Cette proposition de loi vise à instaurer un véritable statut de l'élu local pour améliorer les conditions d’exercice du mandat local et sécuriser le parcours des élus locaux. Elle a été déposée par Françoise Gatel, Mathieu Darnaud, François-Noël Buffet, Hervé Marseille et cosignée par 309 sénateurs.

Ce texte a été adopté par le Sénat à l'unanimité le 7 mars 2024, puis par l'Assemblée nationale le 10 juillet 2025. 

En deuxième lecture en Sénat, la proposition de loi a été examinée le 15 octobre en commission des lois, et sera examinée en séance publique à partir du mardi 21 octobre.

Pourquoi ce texte ?

En 2023, plus de 3 % des maires élus en 2020 avaient déjà démissionné.

Les auteurs de la proposition de loi expliquent ce niveau sans précédent de démissions par le décalage entre :

  • d’une part les exigences et les modalités d’exercice du mandat local, qui ont évolué vers une professionnalisation croissante ;
  • d’autre part les droits et garanties reconnus aux élus, qui n’ont pas progressé au même rythme, conduisant à une forte dégradation des conditions d'exercice du mandat local.

Face à l'urgence d'agir et pour éviter l’aggravation de cette crise des vocations, les auteurs de la proposition de loi souhaitent instituer un véritable statut de l’élu local, afin d’améliorer les conditions d’exercice du mandat et de favoriser la reconversion professionnelle des élus.

Le texte prévoit notamment :

  • une meilleure prise en compte des contraintes de l’engagement des élus locaux par l’amélioration des conditions d’indemnisation des élus, de la prise en charge des frais de transport engagés par les élus dans le cadre de leur mandat, des frais de garde ou d’assistance aux personnes âgées ou en situation de handicap ;
  • la possibilité de recourir à la visioconférence pour les réunions des commissions constituées par le conseil municipal ;
  • l’automaticité de l’octroi de la protection fonctionnelle pour l’ensemble des élus locaux victimes de violences, de menaces ou d’outrages, qu’ils aient ou non une fonction exécutive ;
  • l’automaticité du bilan de compétence et de la démarche de validation des acquis de l’expérience à l’expiration du mandat.

Cette proposition de loi fait suite à plusieurs travaux du Sénat :

Les apports du Sénat

En deuxième lecture, la commission des lois a souhaité préserver l'équilibre et l'esprit initiaux du texte. Elle a par conséquent rétabli le texte adopté par le Sénat, lorsque celui-ci présentait un caractère plus favorable pour les élus locaux que le texte issu des travaux de l'Assemblée nationale, tout en conservant les apports bienvenus introduits par les députés. 

A l'initiative des rapporteurs, elle a notamment veillé à : 
- rétablir le principe de fixation par défaut des indemnités de fonction au maximum légal pour les membres d'un exécutif local ; 
- préserver les améliorations obtenues par le Sénat en première lecture en matière de conciliation entre vie personnelle, vie professionnelle et exercice du mandat (remboursement des frais de garde, amélioration du régime des autorisations d’absence, extension de la durée du congé électif, etc.) ; 
- apporter des gages supplémentaires de sécurité juridique s'agissant de la prise illégale d'intérêts ; 
- rétablir les mesures destinées à faciliter l’après-mandat et la reconversion professionnelle des élus locaux.

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