Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 8 juillet 1892
Décédé le 8 avril 1979
Profession :
Médecin
Département :
Yonne

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PLAIT (André)

Né le 8 juillet 1892 à Auxerre (Yonne)

Décédé le 8 avril 1979 à Ancy-le-Franc (Yonne)

Conseiller de la République puis sénateur de l'Yonne de 1947 à 1958

André Plait naît le 8 juillet 1892 à Auxerre. Issu d'une famille de pharmaciens, il décide d'effectuer des études de médecine à Paris. Bien que sursitaire de la classe 1912, il choisit de s'engager, en 1914, comme simple soldat au 4e régiment d'infanterie. Nommé en 1916 médecin auxiliaire, il est envoyé comme aide major à l'hôpital de Salonique. Rapatrié à Paris en octobre 1918, il termine la guerre au Val-de-Grâce. Sa courageuse conduite au front lui vaut d'être décoré de la croix de guerre 1914-1918 et de la croix du combattant volontaire.

Démobilisé le 25 août 1919, il s'installe dans l'Yonne à Ancy-le-Franc où il se marie le 20 juillet 1920 avec Madeleine Thierry ; il prend alors la succession du cabinet médical de son beau-père.

Son intérêt pour la vie politique se manifeste dès 1929, date à laquelle il est appelé à siéger au conseil municipal de sa commune. Il en devient le premier magistrat le 18 mai 1935.

Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, il est affecté avec le grade de capitaine-major à l'hôpital de Dijon. Démobilisé en juillet 1940, André Plait s'engage alors dans un réseau de résistance et soigne clandestinement les maquisards blessés. Démis de ses fonctions municipales par le régime de Vichy le 3 mai 1943, il est arrêté le 8 février 1944 pour faits de résistance, puis est déporté au camp de Neuengamme avec son fils Henry, au moment même où sa femme est incarcérée à Fresnes.

A l'issue de la guerre, André Plait, dont le fils est mort pour la France le 7 janvier 1945, sera décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec palmes et de la médaille de la résistance. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1936, André Plait sera promu officier en 1948, et commandeur en 1957.

Dès son retour de déportation, en 1945, il est élu au conseil général de l'Yonne, mandat qu'il occupera pour le canton d'Ancy-le-Franc jusqu'en 1964. C'est en 1947, suite au décès du sénateur Georges Schiever, qu'André Plait réalise son entrée au Conseil de la République. Il s'inscrit alors au groupe des républicains indépendants et siège aux commissions du ravitaillement et du suffrage universel. Durant ce bref mandat, il prend part aux discussions sur le statut des déportés et internés de la Résistance le 8 juin 1948.

En novembre 1948, André Plait conduit la liste des candidats du groupement des républicains indépendants qui obtient les deux sièges à pourvoir. A la Haute Assemblée, ayant retrouvé le groupe des républicains indépendants, il s'inscrit à l'intergroupe du Rassemblement du peuple français et siège, outre le conseil d'administration de la fondation pour le développement de l'institut du cancer, à la commission de la France d'outre-mer et à la commission de la famille, de la population et de la santé publique. A partir de 1953, il est également membre suppléant de la commission du travail et de la sécurité sociale, de la commission des finances qu'il quitte en 1957 pour celle des affaires étrangères, deux ans après avoir rejoint celle des pensions.

Préoccupé par le sort des victimes des camps de concentration allemands, André Plait inaugure son second mandat par une proposition de résolution, qu'il dépose le 15 décembre 1949, portant création d'un ossuaire où seront rassemblés les corps de celles qui n'ont pu être identifiées.

Mais c'est au sein de la commission de la famille qu'il va concentrer l'essentiel de son activité parlementaire. Ainsi dépose-t-il six rapports portant sur : l'exercice et l'organisation des professions de médecin, chirurgien-dentiste et de sage-femme (1950, 1953) ; le transfert, au Centre national de transfusion sanguine, du bénéfice de l'expropriation prononcée au profit de l'oeuvre de transfusion sanguine d'urgence (1951) ; l'utilisation thérapeutique du sang humain, de son plasma et de leurs dérivés (1952) ; la convention d'assistance sociale et médicale entre les pays membres du Conseil de l'Europe et la protection des intérêts des médecins et des chirurgiens rappelés sous les drapeaux (1956).

La plupart de ses interventions publiques porte également sur le domaine de la santé publique qu'il connaît bien : l'obligation de vaccination par le vaccin antituberculeux BCG (1949) ; les dépenses de fonctionnement des services de la santé publique et de la population (1951) ; le budget du ministère de la santé publique et de la population (1953,1954) ; l'organisation du service de santé scolaire et universitaire (1956).

Enfin, André Plait prend part, que ce soit à titre personnel ou au nom de la commission de la famille, à d'autres grandes discussions comme l'amnistie (1953), les accords de Paris (1955), l'approbation du deuxième plan de modernisation et d'équipement (1956), la communauté économique et atomique européennes (1957).

Il a été, entre-temps, reconduit à son siège sans difficulté aux élections du 18 mai 1952 au Conseil de la République, en deuxième position, derrière Philippe de Raincourt, sur la liste des candidats du Centre national des républicains indépendants qui obtient les deux sièges à pourvoir.

Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs et approuve la révision constitutionnelle.

Il est réélu sénateur de l'Yonne, avec Philippe de Raincourt, le 8 juin.

Ve République

PLAIT (André, Marie)

Né le 8 juillet 1892 à Auxerre (Yonne)

Décédé le 8 avril 1979 à Ancy-le-Franc (Yonne)

Conseiller de la République puis sénateur de l'Yonne de 1947 à 1968

Le Centre national des Indépendants et paysans (CNI) accorde son investiture aux deux sénateurs sortants de l'Yonne, Philippe de Raincourt et André Plait, à l'occasion des élections du 26 avril 1959. Dans leur profession de foi électorale, ces derniers soulignent que la Constitution de la Ve République reconnaît au Sénat « les mêmes prérogatives » qu'à l'Assemblée nationale. Le bon fonctionnement de la démocratie exige selon eux que le Parlement exerce pleinement son « rôle de contrôle et d'orientation » à l'égard de l'exécutif. Philippe de Raincourt et André Plait s'engagent à défendre « l'Algérie française et la Communauté ». Atlantistes convaincus, ils voient la solidarité comme une nécessité pour le monde libre afin de « barrer la route à l'hégémonie communiste ». La rumeur d'une candidature du maire d'Auxerre Jean Moreau agite un temps les milieux politiques yonnais. Le 26 avril 1959, seules une liste gaulliste emmenée par l'ancien maire de Chablis Raymond Rassinier et la candidature isolée du maire de Tonnerre Roger Picand concurrencent pourtant la liste du CNI auprès des grands électeurs modérés. André Plait obtient 401 voix sur 887 au premier tour, soit 96 de moins que son colistier Philippe de Raincourt, qui est réélu. Lors du vote décisif, le soutien de 460 grands électeurs sur 888 permet toutefois au conseiller général d'Ancy-le-France de conserver son mandat parlementaire.

André Plait reste fidèle au groupe des Républicains indépendants sous la Ve République. Il retrouve également la vice-présidence de la commission des affaires sociales. En juillet 1959, il est désigné par ses collègues pour siéger au Sénat de la Communauté.

La plupart de ses interventions au Sénat entre 1959 et 1968 abordent les problèmes sanitaires ou sociaux. Il est en effet rapporteur pour avis du budget du ministère de la Santé publique et de la population pendant toute cette période. André Plait s'en tient, dans ses discours au Palais du Luxembourg, à des considérations budgétaires ou techniques et évite tout éclat inutile. Il se montre particulièrement soucieux des problèmes de ce qu'on appelle alors l'« enfance inadaptée » et déplore avec constance que les réalisations relèvent plutôt de l'initiative privée que des pouvoirs publics en ce domaine. Il plaide en particulier pour que les établissements dédiés aux enfants handicapés n'accueillent qu'un nombre limité de patients afin de conserver un caractère familial. Dans chacun de ses rapports, le sénateur de l'Yonne souligne de surcroît que l'allongement de l'espérance de vie impose de repenser la prise en charge des personnes âgées par la société. Il considère le maintien à domicile comme la meilleure des solutions et préconise par exemple d'étendre le dispositif des aides ménagères dans un rapport déposé le 29 janvier 1963. Il est favorable à la construction d'« hôpitaux ruraux » qui serviraient avant tout de maisons de retraite mais auxquels seraient adjoints quelques lits en médecine, voire en maternité. Rapporteur pour avis du projet de loi de programme relatif à l'équipement sanitaire et social au printemps 1959, l'élu bourguignon déplore déjà la modicité des crédits mis à la disposition du ministère de la Santé publique et de la population pour faire face aux défis de la démographie (rapport du 4 juin 1959).

Trois plus tard, André Plait est désigné comme rapporteur pour avis du IVe Plan de développement économique et social. Il est chargé d'en examiner les dispositions quant aux équipements sanitaires et sociaux, et plus particulièrement quant à la prise en charge de la vieillesse. Il estime que la question de l'emploi des personnes âgées peut être reposé à la faveur de l'arrivée massive des générations issues du baby-boom sur le marché du travail. Dans son rapport daté du 28 juin 1962, il juge ainsi « très souhaitable d'envisager dès maintenant et pour un avenir assez proche les modalités d'un abaissement de l'âge de la retraite ». André Plait salue les efforts engagés par de nombreuses communes pour offrir aux personnes âgées un cadre de vie adapté et agréable, mais défend l'idée d'un plan de construction de petits logements à leur intention, pour mieux coordonner ces initiatives isolées. Les offices HLM pourraient alors, selon lui, être désignés comme maîtres d'oeuvre de ces programmes de construction.

Le sénateur de l'Yonne s'intéresse en outre aux conséquences des activités industrielles et de transports sur la nature et la santé des citoyens. Il soutient le projet de loi relatif à la lutte contre le bruit et les pollutions atmosphériques et intervient dans l'hémicycle du Sénat lors de sa discussion en qualité de rapporteur pour avis, les 29 juin et 6 juillet 1961. Rapporteur du projet de loi réglementant le contrôle sanitaire aux frontières (juin 1965), André Plait défend enfin des textes plus « techniques » comme une proposition de loi réglementant la profession d'audioprothésiste (15 décembre 1966). Il effectue plusieurs missions à l'étranger dans le cadre de ses fonctions parlementaires, en particulier au Japon, dans les années 1960.

Au début de la Ve République, le médecin yonnais semble à tout le moins gêné par ce qu'il comprend comme une volte-face du pouvoir gaulliste sur la question algérienne. Il fait le choix de l'abstention quand le gouvernement Debré demande les pouvoirs spéciaux pour rétablir l'ordre en Algérie après la semaine des barricades (3 février 1960). Ce catholique convaincu approuve la réforme des régimes matrimoniaux comme la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967), que beaucoup d'Indépendants rejettent pourtant à la Chambre haute.

André Plait perd son mandat de conseiller général lors des élections cantonales des 8 et 15 mars 1964. Il est défait au second tour de scrutin dans ce canton où les communistes conservent une solide implantation. En septembre 1968, il renonce à solliciter le renouvellement de ses fonctions au Sénat. Il s'investit dès lors dans des associations de déportés et victimes de guerre.

L'ancien parlementaire yonnais s'éteint à l'âge de 85 ans. Il avait été fait grand officier de la Légion d'honneur par décret du président de la République, Georges Pompidou, le 27 mai 1971, au titre de ses activités dans la Résistance.

Elu le 26 avril 1959
Fin de mandat le 1er octobre 1968 (ne se représente pas)

Vice-Président de la commission des affaires sociales

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de André PLAIT

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr