B. UNE MEILLEURE REDISTRIBUTION INFRARÉGIONALE ?

La procédure de contrat de plan Etat-Région favorise-t-elle une meilleure redistribution infrarégionale , entre départements, entre pays, entre bassins d'emplois ou entre agglomérations ?

Là encore, il n'est pas possible de répondre objectivement à cette question.

Cela résulte notamment de ce que la DATAR s'est efforcée de prévenir la réalisation d'indicateurs de dépenses par département, afin d'éviter que les contrats ne soient " départementalisés ".

Cependant, les préfets et les services déconcentrés de l'Etat avaient reçu des instructions pour que les contrats de plan favorisent un rééquilibrage régional, et, selon la DATAR, " l'effet de redistribution entre départements, bassins d'emploi, agglomérations et communes à l'intérieur des régions est réel . En effet, les documents préparatoires permettant de définir une stratégie pluriannuelle mettent en général l'accent sur les sites en difficulté . Par ailleurs, les Régions ont tendance à rechercher une complémentarité avec les aides européennes dont bénéficient principalement des zones en retard de développement ".

Plus précisément, selon le secrétariat d'Etat au Tourisme, " une estimation réalisée en 1996 a permis de montrer que la part la plus importante [des actions contractualisées] était consacrée à la montagne (40%), à l'espace rural (37%) et dans une moindre mesure au littoral (18%), où se consacre pourtant une grande part des fréquentations touristiques, et aux zones urbaines (5%). Au regard d'une carte des fréquentations touristiques très contrastée, on constate que les interventions des crédits contractualisés dans le domaine du tourisme obéissent à une vision plus équilibrée et redistributive du territoire, permettant de favoriser le démarrage d'activités touristiques dans des zones traditionnellement peu ou moyennement attractives. C'est sans doute ce caractère parfois excessivement redistributif qui peut conduire à une insuffisante concentration des aides sur des zones apparaissant au plan de leur potentiel touristique à développer ".

Au total, la procédure de contrat de plan pourrait exercer des effets redistributifs à l'échelle infrarégionale :

- en allégeant les charges de centralité supportées par certaines villes ou agglomérations, dont les infrastructures seraient davantage financées par le contribuable régional ou national 157( * ) ;

- en concentrant les dépenses publiques sur les sites en difficulté.

Aucun indicateur global ne permet toutefois d'étayer ces idées.

Par ailleurs, ces effets redistributifs sont nécessairement limités :

- par l'insuffisance du volet territorial ;

- par l'importance des interventions économiques horizontales , peu ou pas modulées, de sorte qu'elles tendent inévitablement à se concentrer sur les bassins d'emploi ou les zones d'activité les plus dynamiques. Par exemple, nombre d'aides à l'agriculture bénéficient surtout aux exploitations les plus grandes et les plus performantes ;

- parce que les clefs de financement pour les grandes infrastructures ne prennent pas en compte la situation des Départements ou des Villes qui sont appelés à les cofinancer.

Enfin, les contrats de plan ne deviendront pleinement un outil d'aménagement du territoire que lorsqu'ils s'appuieront sur un volet territorial étendu, et sur une meilleure connaissance statistique des territoires et des équipements existants, ce qui suppose notamment le développement de services d'information géographique dans les SGAR et dans les Régions.

Votre rapporteur se félicite d'ailleurs des inflexions en ce sens observées lors de l'élaboration des quatrièmes contrats de plan.

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