État civil :
Né le 7 janvier 1836
Décédé le 19 août 1925
Profession :
Amiral
Département :
Loire-Inférieure
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 9 juin 1901
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

LA JAILLE (CHARLES, EDOUARD, comte de), né le 7 janvier 1836 à Nantes (Loire-Inférieure), mort le 19 août 1925 à Paris (7e).

Sénateur de la Loire-Inférieure de 1901 à 1920.

Charles de La Jaille est le fils de Charles André de La Jaille et de Caroline du Bois d'Estrelan. Ses études secondaires terminées au lycée de Nantes, il entre à l'Ecole navale en 1852. Enseigne de vaisseau en 1857, lieutenant en 1864, capitaine de frégate en 1871, capitaine de vaisseau en 1878, il est contre-amiral en 1885 et vice-amiral en 1891. Après avoir participé aux campagnes de Baltique et de Crimée, il commande du 5 mai 1868 au 28 août 1870 la canonnière Le Scorpion dans la division des mers de Chine. La fin de la guerre franco-allemande le voit au 5e bataillon des marins de l'armée de la Loire. Il participe aux combats de Thorigné, Pont-de-Gennes, Connerré et du Mans. Puis il exercera les fonctions de préfet maritime à Brest et à Toulon et commandera l'escadre de la Méditerranée.

Placé en 1900 dans le cadre de réserve, il se présente le 9 juin 1901 à une élection sénatoriale complémentaire destinée à pourvoir le siège du baron de Lareinty, décédé. Charles de La Jaille est élu au premier tour par 733 voix sur 1.206 votants. Il sera réélu le 7 janvier 1906, toujours au premier tour, par 710 voix sur 998 votants.

Le nouveau sénateur s'inscrit au groupe de la droite. Sa première intervention en séance publique, le 21 janvier 1902, est destinée à appuyer l'interpellation de l'amiral de Cuverville sur le service intérieur des bâtiments de la flotte. Ce dernier protestait contre la suppression des prières catholiques obligatoires, décidée par le gouvernement au nom de la liberté de conscience.

La carrière parlementaire de l'amiral de La Jaille sera pratiquement consacrée à la défense de la marine militaire et civile, qu'il s'agisse des hommes ou des équipements. Il interviendra aussi pour défendre une certaine conception de la hiérarchie et de la discipline dans le service. Le 17 février 1902, il s'oppose à la loi sur l'organisation du corps de contrôle de l'administration de la marine, qu'il accuse de diminuer la responsabilité et les pouvoirs du préfet maritime.

La mauvaise organisation des services, les retards dans la reconstitution de la flotte, les insuffisances du recrutement font partie des préoccupations dominantes du sénateur de la Loire-Inférieure. En 1905, il demande l'adoption d'urgence d'une loi sur l'inscription maritime qui faciliterait les engagements à long terme. Les promesses qui lui sont faites par le ministre de la Marine ne sont pas tenues. Aussi, trois ans plus tard, l'amiral de La Jaille doit-il renouveler sa demande. La dégradation de la situation internationale d'une part, l'arrivée au ministère de la Marine de l'amiral Boué de Lapeyrère d'autre part, donnent à la construction navale un nouvel essor. L'amiral de La Jaille en exprime sa satisfaction lors des discussions budgétaires en 1910. Il votera naturellement en 1913 la loi sur le recrutement de l'armée et la prolongation du service militaire. Pendant le déroulement de la guerre 1914-1918, il défendra à maintes reprises, à la tribune du Sénat - et comme rapporteur - les différents projets de loi modifiant l'organisation de la marine pour en faire un outil de combat moderne et efficace. Sa dernière intervention, le 11 octobre 1919, sera pour approuver, avec le Sénat unanime le traité de paix. Mais il tiendra à manifester ses regrets et ses appréhensions devant des clauses qui n'assurent pas la sécurité de nos frontières, qui n'imposent ni le désarmement complet de l'Allemagne ni le remboursement intégral des dettes de guerre.

Homme de droite, fermement attaché à ses convictions, fervent catholique, l'amiral de La Jaille n'avait pas accepté, en 1905, la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, ni ses conséquences. Il vota également contre la loi sur l'exercice du culte en 1906. Cette même année, il refusa de s'associer à l'hommage rendu par le Sénat à Scheurer-Kestner et Trarieux, deux des principaux acteurs de la révision du procès Dreyfus.

Il avait été président du Comité des inscriptions de la marine et membre du Conseil supérieur de la marine. Il était grand croix de la Légion d'honneur.

Il est mort à Paris le 19 août 1925 ; il était âgé de 89 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles de LA JAILLE

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr