État civil :
Né le 10 octobre 1787
Décédé le 19 avril 1878
Profession :
Maîtres des requêtes au Conseil d'Etat
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 26 janvier 1852
Fin de mandat le 4 septembre 1870

Chambre des Pairs du 3 octobre 1837 au 24 février 1848

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

AUDIFFRET (CHARLES-LOUIS-GASTON, MARQUIS D'), pair de France et sénateur du Second Empire, né à Paris, le 10 octobre 1787, mort à Paris, le 19 avril 1878. Son père était colonel de cavalerie et chevalier de Saint-Louis; son grand-père, officier supérieur, lieutenant du roi à Besançon, avait donné un mémorable exemple de désintéressement en vendant sa vaisselle d'argent et tous ses bijoux pour secourir des blessés recueillis dans les murs de sa ville fortifiée, après la fatale bataille d'Exilles en 1747. Originaire d'Italie, et établie d'abord dans la vallée de Barcelonnette, puis répandue dans le Languedoc, la Provence, le Dauphiné, etc., la famille d'Audiffret, ou d'Audiffredi, avait donné à l'ancienne France un grand nombre d'officiers, de membres du clergé, de la diplomatie, de la magistrature, etc. Le jeune Charles Louis Gaston d'Audiffret fit de bonnes études au lycée Bonaparte, puis, sa famille se trouvant sans fortune, entra en octobre 1805 à la Caisse d'amortissement et des dépôts, en qualité de surnuméraire; il passa, le 18 août 1808, au ministère du Trésor, parcourut assez rapidement les premiers degrés de la hiérarchie administrative, et devint (janvier 1812) chef de bureau. Nommé directeur adjoint le 1er juin de la même année, M. d'Audiffret reçut, quelques mois après, le titre d'auditeur au Conseil d'État. Une décision du 22 juin 1814 le créa directeur de la comptabilité générale des finances. Le 11 février suivant, il fut nommé membre de la Légion d'honneur. Fonctionnaire public, il refusa, pendant les Cent-Jours, de donner son adhésion à l'acte additionnel; il écrivit non sur la formule. Il n'en conserva pas moins sa place. Livré tout entier aux travaux de sa spécialité, il obtint le rang de premier commis des finances, le 1er janvier 1816 et celui de maître des requêtes au Conseil d'État, le 19 avril 1817; il fut en outre promu, le 22 mai 1825, au grade d'officier de la Légion d'honneur, et, le 3 janvier 1828, nommé conseiller d'État.

Après vingt-cinq ans de travail administratif, M. d'Audiffret fut appelé, par une ordonnance royale du 29 octobre 1829, aux fonctions de président à la Cour des Comptes, et reçut, le 9 mai 1830, le cordon de commandeur de la Légion d'honneur. Il concourut puissamment, vers cette époque, à l'organisation de la comptabilité de tous les services publics; on lui doit plusieurs améliorations introduites dans l'administration des finances. Ses travaux se résument dans un très grand nombre de rapports, d'instructions, d'arrêtés et d'ordonnances préparées par lui. Comme président de la Cour des Comptes, il fut choisi constamment, pendant trente années que dura sa présidence, pour remplir le rôle de rédacteur des rapports de ce corps judiciaire, distribués aux chambres législatives à l'ouverture de chaque session. Une notice historique annexée au règlement général sur la comptabilité publique, du 31 mai 1838, notice dont il est l'auteur, expose dans le détail les conséquences des mesures successivement proposées par lui.

Une décision royale du 3 octobre 1837 l'appela à la pairie. Il fit, dès la première session où il assista, plusieurs discours spéciaux sur la conversion des rentes, sur l'exploitation des sels de l'État, et sur le budget des dépenses de 1839; de plus, il fut presque toujours désigné par ses collègues comme le rapporteur des lois de finances. Grand-officier de la Légion d'honneur du 7 octobre 1847, il fut nommé sénateur, le 26 janvier 1852. Il reprit alors ses travaux à la Chambre haute; le règlement général de la comptabilité publique, qui porte la date de 1862, est encore son oeuvre. Sous sa présidence, furent enfin délibérés une grande quantité de règlements spéciaux, avec le concours des directeurs de différents ministères. Membre de l'Institut, le marquis d'Audiffret a rassemblé lui-même tous les travaux et les principaux épisodes de sa vie laborieuse dans le livre qu'il a publié en 1876: Souvenirs de ma carrière, qui forme l'introduction du Système financier de la France, grand ouvrage en six volumes « où se trouvent expliquées et enseignées la théorie et la pratique de l'administration des finances. » Cette longue série d'études, qui constitue un véritable monument, est complétée par des rapports techniques sur le service de trésorerie de la France, des enquêtes sur la circulation, sur le taux légal de l'intérêt, des rapports sur les contrôles de la fortune nationale, sur le budget de l'État et la situation des finances.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles-Louis-Gaston AUDIFFRET

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