Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 11 janvier 1921
Décédé le 8 juin 2012
Profession :
Ingénieur
Département :
Aube
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GALLEY (Robert)

Né le 11 janvier 1921 à Paris

Décédé le 8 juin 2012 à Troyes (Aube)

Député de l'Aube en 1968, 1973, 1978 et de 1981 à 2002

Ministre de l'équipement et du logement du 31 mai au 10 juillet 1968

Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969

Ministre des postes et télécommunications du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972

Ministre des transports du 6 juillet 1972 au 28 mars 1973

Ministre des armées du 5 avril 1973 au 27 mai 1974

Ministre de l'équipement du 28 mai 1974 au 25 août 1976

Ministre de la coopération du 27 août 1976 au 22 décembre 1980

Sénateur de l'Aube en 1980

Ministre de la défense et de la coopération du 22 décembre 1980 au 13 mai 1981

Fils d'un médecin, Robert Galley voit le jour le 11 janvier 1921 à Paris. Il étudie au lycée parisien Louis-le-Grand puis au lycée Hoche à Versailles. Refusant la défaite contre l'Allemagne et l'appel du maréchal Pétain à cesser les combats, il embarque le 21 juin 1940 pour l'Angleterre depuis Saint-Jean-de-Luz à bord d'un navire polonais.

Âgé de dix-neuf ans, il s'engage dès le 1er juillet 1940 à Londres dans les Forces françaises libres. Il est affecté à la 1ère Compagnie autonome de chars de combats commandée par le lieutenant Jean Volvey. Il participe ainsi dès 1940 à des opérations au Sénégal et au Gabon avant de combattre en Syrie en 1941. Il prend ensuite part en juillet 1942 à la bataille d'El Alamein, en Égypte, contre l'Afrika Korps d'Erwin Rommel. En mars 1943, il est intégré avec son unité à la 2e Division blindée du général Philippe Leclerc dont il épousera la fille aînée, Jeanne, en 1960. Débarqué avec ses chars en Normandie au début d'août 1944, il participe à la bataille de Normandie, à la libération de Paris ainsi qu'aux combats en Lorraine et en Alsace jusqu'en février 1945. Il commande ensuite la 1ère compagnie de chars du 501e Régiment de chars de combats lors de la campagne d'Allemagne jusqu'à la prise de Berchtesgaden où était situé le Berghof, résidence d'Adolf Hitler, le 4 mai 1945. Fait Compagnon de la Libération par un décret du 24 mars 1945, il reçoit également la Croix de guerre 39-45 avec quatre citations et la médaille coloniale avec agrafes « Libye » et « Tunisie ».

La guerre achevée, il reprend ses études. Il obtient ainsi les diplômes de l'École centrale des arts et manufactures puis de l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs. Cet ingénieur débute sa carrière professionnelle à la Compagnie chérifienne des pétroles de 1950 à 1954. En 1955, il entre au Commissariat à l'énergie atomique : chef du département de construction des usines du CEA en 1955 et 1956, il supervise la construction de l'usine d'extraction du plutonium de Marcoule de 1955 à 1958 puis celle de l'usine de séparation isotopique de Pierrelatte de 1958 à 1966. Robert Galley joue par conséquent un rôle majeur dans la mise en place du programme nucléaire français.

Il est ensuite nommé Délégué à l'informatique auprès du Premier ministre Georges Pompidou en 1966. La même année, il est également porté à la présidence de la commission permanente de l'électronique au Commissariat général au Plan. Puis, en 1967, le général de Gaulle le place à la tête du conseil d'administration de l'Institut de recherche d'informatique et d'automatique. Pilotant « le plan Calcul », grand programme lancé en 1966 par le général de Gaulle pour donner à la France son indépendance informatique, Robert Galley se voit alors surnommé « Monsieur Calcul ».

La crise de Mai 1968 le pousse à s'engager en politique. Indéfectiblement attaché au général de Gaulle depuis qu'il l'a rejoint à Londres en juin 1940, il est nommé ministre de l'équipement et du logement dans le gouvernement remanié de Georges Pompidou le 31 mai 1968, au lendemain de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le général de Gaulle. Il débute alors une carrière ministérielle d'une longévité exceptionnelle : il exerce des responsabilités gouvernementales pendant treize années consécutives, de 1968 à 1981, sous trois présidences de la République successives. Après avoir été titulaire du portefeuille de l'équipement et du logement jusqu'au 10 juillet 1968, il devient ministre délégué auprès du Premier ministre Maurice Couve de Murville, chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969. Il se voit ensuite confier trois ministères sous la présidence du gaulliste Georges Pompidou : celui des postes et télécommunications dans le gouvernement Chaban-Delmas du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972, celui des transports dans le premier gouvernement Messmer du 6 juillet 1972 au 28 mars 1973 et celui des armées dans les second et troisième gouvernements Messmer du 5 avril 1973 au 27 mai 1974. Il représente ensuite l'UDR puis le RPR au gouvernement durant toute la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il est ainsi ministre de l'équipement dans le gouvernement Chirac du 28 mai 1974 au 25 août 1976, avant de prendre la responsabilité des portefeuilles de la coopération du 27 août 1976 au 22 décembre 1980 puis de la défense et de la coopération du 22 décembre 1980 au 13 mai 1981 dans les gouvernements Barre.

Parallèlement à sa carrière gouvernementale, il est député de la deuxième circonscription de l'Aube à partir de 1968. C'est aux élections législatives des 23 et 30 juin 1968 qu'il conquiert pour la première fois ce siège : le ministre de l'équipement et du logement, candidat de l'Union pour la défense de la République, est élu au second tour avec 22 438 des 40 886 suffrages exprimés après avoir réuni 17 996 des 40 332 suffrages exprimés au premier tour. Il enlève ainsi son siège au député-maire de Bar-sur-Seine Bernard Pieds, candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste qui ne réunit que 18 448 voix.

Il est ensuite réélu aux élections législatives des 4 et 11 mars 1973 sous l'étiquette de l'Union des républicains de progrès. Avec 53,2 % des suffrages exprimés contre 46,8 % pour Bernard Pieds, le ministre des transports est reconduit au second tour après avoir manqué de peu sa réélection dès le premier tour, au cours duquel il avait remporté 47,4 % des suffrages exprimés. Aux élections législatives des 12 et 19 mars 1978, il est cette fois réélu dès le premier tour avec 52,7 % des suffrages exprimés sous l'étiquette du Rassemblement pour la République contre seulement 25,9 % pour son plus proche adversaire, le socialiste Guy Charpentier. Toutefois, en raison de sa présence continue au gouvernement de 1968 à 1981, il ne siège pas avant 1981 à l'Assemblée nationale où il est remplacé jusqu'à cette date par son suppléant Jacques Delhalle.

Il sollicite ensuite un mandat de sénateur le 28 septembre 1980 à la tête de la liste de la Majorité présidentielle. Les grands électeurs de l'Aube l'élisent dès le premier tour avec 598 des 839 suffrages exprimés. Il est toutefois devancé par le second de sa liste, le président du conseil général Pierre Labonde, qui recueille 622 voix. Nommé membre de la commission des affaires sociales et inscrit au groupe sénatorial du RPR, Robert Galley ne siège pourtant pas plus au Palais du Luxembourg que comme précédemment au Palais Bourbon. Ministre de la coopération, il quitte dès le 1er novembre 1980 le Sénat où il est remplacé par son suppléant Henri Portier. Il est une dernière fois nommé ministre, en charge de la coopération et de la défense à partir du 22 décembre 1980.

L'élection du socialiste François Mitterrand à la présidence de la République le 10 mai 1981 ouvre un second chapitre dans la carrière politique de Robert Galley. N'occupant dès lors plus aucune responsabilité ministérielle, il se consacre pleinement à ses mandats électifs, et d'abord à ses mandats locaux. Il est en effet conseiller général du canton des Riceys de 1970 à 1988. Il est également maire de Troyes de 1972 à 1995 après avoir été l'adjoint d'Henri Terré en 1971 et 1972.

Il retrouve son siège de député de la deuxième circonscription de l'Aube aux élections législatives des 14 et 21 juin 1981 sous les couleurs de l'Union pour la nouvelle majorité. Malgré une élection manquée de peu au premier tour avec 47,2 % des suffrages exprimés, il ne l'emporte que de justesse au second tour avec 50,3 % des suffrages exprimés contre 49,7 % au maire socialiste de Bar-sur-Seine Jean Weinling qui profite de la vague rose consécutive à l'élection de François Mitterrand.

Il conserve ensuite à quatre reprises encore son fauteuil à l'Assemblée nationale. Le 16 mars 1986, la liste d'union de la droite qu'il conduit dans l'Aube remporte 24 117 des 48 181 suffrages exprimés et obtient deux des trois sièges à pourvoir dans le département : le premier pour Robert Galley, le second pour le maire UDF de Vendeuvre-sur-Barse, Pierre Micaux. Puis, aux élections législatives des 5 et 12 juin 1988, le maire RPR de Troyes est réélu au second tour avec 53,04 % des suffrages exprimés contre 46,95 % à Jean Weinling après avoir réuni 47,61 % des voix au premier tour. Sa reconduction lors du scrutin des 21 et 28 mars 1993 est encore plus aisée : obtenant 57,08 % des suffrages exprimés au second tour, il défait nettement le conseiller municipal socialiste de Troyes Jean-Pierre Chérain qui n'en recueille que 42,91 %.

Il est une dernière fois reconduit dans la deuxième circonscription de l'Aube lors des élections législatives des 25 mai et 1er juin 1997 organisées à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République Jacques Chirac. Malgré la victoire nationale de la gauche, Robert Galley parvient à conserver son siège mais de justesse. Ne recueillant au premier tour que 22,56 % des suffrages exprimés contre 23,82 % pour le maire socialiste d'Aix-en-Othe Yves Fournier, il est en effet réélu au second tour avec seulement 180 voix d'avance : il remporte 20 109 des 47 619 suffrages exprimés contre 19 929 à son adversaire.

Alors qu'il n'avait pas pu siéger au Palais Bourbon de 1968 à 1981 en raison de ses responsabilités ministérielles, il y est présent sans discontinuer de 1981 à 2002. Ce fidèle de Jacques Chirac s'inscrit au groupe du RPR dont il devient trésorier de 1984 à 1990. C'est d'ailleurs parce qu'il a exercé cette fonction qu'il sera mis en examen en 1998 pour complicité et recel puis condamné en appel en 2004 à neuf mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. Il est en outre représentant titulaire de la délégation française aux Assemblées du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale à partir de 1986.

C'est à la recherche qu'il consacre la majeure partie de son action à l'Assemblée nationale. Membre de la commission de la production et des échanges de 1981 à 2002, l'ancien ministre de la recherche scientifique est rapporteur pour avis du budget de la recherche de 1988 à 1995. Il est aussi membre de 1988 à 2002 de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, qu'il vice-préside de 1993 à 1995 puis préside de 1996 à 1997. Il avait du reste rapporté en 1981 une proposition de loi visant à créer un office pour l'évaluation des options technologiques. L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques lui confie des rapports sur divers sujets : les effets des chlorofluorocarbones sur l'environnement (1990), les véhicules électriques (1993), les orientations de la politique de recherche (1994), le secteur des semi-conducteurs et de la microélectronique (1994), les réseaux grands débits (1997) et la technologie de la pile à combustible (2001). Par ailleurs, il prend longuement la parole en 1982 lors de la discussion du projet de loi d'orientation de la recherche et du développement technologique.

Il se préoccupe plus particulièrement de l'énergie, à commencer par celle d'origine nucléaire dont il est un fervent défenseur. Acteur majeur du lancement du programme nucléaire français, il rapporte des propositions de résolution en 1993, 1995 et 1996 portant sur la création de commissions d'enquête sur le fonctionnement des centrales nucléaires. Il préside aussi la commission d'enquête sur le surgénérateur Superphénix et la filière des réacteurs à neutrons rapides en 1998 et dépose des rapports sur l'aval du cycle nucléaire en 1998 et 1999. Par delà la filière nucléaire, il s'intéresse à toutes les énergies. En 1993, il rapporte une proposition de loi sur l'incorporation de carburants agricoles dans les carburants pétroliers. Il s'exprime aussi en séance publique à propos de la dépendance française pour le charbon et le gaz en 1981, du marché intérieur européen de l'électricité et du gaz en 1994 ou du service public de l'électricité en 1999. Plus largement, il se fait l'avocat du secteur industriel français. Nommé membre du conseil d'administration de la Caisse nationale de l'industrie en 1988, il rapporte une proposition de loi sur le redéploiement de la sidérurgie et des mines de fer en 1981. La commission de la production et des échanges lui confie ensuite la charge de rapporteur pour avis du budget de l'industrie en 1995 et 1996.

Il ne se limite pas aux questions scientifiques et industrielles examinées au Palais Bourbon de 1981 à 2002. Très fréquentes, ses interventions témoignent de la grande diversité de ses préoccupations. Plusieurs autres sujets lui tiennent à coeur parmi lesquels la coopération figure en bonne place. L'ancien ministre en charge de ce portefeuille de 1976 à 1981 défend ainsi en novembre 1981 auprès de son successeur socialiste Jean-Pierre Cot la politique de coopération française avec les États d'Afrique francophone : « Nous sommes les seuls à apporter non seulement une aide de développement mais littéralement une aide de survie. » Il se fait aussi l'avocat des organisations non gouvernementales qui interviennent dans le cadre de la coopération décentralisée. Président de l'Association française des volontaires du progrès de 1976 à 1981 et de 1986 à 1997, créée en 1963 afin de permettre à de jeunes Français de s'engager dans des projets de développement, il ne cesse de mettre en valeur l'action des ONG. Soulignant régulièrement leurs difficultés, il plaide pour l'augmentation de leurs subventions afin de pérenniser leur action.

Les questions sociales occupent aussi une place importante dans son activité à l'Assemblée nationale. Il se soucie notamment des droits des salariés, qu'il s'agisse des institutions représentatives du personnel ou de la négociation collective. Surtout, il n'a de cesse de combattre la pauvreté et les exclusions. Président fondateur de la mission locale de Troyes à partir de 1982, il préside aussi le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale à partir de 1994. Il dépose ainsi plusieurs amendements aux projets de loi relatifs au renforcement de la cohésion sociale en 1997 et à la lutte contre les exclusions en 1998.

Il prête également une attention particulière au problème de l'eau et à sa protection. Membre de la commission d'enquête sur la pollution de l'eau et la politique nationale d'aménagement des ressources hydrauliques en 1990, il rapporte une proposition de loi sur l'entretien des berges des rivières navigables en 1982 et une autre sur la protection des eaux souterraines en 1991. Il prend longuement la parole lors de la discussion du projet de loi portant réforme de la politique de l'eau en 2002.

Ses interventions à la tribune de l'Assemblée nationale portent par ailleurs sur des sujets aussi variés que l'enseignement supérieur (1983), le développement de l'initiative économique (1984) ou le renouveau de l'aménagement (1984). Il est aussi l'auteur en 1992 d'une proposition de loi organique relative à la représentation des professions libérales au Conseil économique et social.

Il participe également aux scrutins publics sur les textes législatifs importants. Il vote ainsi la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France en 1986, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993. Il se prononce en revanche contre la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998 et la loi relative au pacte civil de solidarité en 1999. Il ne prend pas part au vote sur l'ensemble du projet de loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992.

Trente-quatre ans après son entrée à l'Assemblée nationale, Robert Galley ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections législatives des 9 et 16 juin 2002. Il se retire alors progressivement de la vie politique. Il avait déjà renoncé en 1995 à la mairie de Troyes, vingt-trois ans après l'avoir conquise, passant le relais au jeune député chiraquien François Baroin. Promu grand officier de la Légion d'honneur en 2002, il continue de siéger au conseil municipal de la préfecture de l'Aube et de présider la Mission locale de la ville jusqu'en 2008. Ce fervent gaulliste, héros de la France libre, s'éteint le 8 juin 2012 à son domicile troyen, à l'âge de quatre-vingt-onze ans.

Elu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 1er novembre 1980 (devenu membre du Gouvernement)

Ministre
Député de l'Aube

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Robert GALLEY

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