Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 4 décembre 1921
Décédé le 20 mars 1992
Profession :
Journaliste
Département :
Hauts-de-Seine
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PONTILLON (Robert)

Né le 4 décembre 1921 à Paris

Décédé le 20 mars 1992 à Suresnes (Hauts-de-Seine)

Sénateur des Hauts-de-Seine de 1977 à 1992

Né à Paris le 4 décembre 1921, Robert Pontillon s'engage très tôt dans la mouvance socialiste, à laquelle il reste fidèle tout au long de son existence. Il n'a en effet pas douze ans lorsque ses parents, tous deux membres de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), l'inscrivent aux Faucons rouges, mouvement de jeunesse socialiste. Il adhère ensuite à la SFIO en 1937, à l'âge de seize ans, alors que le Front populaire se fissure, puis anime les Jeunesses socialistes à Issoudun, dans l'Indre.

Après avoir été mobilisé en 1940, il continue ses études à la faculté de droit de Paris. Arrêté par les Allemands en 1943, il est déporté en Tchécoslovaquie. Il parvient à s'évader en 1944 et rejoint un réseau de résistants tchécoslovaques. À ce titre, il reçoit la médaille de la résistance tchécoslovaque.

De retour en France, il obtient une licence en droit et devient journaliste. En 1948, il entre à Franc-Tireur ainsi qu'au service étranger du Populaire, journal dont Léon Blum a repris la direction. La même année, il devient membre du département des affaires internationales de la SFIO. Dès lors, Robert Pontillon ne cesse de se passionner pour les relations internationales. En 1956 et 1957, il fait l'expérience des cabinets ministériels au côté du socialiste Gérard Jaquet : chef de cabinet puis directeur de cabinet du secrétaire d'État à la présidence du Conseil, chargé de l'Information, entre février 1956 et juin 1957, il est directeur adjoint du cabinet du ministre de la France d'outre-mer, de juin à septembre 1957. Il est ensuite directeur général de la Société de radiodiffusion d'outre-mer de 1957 à 1962, puis de l'Office de coopération radiophonique de 1962 à 1963. À partir de 1964, il débute une nouvelle carrière au sein de la compagnie Thomson-Houston, dont il dirige les activités éducatives, avant de présider la société Intervidéo, de 1973 à 1978.

Membre du comité directeur de la SFIO en 1963, Robert Pontillon sollicite pour la première fois un mandat électif, à l'occasion des élections municipales de 1965, dans sa ville de Suresnes. Élu maire de cette commune située au bord de la Seine, à l'ouest de Paris, il l'administre jusqu'au scrutin municipal de 1983, lors duquel il est battu par le candidat du Rassemblement pour la République (RPR) Christian Dupuy. Au cours de son mandat, il accueille notamment, à Suresnes, en 1974, le dernier congrès en exil du Parti socialiste espagnol, au cours duquel Felipe Gonzáles est élu secrétaire général. Robert Pontillon est par ailleurs conseiller général du canton de Suresnes de 1967 à 1988, date à laquelle il ne se représente pas. À l'issue du congrès d'Épinay-sur-Seine, qui voit la fondation du Parti socialiste, en juin 1971, cet expert des questions étrangères se voit confier le secrétariat national aux relations internationales du nouveau parti et conserve cette fonction jusqu'en 1979. Il préside également l'union des partis socialistes de la Communauté économique européenne de 1977 à 1980.

En septembre 1977, Robert Pontillon se présente aux élections sénatoriales dans les Hauts-de-Seine. La liste socialiste qu'il conduit recueillant 227 voix sur 1 652 suffrages exprimés, il fait son entrée à la Haute assemblée. Il est ensuite réélu le 28 septembre 1986 : il est de nouveau le seul élu de la liste présentée par le parti socialiste (PS) et le Mouvement des radicaux de gauche (MRG) sur laquelle se portent 297 des 1 887 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe socialiste. Dès 1977, il trouve naturellement sa place au sein de la commission des affaires étrangères. Il y siège pendant plus de quinze ans. Au nom de cette commission, il rapporte plusieurs projets de loi autorisant la ratification de traités et accords internationaux. Il intervient en outre très régulièrement au Sénat sur de multiples questions concernant la politique extérieure, qu'il s'agisse des relations Est-Ouest, de la sécurité collective, des droits de l'homme ou de la situation au Moyen-Orient, sujet qu'il connaît très bien pour n'avoir jamais cessé de nouer des liens avec des dirigeants israéliens, tels que David Ben Gourion ou Golda Meir. Son expertise internationale lui vaut d'exercer, de mai à novembre 1981, les fonctions de conseiller chargé des questions internationales et de défense auprès du Premier ministre Pierre Mauroy, dont il est un proche.

Fervent militant de la construction européenne, nommé membre de la délégation du Sénat pour les Communautés européennes en 1979, Robert Pontillon s'exprime par ailleurs fréquemment au Palais du Luxembourg sur les questions européennes, notamment sur la politique agricole commune (1979), l'adhésion de l'Espagne et du Portugal (1985) ou la ratification de l'Acte unique européen (1986). En 1988, il devient membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont il assure la vice-présidence à partir de 1989, ainsi que de l'Assemblée parlementaire de l'Union de l'Europe occidentale. En juin 1990, il est élu président de cette dernière. Il oeuvre plus particulièrement aux relations entre la France et le Royaume-Uni. À la tête de la section française du conseil franco-britannique depuis 1981, il dirige l'association Transmanche, chargée de construire le tunnel sous la Manche, à partir de 1984. Symbole de sa passion pour les relations internationales, il préside au Sénat le groupe d'amitié France-Portugal ainsi que la section France-Cuba du groupe d'amitié France-Amérique latine.

Hormis les questions internationales, Robert Pontillon se préoccupe de ses autres centres d'intérêt à la Haute assemblée, à commencer par les questions de défense. Ayant favorisé l'adoption par le PS de la doctrine de la dissuasion, il prend la parole à l'occasion des débats sur le budget de la défense ou la programmation militaire. Président du Salon audiovisuel et communication, il suit également avec attention l'examen des travaux relatifs à ces deux domaines. De 1987 à 1989, il est membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, qui étudie notamment les nouvelles technologies de communication.

Il vote contre la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980. Il se prononce en revanche pour la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et pour la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982. Il s'abstient enfin sur la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982 et sur la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988.

Victime d'une longue maladie, Robert Pontillon s'éteint le 20 mars 1992, à l'âge de soixante-dix ans. Ce « citoyen d'Europe et du monde », comme le décrit le président du Sénat, Alain Poher, dans son éloge funèbre du 12 mai 1992, était titulaire de nombreuses décorations étrangères.

Elu le 25 septembre 1977
Réélu le 28 septembre 1986
Fin de mandat le 20 mars 1992 (décédé)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe socialiste
Membre de la délégation pour l'Union européenne

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Robert PONTILLON

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