2. Les mécanismes d'intégration de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur le revenu

Il faudrait en toute rigueur intégrer dans nos calculs les caractéristiques des systèmes d'imposition des personnes car ce sont les actionnaires qui in fine détiennent les entreprises. En effet, les rémunérations qui leur sont versées par l'entreprise - que ce soit sous forme de dividendes, de paiement d'intérêts ou de plus values - sont imposées, ce qui affecte le rendement des investissements. Les actionnaires peuvent être soumis à une pression fiscale différente en fonction du pays de résidence mais aussi à l'intérieur d'un même Etat selon le mode de placement, ce qui rend particulièrement complexe l'interprétation des interactions entre l'impôt sur les sociétés et l'imposition personnelle. Dans la mesure où nous souhaitons concentrer notre attention sur l'impôt sur les sociétés, nous ne tiendrons pas compte de l'imposition personnelle sur les revenus du capital . En revanche, le mode d'intégration de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur le revenu, ou encore le mécanisme de correction de la double imposition au moment du transfert de dividendes entre l'entreprise et ses actionnaires, seront pris en compte. Généralement, le même système est appliqué à tous les résidents qu'il s'agissent des entreprises ou des actionnaires, mais les non-résidents n'en bénéficient pas.

Trois types de mécanisme peuvent être appliqués :

- Le système classique (coexistence de l'impôt sur les société et de l'impôt sur le revenu) qui ne corrige pas la double imposition.

- Le système de l'exonération (pas d'imposition au titre de l'impôt sur le revenu).

- Le système d'imputation (système de l'avoir fiscal en France) qui suppose que l'impôt sur les sociétés est un pré-paiement de l'impôt sur le revenu, ce qui donne droit aux actionnaires à l'application d'un crédit d'impôt à valoir sur leur impôt personnel.

Aucun des trois systèmes ne domine parmi les Etats membres. L'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas et la Suède appliquent un système classique. Le Luxembourg et le Danemark appliquent un système classique accompagné d'une exonération de 50% des dividendes déclarés pour les actionnaires au Luxembourg et d'un taux réduit sur ces mêmes dividendes au Danemark. L'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Irlande, le Portugal et le Royaume-Uni appliquent un système d'imputation partielle. Enfin, la Finlande et l'Italie appliquent un système d'imputation totale. Le choix d'un mécanisme n'est pas neutre; le cas de la Suède et de la Finlande est à cet égard significatif. Comme énoncé ci-dessus, les dividendes sont imposés deux fois en Suède et une seule fois en Finlande, ce qui s'est traduit ces dernières années par une délocalisation de sièges d'entreprises suédoises vers la Finlande.

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