TABLE RONDE
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LA RÉGULATION INTERNATIONALE :
UNE NOUVELLE FRONTIÈRE
POUR LES PARLEMENTS ?
Cette table ronde a été co-présidée par :
MM. Yves TAVERNIER, député, et Philippe MARINI, sénateur.
Les débats ont été modérés par M. Yvan LEVAÏ, président de LCP-AN.
Y ont participé :
M. Jean-Claude LEFORT, député
Mme Béatrice MARRE,députée
M. Jacques LEGENDRE, sénateur
M. Guy PENNE, sénateur
Mme Danielle BIDART-REYDET, sénatrice
M. Yvan LEVAÏ, président de LCP-AN
En préambule à notre table ronde, je voudrais remercier les organisateurs du colloque qui ont eu la bonne idée de faire appel à des représentants de la société civile pour jouer le rôle de modérateurs. Depuis ce matin, nous avons entendu beaucoup de propos passionnants. J'ai relevé d'ailleurs, à propos de notre table ronde, une idée du président Poncelet. Il a dit qu'il fallait réfléchir à la légitimité de la régulation internationale, c'est-à-dire le rôle des parlements dans le nouvel ordre mondial. Il a ajouté avec malice que ce serait la dernière table ronde du colloque qui se chargerait de définir quelles utopies pourraient être promues.
J'aimerais pour ma part dire quelques mots de la presse. Il nous arrive d'accompagner le président de la République ou le président de l'Assemblée nationale lors de leurs voyages. Il y a quelques jours, je suis allé au Kosovo avec le président Forni. Il est indéniable que, sans lui, je n'aurais pas pu approcher les gens que j'ai rencontrés.
Il y a trente ans, j'ai également accompagné Jacques Chaban-Delmas, alors président de l'Assemblée nationale, en Russie post-brejnévienne. A l'époque, notre président de la République était Valéry Giscard d'Estaing et l'URSS comptait un dissident célèbre, Sakharov. Lorsque le président de l'Assemblée nationale est arrivé à Moscou, les Russes ont envoyé Sakharov en résidence forcée, à des kilomètres de son appartement moscovite. Ce geste visait à faire comprendre à la France qu'elle n'avait pas à s'occuper des droits de l'homme et des dissidents à Moscou. Jacques Chaban-Delmas a alors envoyé un message à l'Élysée pour informer le Président de la situation, mais sa décision était d'ores et déjà prise. Puisqu'on expulsait Sakharov au moment où il arrivait à Moscou, le président de l'Assemblée nationale, le représentant du peuple français, avait décidé de tourner les talons.
C'était une forme d'affirmation parlementaire, le choix d'un symbole (celui de partir) contre un autre (celui de placer un dissident en résidence forcée). Ainsi, il arrive à la démocratie parlementaire de dire non. J'ai entendu dire aujourd'hui que c'était bien de l'entendre dire oui et peut-être, mais je voulais introduire cette table ronde en évoquant cette diplomatie parlementaire rebelle. J'espère que, puisque nous sommes en fin de colloque, nos intervenants seront rebelles.
Je vais céder la parole à Yves Tavernier qui a rappelé, tout à l'heure,, qu'il était arrivé à certains parlementaires de réparer certaines des erreurs du Quai d'Orsay.