Successions et donations:

Des mutations nécessaires

Principaux tableaux

Entre 1980 et 2001, la part des droits de mutation dans les recettes fiscales de l'État a été multipliée par trois. Si l'on ajoute l'ISF, ce sont aujourd'hui presque 4 % des impôts de l'État, qui sont assis sur le patrimoine des personnes physiques, contre un peu plus de 1 % seulement en 1980.

Sans doute y a-t-il là le reflet de l'enrichissement des Français. Mais le rapport de la commission des finances tend à montrer que cette évolution, sans équivalent dans les autres grands pays industrialisés dont certains, comme l'Italie, ont même supprimé les droits de succession et de donation, est la conséquence d'une fiscalité incohérente, qui n'a jamais été remise à plat depuis 1959.

Ce qui s'apparente à une forme de captation d'héritage, concerne aussi bien les petits patrimoines, par l'effet de la non-indexation des abattements et des seuils, que les gros, du fait de l'augmentation des taux, avec toutes les conséquences négatives en matière d'expatriation des capitaux, des compétences et des entreprises.

Le rapport fait, à partir d'une analyse comparative du cabinet Archibald International, une série de propositions techniques, comme la réduction du nombre et l'indexation des tranches ou la suppression de certains effets de seuils, notamment en matière de transmission des entreprises.

Le barème de l'impôt auquel il aboutit, qui s'efforce de concilier lisibilité, solidarité et attractivité, a l'ambition de servir de référence au débat qui devrait s'ouvrir en 2003 sur l'ensemble de la fiscalité du patrimoine.

Liste des tableaux joints  :

1.      Comparaisons internationales

2.      Simulation du barème actuel actualisé en fonction de l'inflation

3.      Évolution des recettes en euros et en pourcentage des recettes nettes du budget de l'État

4.      Tarif proposé par le rapport à titre de base de référence

5.      Différence entre le tarif existant et le tarif proposé pour des parts de patrimoine taxables  de 150 000 € et 500000 €

6.      Coût du barème proposé

1. COMPARAISONS INTERNATIONALES

Lieu de la résidence du défunt et des héritiers ou légataires au jour du décès

France

Allemagne

UK

Italie

Belgique

Espagne

Sans régime de faveur

Avec régime de faveur

Coût fiscal total :

Exonération totale

Exonération totale

Patrimoine net transmis :

9.475.918 €

12.667.523 €

13.474.984 €

15.000.000 €

15.000.000 €

14.554.429 €

14.890.774 €

Taux global d'imposition :

36,8%

15,5%

10,2%

0%

0%

3%

0,7%

Exemple d'un couple marié sous le régime légal avec deux enfants majeurs dont le patrimoine de 15 M€ est composé exclusivement de biens professionnels (société non cotée). Au jour du décès, le conjoint survivant a 62 ans. Application du régime de faveur prévu en matière de transmission d'entreprise selon le pays de résidence en l'absence de préparation de la succession et de dispositions testamentaires

Lieu de la résidence du défunt et des héritiers ou légataires au jour du décès

France

Allemagne

UK

Italie

Belgique

Espagne

Coût fiscal total :

Exonération totale

Patrimoine net transmis :

475.600 €

540.000 €

495.535 €

540.000 €

509.323 €

477.505 €

Taux global d'imposition :

11,9%

0%

8,2%

0%

5,7%

11,6%

Exemple d'un couple marié sous le régime légal avec deux enfants majeurs dont le patrimoine de 540.000€ est composé exclusivement de biens non professionnels. Au jour du décès, le conjoint survivant a 62 ans, et aucune disposition testamentaire n'a été prise.

2. SIMULATION DU BAREME ACTUEL ACTUALISÉ EN FONCTION DE L'INFLATION

Actualisation en fonction de l'inflation

du tarif applicable entre époux

Tranches actuelles d'imposition

Tranches réévaluées d'imposition

Tarif applicable

N'excédant pas 7.600 €

Comprise :

entre 7.600 et 15.000 €

entre 15.000 et 30.000 €

entre 30.000 et 520.000 €

entre 520.000 et 850.000 €

entre 850.000 et 1.700.000 €

au-delà de 1.700.000 €

N'excédant pas 63.300 €

Comprise :

entre 63.300 € et 125.000 €

entre 125.000 € et 171.000 €

entre 171.000 € et 749.000 €

entre 749.000 € et 1.224.000 €

entre 1.224.000 € et 2.448.000 €

au-delà de 2.448.000 €

5 %

10 %

15 %

20 %

30 %

35 %

40 %

3. EVOLUTION DES RECETTES EN EUROS ET EN POURCENTAGE DES RECETTES NETTES DU BUDGET DE L'ETAT

4. TARIF PROPOSÉ PAR LE RAPPORT À TITRE DE BASE DE RÉFÉRENCE

Fractions de part nette taxable

Taux

Époux

N'excédant pas 150 000 €

Comprise entre 150 000 € et 719 000 €

Comprise entre 720 000 € et 2 160 000 €

Au-delà de 2 160 000 €

0%

10%

20%

30%

Ligne directe

N'excédant pas 100 000 €

Comprise entre 100 000 € et 2 160 000 €

Au-delà de 2 160 000 €

0%

20%

30%

Frères et sœurs

N'excédant pas 20 000 €

Au-delà de 20 000 €

0%

30%

Partenaires à un PACS

N'excédant pas 50 000 €

Au-delà de 50 000 €

0%

30%

Parents jusqu'au 4ème degré

N'excédant pas 20 000 €

Au-delà de 20 000 €

0%

40%

Non-parents

N'excédant pas 10 000 €

Au-delà de 10 000 €

0%

50%