Audition de Jean-Noël VEYRENC

Société d'Encouragement à l'Industrie Nationale (S.E.I.N)

Résumé : Depuis sa création, la Société d'encouragement pour l'Industrie Nationale (S.E.I.N) a pour vocation la promotion des technologies nouvelles et l'encouragement des industries d'avenir.

Elle a été fondée en 1801 par Chaptal et de nombreux autres savants, ingénieurs et hommes d'Etat de l'époque. A son actif, la compréhension et l'encouragement d'inventions et découvertes telles que : le métier à tisser (Jacquart), la photographie (Niepce et Daguerre), le moteur à quatre temps (Beau de Rochas), le cinématographe (les frères Lumière), l'ampoule à incandescence (Claude), etc....

Aujourd'hui la S.E.I.N souligne l'émergence d'une nouvelle industrie, celle de la démultiplication des savoirs. Pour contribuer à son développement, sa méthode est simple et semblable à celle du siècle dernier qui avait fait ses preuves :


• Constat du marché et des besoins


• Accueil des inventeurs-entrepreneurs et de leurs initiatives


• Validation et promotion de projets industriels.

Pour cette nouvelle industrie, la S.E.I.N capitalise avec discernement l'expérience d'experts français et européens. Leurs travaux permettent à la Société d'affirmer qu'en France et en Europe la formation professionnelle représente un marché considérable pour la nouvelle industrie citée à la condition (non exclusive) que les pratiques professionnelles évoluent en la matière. Les raisons suivantes accréditent ces propos :


• Importance et récurrence des budgets consacrés à la formation professionnelle (+ de 2% du PIB en France) ;


• Arrivée à maturité des solutions technologiques multimedia utilisables pour l'éducation et la formation


• Construction de réseaux multimedia étrangers et production industrielle de contenus prêts à inonder le marché européen de la formation estimé à 450 milliards de francs par an.


• Faible mobilisation des industriels et investisseurs européens potentiels. Ils ne sont pas suffisamment sensibilisés aux enjeux du marché (éditeurs et producteurs multimedia, sociétés de services, opérateurs de télécommunications, chaînes de télévision,...).


• Forte de ce constat, la SEIN participe au développement de l'industrie de la démultiplication des savoirs en réunissant des partenaires concernés pour mener à bien sur plusieurs années un ambitieux programme (CEE, Etat, Régions, entreprises,...). Il comporte trois volets :

Observatoire sur les investissements formation : il identifie précisément la structure des dépenses de formation des principaux acheteurs. Périodiquement, la S.E.I.N fournit à ses partenaires un « indicateur » qui permet de suivre l'évolution du marché, d'évaluer les optimisations potentielles, et les champs d'application des nouveaux supports.

Etude technologique : Deux fois par an, l'étude S.E.I.N met en évidence les scénarios techniques et économiques offerts par les nouvelles technologies de production, de transmission et de démultiplication des savoirs. L'objet est de sécuriser les projets des utilisateurs potentiels, de comparer et valider leurs choix techniques et économiques.

Validation et promotion de projets industriels : chaque année, la S.E.I.N vise le lancement d'un projet industriel d'envergure. En s'appuyant sur les opérations précédentes, la Société réunit des partenaires, mutualise leurs besoins et moyens. L'objectif est de passer du stade de l'expérimentation à celui de l'industrialisation.

Observatoire sur les investissements formation :

La S.E.I.N a étudié les conditions de développement d'un « indicateur » de comparaison des dépenses de formation au niveau européen. Cet important travail, soutenu par la CEE (DG XXII ), a permis de montrer que la situation constatée en France sur la maîtrise des informations sur les dépenses de formation est comparable dans nombre de pays européens :

Hétérogénéité des modes de comptabilisation des dépenses de formation

Approximation des chiffres fournis chaque année par les entreprises

Manque de moyens et de motivation pour obtenir des situations réelles de dépenses

Production de formation artisanale face à des besoins nécessitant une approche industrielle

Il a été estimé que seulement moins de 20% des dépenses globales de formation correspondent à la livraison de « produit formation » aux acheteurs-utilisateurs (création de supports pédagogiques, rémunération des formateurs,...).

L'analyse d'un panel de 200 entreprises et l'utilisation de l' » indicateur SEIN » par certaines, confirment les propos de nombreux décideurs politiques et économiques sur la difficulté d'évaluer la réalité des dépenses . En France, les chiffres officiels indiquent que les dépenses en formation professionnelle uniquement des enteprises sont de l'ordre de 50 milliards de f/an. Il est admis que les grandes entreprises investissent en moyenne au moins 4% par an de leur masse salariale en formation. Les travaux réalisés sur les entreprises du panel montrent :

Leurs achats annuels sont très largement supérieurs à ce qui correspondrait à un effort de 4% annuel (2 à 5 fois)

Le cumul des dépenses réelles de formation de ces 200 entreprises pourrait, si on se base sur les chiffres officiels, s`approcher du total des dépenses de formation de l'ensemble des entreprises françaises, ce qui pose question...

L'étude d'un échantillon significatif d'entreprises du panel sur trois ans montre que l'utilisation de nouveaux supports pour la formation ne connaît aucune augmentation. Moins de 1% des budgets de formation sont réalisés via de nouveaux supports multimedia.

Validation et promotion de projets industriels :

En 1997, la S.E.I.N a contribué au lancement du projet indutriel de démultiplication des savoirs de PROMOTELEC (Constat du marché et des besoins, accueil de l'inventeur-entrepreneur et de son initiative (Michel Bombart), validation et promotion du projet).

Relation entre ces travaux et la mission sénatoriale :

La S.E.I.N souhaite sensibiliser le Sénat sur le fait que la formation est un levier majeur pour accroître l'utilisation des nouvelles technologies, notamment d'Internet. Des budgets colossaux existent pour la formation professionnelle (près de 2% du PIB national, voire plus...). Il suffirait d'agir pour que par exemple d'ici 3 ans 10% des journées stagiaires soient réalisées via les nouveaux supports pour lancer le marché. Plusieurs millions de français deviendront alors rapidement des utilisateurs d'Internet.

Pour ce faire, la S.E.I.N souligne une priorité : maîtriser réellement l'information sur la structure des dépenses de formation. Elle permettra de montrer objectivement le faible taux d'utilisation des nouveaux supports aux dirigeants et partenaires sociaux, et facilitera la recherche et l'adoption de nouvelles solutions. Des économies significatives, une augmentation du nombre de salariés formés en découleront sans que de nouvelles dépenses importantes soient nécessaires.

Ce projet, qui fera référence en la matière, est un service « distrinumérique » d'information-formation performant pour les professionnels de la filière électrique (facilité d'accès, contenus adaptés, informations techniques obtenues rapidement, optimisation des dépenses,...). Le service est accessible par abonnement. L'abonné se connecte au site Internet du service et demande un contenu précis.

Contenus d'informations : les normes et les règlementations (Européennes et nationale), les matériels et leur installation, l'approvisionnement (commerce électronique), l'environnement professionnel (fédérations, syndicats,...),...

Contenus de formation : la certification aux normes et réglementations (compréhension des normes NFC 15-100, réglementation européenne,...), la certification aux installations spécifiques, l'amélioration des compétences (programme de formation à l'éléctricité niveau 1 à 3), le développement des compétences (Qualité, ventes, gestion,...), les programmes destinés aux nouveaux embauchés (Aprentissage-Alternance),...

Dans un premier temps (98/99), ce service s'adresse à 20.000 installateurs éléctriciens (artisans, PME-PMI,...), par la suite à l'ensemble de la filière - 200.000 personnes -, et à des pays partenaires (Russie, Liban, Pays du Maghreb, Indonésie, Vietnam, Amérique du Sud,....)

Pour faciliter le lancement du projet, la S.E.I.N a identifié les principaux partenaires, et les a sensibilisés entre autres aux sujets suivants : les investissements nécessaires sont sans commune mesure avec ceux réalisés généralement, les coûts de l'heure utilisateur (plus d'efficacité) sont très inférieurs à ceux actuellement constatés, l'investissement s'avère rentable en moins de trois ans, l'opération doit se réaliser en collaboration avec des partenaires tels que : CEE, Etat, Régions, le projet illustre ce que l'industrie de la démultiplication des savoirs peut être...

Relation entre ce travail et l'objet de la mission sénatoriale :

Il est possible de développer rapidement l'utilisation des nouveaux outils mutlimedia et d'Internet en s'appuyant sur les importants budgets d'information/formation disponibles.

Ce projet permet de souligner que l'information/formation est un levier principal pour l'utilisation accrue des nouveaux supports et d'Internet par des cibles d'utilisateurs professionnels qui ne bénéficient pas de façon satisfaisante des importants budgets consacrés à cet objectif.

En plus d'optimiser les moyens, de répondre à des besoins de plus en plus nombreux, d'agir pour une meilleure maîtrise des nouveaux outils par le plus grand nombre, ce type de projet industriel montre les potentialités et conditions de développement en France et en Europe d'une importante industrie sur ce secteur.

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