État civil :
Né le 12 février 1837
Décédé le 26 septembre 1922
Profession :
Négociant
Département :
Seine-Inférieure
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 8 août 1897
Fin de mandat le 27 janvier 1900 ( Non réélu )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

SIEGFRIED (JULES), député de 1885 à 1889, né à Mulhouse (Haut-Rhin) le 12 février 1837, s'occupa de commerce dès sa jeunesse, fonda une maison au Havre en 1862, puis alla à Bombay, lors de la crise cotonnière, et y établit le premier comptoir français pour l'achat sur place des cotons. Ses affaires ayant prospéré, il établit des succursales à Liverpool, à la Nouvelle-Orléans et à Savannah. Membre de la chambre de commerce du Havre en 1869, il opta pour la France après le traité de Francfort (1871), devint conseiller municipal et adjoint au maire du Havre en 1871, fut révoqué de ces dernières fonctions au 16 mai, fut réélu conseiller général (1877) du canton de Bolbec, se présenta sans succès aux élections législatives du 14 octobre de la même année, et fut nommé maire du Havre en 1878. Il contribua dans cette ville à la fondation de l'Ecole Franklin et des cités ouvrières, et aida, en Alsace, à l'organisation du cercle de commerce de Mulhouse, et à la création de l'Ecole alsacienne à Paris. Officier de la Légion d'honneur et officier d'académie, il fut porté, le 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste de la Seine-Inférieure, et fut élu, le 11e sur 12, par 77,479 voix (149,546 votants, 195,467 inscrits). Il prit place à l'Union républicaine, traita principalement les questions commerciales et industrielles, quitta les affaires peu après son entrée à la Chambre, s'associa (juin 1886) à la proposition Loustalot relative à l'augmentation du nombre des conseillers généraux, et, le 29 novembre 1887, prit avec M. Delmas l'initiative d'une déclaration tendant à la concentration républicaine. Cette déclaration, qui réunit en peu de jours 160 signatures, facilita la constitution du cabinet Tirard, au grand mécontentement des radicaux qui comptaient arriver au pouvoir, mais ne réussit, en somme, qu'à constituer pour quelque temps une majorité ministérielle. M. Siegfried soutint la politique scolaire et coloniale du gouvernement, vota l'expulsion des princes, et se prononça, dans la dernière session, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligne des patriotes, pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour les poursuites contre le général Boulanger; il s'abstint sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution. On a de lui : La Misère, son histoire, ses causes, ses remèdes, ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales et politiques.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

SIEGFRIED (JULES), né le 12 février 1837 à Mulhouse (Haut-Rhin), mort le 26 septembre 1922 au Havre (Seine-Inférieure).

Député de la Seine-Inférieure de 1885 à 1897.

Sénateur de la Seine-Inférieure de 1897 à 1900.

Député de la Seine-Inférieure de 1902 à 1922.

Ministre du Commerce et de l'Industrie du 8 décembre 1892 au 10 janvier 1893.

Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Colonies, du 11 janvier au 30 mars 1893.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 316.)

Aux élections législatives du 22 septembre 1889, Jules Siegfried est réélu député du Havre par 6.846 voix sur 10.253 votants. Au renouvellement du 20 août 1893, il obtient le même succès avec 6.334 voix sur 9.963 votants.

Des élections sénatoriales ont lieu le 8 août 1897 pour pourvoir au siège de Paul Casimir-Perier, décédé. Jules Siegfried s'y présente et obtient 1.020 voix sur 1.480 votants. C'est un triomphe qui n'aura pas de suite. Le renouvellement triennal de 1900 ne lui est pas favorable en raison de sa campagne en faveur de la révision du procès Dreyfus : il n'obtient que 676 voix sur 1.480 votants. Cependant, les électeurs du Havre le feront rentrer à la Chambre aux élections du 11 mai 1902 où il bat le député sortant Rispal, au second tour, par 6.520 voix sur 12.192 votants. Jules Siegfried conservera son siège jusqu'à sa mort, en 1922.

L'activité parlementaire de Jules Siegfried est considérable, à la tribune naturellement mais surtout dans les commissions dont il fut membre : budget, douanes, colonies, commerce, législation sociale. Il se faisait écouter en raison de sa compétence et de l'autorité qu'il s'était acquise dans le milieu des affaires. Pour lui, le budget de l'Etat devait ressembler à celui d'une maison de commerce bien gérée. C'est d'ailleurs une comparaison que son fils André Siegfried, de l'Académie française, rapporte dans l'ouvrage qu'il lui consacra.

En 1892, il est rapporteur du projet de loi sur la Marine marchande. Dès 1890, chargé de rapporter le budget du ministère du Commerce, Jules Siegfried s'inquiète de l'expansion commerciale allemande, déplore l'insuffisance de notre enseignement commercial. Il crut trouver le moyen de mettre en pratique les solutions qu'il préconisait lorsque le président du Conseil, Ribot, lui offre le portefeuille du Commerce et de l'Industrie en décembre 1892.

Il n'eut guère le temps de mener une action d'envergure puisque son passage au ministère dura quatre mois. Il fit cependant adopter les projets de loi sur la marine marchande et l'arbitrage entre patrons et ouvriers.

Comme maire du Havre, Jules Siegfried avait doté sa ville du premier bureau municipal d'hygiène qui existât en France, vingt-trois ans avant que la loi de 1902 sur la protection de la santé publique en fît obligation pour les villes de plus de 20.000 habitants. Dans le domaine social, son activité parlementaire est étroitement liée à son action municipale et nationale.

Il était particulièrement fier de son oeuvre en faveur du logement des travailleurs. Dès sa réélection en 1889, il s'était donné pour tâche de doter les sociétés de construction d'avantages que ne prévoyait pas la loi de 1867 sur les sociétés anonymes. A son initiative, une société française d'habitations à bon marché est créée et reconnue d'utilité publique le 29 mars 1890. Il dépose le 5 mars 1892 une proposition de loi- qu'il rapporte le 29 octobre suivant- et qui devient la loi du 30 novembre 1894. Cette loi accordait aux constructeurs d'habitations à bon marché des exemptions d'impôt et des facilités de prêts à des taux réduits auprès de la Caisse des dépôts. Le 11 mars 1897, Jules Siegfried avait proposé à la Chambre d'étendre le bénéfice de la loi de 1894 aux petits domaines ruraux. La loi devint la loi Ribot du 10 avril 1908 qui fait de la société de crédit l'intermédiaire obligatoire entre la Caisse des dépôts et les sociétés de construction. La loi de 1894 fut modifiée en 1906 et en 1912. Chaque fois, Jules Siegfried suivit de très près les progrès de la législation.

Dans le domaine de l'hygiène publique et de l'urbanisme, il eut également une action déterminante. Pour la première fois en 1889 et à l'initiative d'un comité présidé par Jules Siegfried, une exposition universelle, celle de Paris, avait accueilli une exposition d'économie sociale qui devait donner naissance au Musée social fondé par le comte de Chambrun en 1894 et dont Jules Siegfried présida le comité de direction jusqu'à sa mort.

Jules Siegfried était devenu le doyen d'âge de la Chambre qu'il présida à ce titre et pour la première fois le 8 janvier 1918, rappelant dans son allocution que l'Alsace était restée profondément française. Le 14 janvier 1919, il a la grande joie de célébrer la victoire du haut de la tribune présidentielle. Le 8 décembre 1919, en sa qualité d'Alsacien, il reçoit en séance les députés d'Alsace et de Lorraine appelés à siéger pour la première fois après les élections de 1919. Les 11 janvier 1921 et 10 janvier 1922, Jules Siegfried occupa encore le fauteuil de la présidence d'âge. Agé de 85 ans, il mourut le 26 septembre 1922 au Havre.

Parmi son oeuvre écrite, citons : La misère, son histoire, ses causes, ses remède (1877), et Les Habitations à bon marché (1904). De 1903 à sa mort, il a présidé le conseil d'administration de l'Ecole alsacienne.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jules SIEGFRIED

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