B. LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA RELATIVE STABILITÉ DE L'EMPLOI DANS LES ASSURANCES

En dépit de gains de productivité élevés liés par exemple au développement d'échanges de données informatisées et malgré certaines pertes sectorielles d'emploi importantes, on observe une relative stabilité de l'emploi dans l'assurance. Elle s'explique par un effort de formation important, une combinaison réfléchie de la réduction et de l'aménagement du temps de travail et par une modération particulière de l'évolution des coûts salariaux dans l'assurance. Elle s'explique également par une bonne anticipation des évolutions potentielles.

1. Des gains de productivité importants

Si l'on prend comme indicateur de productivité, le rapport chiffre d'affaires sur effectifs salariés totaux, on constate de forts gains de productivité ces dernières années.

Tableau 67
Evolution de la productivité individuelle dans
les sociétés d'assurance

 

1992

1993

1994

1995

1996

Chiffre d'affaires

en milliards

503,8

582,7

668

771,8

775,1

Effectifs salariés

122 800

121 700

120 500

121 600

121 200

C.A./Salarié

4,1

4,78

5,54

6,35

6,4

Données FFSA.

Cette croissance de la productivité est bien entendu fortement influencée par l'essor de l'assurance-vie qui nécessite moins d'effectifs (administratif et de gestion) que l'assurance dommages. En France, la part de l'encaissement vie par rapport à l'encaissement total est relativement fort (57 % contre une moyenne européenne de 49,1 % en 1993).

Pour réaliser ses comparaisons européennes, le Comité européen des assurances utilise l'encaissement annuel des cotisations en ECU réalisé par chaque salarié dans les entreprises d'assurance. Selon cet indicateur, la France a connu une forte croissance de sa productivité (22,3 % entre 1992 et 1993) bien supérieure à celle de la moyenne des pays européens (11,2 %).

Graphique 39
Encaissement annuel par salarié dans les compagnies européennes
(en ECU)

Source : CEA.

Il faut interpréter ce ratio avec prudence. En effet il varie fortement selon que les pays privilégient tel ou tel canal de distribution. Pour neutraliser cet élément il faudrait ramener l'encaissement aux seuls employés gestionnaires des compagnies, c'est-à-dire à l'exclusion des salariés commerciaux.