataire. Mais, dans le cas d'un salarié marié avec deux enfants, le coin socio-fiscal apparaît plus fort en France du fait que l'avantage fiscal correspondant à la prise en compte de la structure familiale est moins important qu'en Allemagne. Au Royaume-Uni, le coin socio-fiscal est nettement plus faible. Le poids de l'impôt sur le revenu y est relativement plus important qu'en France et qu'en Allemagne. Au Royaume-Uni, comme en Allemagne, la prise en compte de la situation familiale est nettement plus favorable aux salariés de faibles revenus.

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