2. Une vie politique en phase de recomposition

Un dîner organisé, le 2 avril 1997, à l'Ambassade de France avec des anciens députés maliens représentant l'ensemble des organisations politiques constituant l'Assemblée nationale malienne, dissoute, a permis à la délégation de mieux apprécier l'évolution de la vie politique au Mali. Participaient notamment à ce dîner M. Lahaou Touré (ADEMA), M. Lamine Sanogo (PMDR), M. Mountaga Tall (CNID), M. Salif Konaké (RDT), Mme Kané Nahan Sanou (MIRIA).

M. Ibrahim Boubacar Keïta dirige le Gouvernement depuis février 1994. Il dirige également la principale force politique, l'ADEMA - PASJ, l'alliance pour la démocratie au Mali - Parti africain de la solidarité et la justice, lequel compte 75 députés sur 116 et 231 conseillers municipaux sur 751.

La signature d'une plate-forme d'alliance politique avec l'ADEMA et le remaniement ministériel du mois de juillet 1996 ont ouvert le Gouvernement au PARENA (Parti pour la renaissance nationale), issu d'une scission du principal parti d'opposition, le CNID. Ce remaniement a élargi l'assise électorale du chef de l'État en vue des élections générales (présidentielle, législatives et locales) qui devaient se tenir au printemps 1997.

En prévision de celles-ci, les principaux partis politiques se sont regroupés en trois grands blocs. Le premier est celui de la mouvance présidentielle représenté par la convergence nationale pour la démocratie et le progrès (CNDP) dominée par l'ADEMA.

Le second réunit au sein du RFP (Rassemblement des Forces pour le Progrès), un large éventail de sept partis d'opposition allant du CNID (Comité national d'initiative démocratique), premier parti d'opposition qui a participé au Gouvernement d'avril 1993 à février 1994, au MPR (Mouvement patriotique pour le renouveau), lequel se réclame de l'héritage de l'ancien parti unique, créé en janvier 1995.

Certains doutent de la solidité d'une alliance qui unit les représentants du renouveau démocratique, regroupés au sein du CNID, avec les anciens partisans de l'ex-président Moussa Traoré réunis au sein du MPR et qui se veut représenter l'opposition radicale.

Le troisième bloc, et dernier né (5 janvier 1997), qui porte le nom de Front pour le Changement et la Démocratie (FCD), regroupe six partis dont l'US-RDA et le MIRIA. Cette nouvelle alliance constitue un pôle d'opposition modérée.

Cette recomposition de la vie politique malienne, qui témoigne de la vitalité du jeu démocratique, a cependant été gelée par l'annulation, puis le report des élections législatives.

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