3. Des travaux de qualité variable

La qualité et la pertinence scientifiques des évaluations furent également très hétérogènes .

Ainsi, selon une Région, " certains travaux se contentent souvent de procéder à un simple bilan statistique ".

De même, nombre d'évaluations de dispositifs d'intervention économique se sont surtout interrogées, par voie de sondage, sur la perception des aides par les bénéficiaires, plutôt que sur leur efficacité réelle.

Certaines Régions soulignent aussi les confusions existant entre les études, les évaluations, les propositions, la prospective, le contrôle et le contrôle de gestion.

Plus précisément, une étude 162( * ) réalisée sous l'égide du service de l'évaluation et de la modernisation de l'Etat du Commissariat général du Plan, à partir d'un échantillon de 25 évaluations conduites dans le cadre des troisièmes contrats de plan Etat-Région, suggère que de nombreuses évaluations ont connu des biais ou des lacunes méthodologiques :

- en confondant l'effectivité des mesures (leur mise en oeuvre), leur efficacité (le fait d'atteindre les objectifs assignés) et leur efficience (le fait d'atteindre ces objectifs au moindre coût) ;

- en distinguant mal les impacts déclarés par les bénéficiaires de certains dispositifs, d'une part, les effets réels de ces dispositifs, d'autre part ;

- en n'explicitant pas assez les méthodes d'échantillonnage ;

- en ne combinant pas assez des techniques quantitatives et des appréciations qualitatives ;

- on omettant d'interroger sur leurs attentes les publics visés par certaines mesures ;

- en omettant d'interroger les non-bénéficiaires des dispositifs étudiés, par exemple les entreprises qui n'avaient pas pu, pas su ou pas souhaité s'inscrire dans un dispositif d'intervention économique ;

- enfin, en n'associant pas assez, voire en n'interrogeant pas les services de l'Etat et des collectivités locales chargés de la mise en oeuvre des programmes évalués.

Ces défauts ne sont pas sans conséquences .

En effet, la crédibilité des évaluations s'en trouvait obérée. En outre, les services de l'Etat ou des collectivités locales étaient parfois peu enthousiastes à l'idée de mettre en oeuvre des recommandations qui ne s'appuyaient pas assez sur leur expérience quotidienne, et qui leur apparaissaient parfois peu réalistes.

Au total, ces évaluations ne pouvaient guère infléchir les dispositifs étudiés.

Plus généralement, l'inégale qualité des évaluations réalisées portait parfois atteinte à la légitimité de la démarche elle-même.

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