État civil :
Né le 29 juin 1851
Décédé le 9 juin 1934
Profession :
Avoué
Département :
Indre
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 3 juin 1894
Elu le 3 janvier 1897
Elu le 7 janvier 1906
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 9 janvier 1933 ( Ne se représente pas )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

RATIER (ANTONY), né le 29 juin 1851 à Buzançais (Indre), mort le 9 août 1934 à Palluau-sur-Indre (Indre).

Sénateur de l'Indre de 1894 à 1932.

Ministre de la Justice du 22 mars au 2 décembre 1913 et du 9 au 14 juin 1924.

Antony Ratier, né à Buzançais, appartenait à une vieille famille de l'Indre. Il fit ses études secondaires au lycée de Châteauroux puis des études de droit, au terme desquelles il obtint la licence. Après la chute du second Empire, il entra, comme attaché, au cabinet de M. Crémieux, garde des Sceaux. Devançant l'appel de sa classe, il s'engagea avant la fin de la guerre franco-prussienné et fit partie d'un corps d'éclaireurs avec le grade de lieutenant.

En 1877, il devint titulaire d'une étude d'avoué de première instance près le tribunal civil de la Seine. En cette qualité, il fut amené à défendre les intérêts de la Société des gens de lettres, d'associations de membres de l'enseignement, d'artistes, de syndicats de journalistes, ce qui lui valut une certaine réputation.

Il était établi dans le IXe arrondissement de Paris et se consacrait, dans ce secteur, à de nombreuses oeuvres de bienfaisance ou de mutualité : crèches, dispensaires, bureaux de placement, etc... Il avait fondé « l'Oeuvre du pain pour tous », dont il fut président, puis trésorier et qu'il n'abandonna jamais lorsque ses activités s'étendirent.

Il était également membre, depuis son origine, de la Société amicale du Berry à Paris.

En 1885, il se présenta sans succès au Conseil municipal de Paris. Mais c'est dans son département natal qu'il fera sa carrière politique puisqu'il deviendra maire de Buzençais et qu'il remplira, pendant trente-huit ans, le mandat de sénateur de l'Indre.

Il avait d'abord tenté d'accéder à la Chambre des députés. Aux élections du 4 octobre 1885, il avait été battu par la droite, ne recueillant que 33.659 voix alors que la majorité absolue était de 34.756 voix. Le 22 septembre 1889, il fut à nouveau candidat, dans l'arrondissement de Châteauroux, mais son adversaire, M. Balsan, l'emporta au second tour avec 9.003 voix contre 8.244.

Le 3 juin 1894, il se présenta au Sénat lors d'une élection partielle destinée à pourvoir au remplacement de Léon Clément, décédé, qui siégeait à droite. Il fut élu au troisième tour par 350 voix sur 612 votants et adhéra au groupe de l'union républicaine.

Les électeurs sénatoriaux lui confirmèrent ensuite leur confiance pendant de nombreuses années. Au renouvellement du 3 janvier 1897, il fut élu, encore au troisième tour, mais en tête de la liste, avec 332 voix. Les élections ultérieures furent plus faciles car il fut toujours réélu au premier tour : le 7 janvier 1906, il obtint 375 suffrages, le 11 janvier 1920 : 326, le 6 janvier 1924 : 483. Il ne se représenta pas lors du renouvellement du 16 octobre 1932.

Au Palais du Luxembourg, Antony Ratier eut une activité considérable et occupa de nombreux postes importants : secrétaire du Sénat de 1897 à 1899, vice- président en 1912 et 1913 et de 1922 à 925, président du groupe de l'union républicaine. Il participa aux travaux de plusieurs commissions parmi lesquelles la commission des finances dont il fut secrétaire de 1898 à 1903 et la commission de législation dont il fut vice-président en 1928 et 1929. Il avait été nommé membre de la commission d'instruction de la Haute Cour en 1914 et fut désigné pour siéger dans divers organismes extraparlementaires : conseil de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, comité consultatif des assurances sur la vie - qu'il présida -, commission des bureaux de tabac.

Depuis son entrée au Sénat, en 1894, Antony Ratier soutint la politique des ministères républicains qui étaient au pouvoir. Par deux fois, il fut nommé membre du gouvernement en qualité de ministre de la Justice : la première fois, dans le cabinet Barthou, du 22 mars au 2 décembre 1913, période au cours de laquelle il fit voter par le Parlement un projet de loi portant amnistie ; la deuxième fois dans le cabinet François-Marsal dont la durée fut très brève (du 9 au 14 juin 1924).

Au cours de son long mandat parlementaire, Antony Ratier prit une large part aux t r a v a u x législatifs. Ce jurisconsulte s'intéressa tout particulièrement à l'élaboration des lois concernant le droit civil, le droit commercial et l'organisation judiciaire. C'est ainsi qu'il rapporta, en 1896, une proposition de loi portant modification de dispositions légales relatives au mariage et, en 1925, une proposition relative au consentement des parents en cas de mariage de leurs enfants. Il intervint en outre dans la discussion de divers projets ou propositions concernant la recherche de paternité, le mode de recrutement des candidats notaires (1899), l'organisation de la magistrature (1919), le personnel du tribunal de la Seine (1921). Il fut rapporteur de plusieurs propositions relatives à la législation des chèques (1911-1917), déposa lui-même, en 1914 et en 1922, des propositions de loi sur le droit des sociétés, participa à la discussion de projets de loi sur la propriété commerciale (1920), sur le régime des loyers (1922-1929), sur les assurances sociales (1927).

Enfin, une partie importante de son activité fut consacrée aux questions concernant l'organisation et la gestion du service des postes, télégraphes et téléphone. Il fut chargé de rapporter de nombreux textes en cette matière et, notamment, présenta plusieurs fois en qualité de rapporteur de la commission des finances, le budget des Postes et Télégraphes.

A 81 ans, lors du renouvellement de 1932, Antony Ratier abandonna son mandat sénatorial. Il devait mourir deux ans plus tard, dans son département de l'Indre, non loin de son village natal.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Antony RATIER

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