2. Produits industriels et services

a) Sous-traitance industrielle:

Hpf/Ascom a déjà produit des combinés téléphoniques, sous licence française, en 1995 dans un gigantesque complexe industriel, hérité de l'union soviétique, l'entreprise Mars.

Suite à un audit de l'usine Mars, Alcatel a proposé une coopération industrielle avec l'Arménie dans le domaine des centraux privés de télécommunications appelés "pbxs" (private branch exchanges) pour les besoins des réseaux d'administrations publiques et réseaux d'entreprises. Un centre arménien de développement de logiciel pourrait être aussi envisagé. Alcatel a néanmoins toujours conditionné cette offre à l'obtention de parts de marché significatives en Arménie.

b) Biens d'équipement

Thomson-Csf /Airsys, qui a déjà fourni une balise d'aide à la navigation aérienne en 1996, vient de remporter un contrat de modernisation du centre de contrôle de l'aéroport Zvarnots d'Erevan.

La banque japonaise Marubeni finance le projet, d'un montant de 3,5 millions de dollars, sur la base de l'affectation des recettes de survol du territoire arménien.

Un don du Gouvernement français, à hauteur de 6 millions de francs, a permis de compenser les carences de financement et d'améliorer les conditions financières du crédit envisagé. La modernisation complète du contrôle de l'espace aérien de l'Arménie nécessitera encore environ 7 millions de dollars. Thomson-Csf a déjà proposé un plan de modernisation en plusieurs étapes.

IPM (l'ingénierie pharmaceutique modulaire), filiale du groupe Upsa, a mis en place une unité de production de soluté injectable en Arménie. Ce transfert de technologie s'inscrit dans le cadre d'un contrat signé en septembre 1996 entre l'entreprise Mars et Pharmatech, société anglaise appartenant au milliardaire anglais d'origine arménienne Vatche Manoukian agissant en fait pour le compte de Glaxowelcome et Bristol Myers. L'unité pharmaceutique, opérationnelle depuis mai 1998, avec une capacité de production 2,5 millions de doses de soluté par an, représente un contrat de 5 millions de dollars pour l'entreprise française.

c) Télécommunications

Le contrat signé par Alcatel avec l'opérateur Armentel en octobre 1996, concernant la fourniture de 80.000 lignes téléphoniques (74 millions de francs), reste toujours lettre morte malgré l'obtention d'un crédit acheteur Coface pour le financement de la première phase du projet. Mais ce projet est devenu, semble-t-il, caduc depuis qu'Armentel a été privatisé et vendu à une société grecque.

On peut attirer l'attention sur le fait que l'ensemble du réseau ferroviaire du Caucase, en cours de réhabilitation, doit être doublé par un réseau fibre optique dans le cadre du programme Tacis/Traceca couloir de transport - Europe - Caucase - Asie centrale). Des crédits devraient être votés très prochainement dans le cadre de ce programme. L'appel d'offres prévu est une occasion unique pour les entreprises françaises de prendre pied solidement dans la région. D'autant plus qu'il ouvre des perspectives intéressantes, notamment dans le marché des équipements de signalisation pour réseaux ferroviaires.

d) Transports

La compagnie nationale Armenian Airlines a conclu un contrat pour le leasing "avec option d'achat" d'un Airbus A310-222 à compter du mois de juillet 1998. L'Arménie devient ainsi le premier État du Caucase à acquérir un avion du consortium européen.

Airbus a déjà proposé à Armenian Airlines un programme évolutif et modulable pour l'acquisition de 10 avions Airbus avant 2005. Vraisemblablement avant mars 1999, Armenian Airlines devrait acquérir deux A 320. Une prise de garantie par la Coface sera sollicitée par Airbus industrie.

Dans le domaine ferroviaire, les sociétés françaises Geismar et Systra ont fourni de l'équipement aux chemins de fer arméniens et au métro d'Erevan. La perspective d'une ligne Tbilissi - Erevan envisagée par le Gouvernement arménien constitue aussi une occasion pour le savoir faire français de se manifester. Ce projet doit toutefois recevoir aussi l'aval des autorités géorgiennes.

e) Énergie

Framatome a obtenu le contrat de stockage à sec des résidus nucléaires de la centrale de Medzamor grâce à un don des autorités françaises de 40 millions de francs français. Les Arméniens sont maintenant à la recherche de financements pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire 1 ( * ) .

Gaz de France est présent en Arménie depuis l'indépendance du pays, et possède depuis 1994, une filiale locale, Armfragaz (créée dans le cadre du programme Tacis). La compagnie française a affiché auprès des autorités compétentes arméniennes sa motivation pour une prise de participation dans les entreprises gazières arméniennes (en contrepartie, par exemple, de livraison et d'installation d'équipements).

EDF a rénové une petite centrale hydroélectrique pour un montant de 300.000 dollars, et pourrait être intéressée par des projets semblables voire par la privatisation d'unité de production et par la gestion du réseau.

Une P.M.E. corrézienne, Pigeon SA, dont la délégation a visité les installations, a remporté un appel d'offres pour la privatisation de deux micro centrales hydroélectriques dans le sud de l'Arménie à Kapan. Si le prix de vente est relativement modeste (environ 3 millions FF), le projet représente cependant un investissement total de 8 millions de francs pour la réhabilitation du site.

f) Banques - audit - assurances

Le CCF, partenaire de Castel dans son investissement en Arménie, essaie timidement de développer une activité en Arménie. Le Crédit agricole a accordé un don de 600.000 francs pour l'augmentation du capital de l'ACBA (Agricultural Coopérative Bank of Armenia) qui bénéficie de l'assistance technique de Crédit agricole consultant depuis 1995.

Le cabinet Amyot-Exco, dont un représentant accompagnait la délégation, est présent en Arménie depuis 1993, et possède ses propres locaux. Le cabinet traite une grande partie des affaires françaises avec efficacité et professionnalisme, et a de bons rapports avec les autorités locales. Il subit néanmoins, depuis un an, la concurrence de firmes multinationales.

Les compagnies d'assurances françaises commencent timidement a s'intéresser à l'Arménie. Ainsi, Groupama devrait assister pendant un an le Gouvernement arménien pour la création de police d'assurances pour les exploitations agricoles (financement Tacis).

g) Divers

Après l'ouverture d'un deuxième magasin Yves Rocher à Erevan, et d'une boutique spécialisée dans les produits français, l'Oréal et Givenchy connaissent une amélioration sensible de leurs ventes sur la capitale. Les pharmacies distribuent aussi en grande quantité certains de nos produits.

Les appareils sanitaires Porcher ont un distributeur officiel à Erevan. Par ailleurs, Téfal et Moulinex deviennent des marques populaires.

Oberthur a déjà réalisé l'impression de certaines vignettes fiscales et timbres pour le Gouvernement arménien. Plusieurs chambres de commerce et d'industries ont organisé des voyages en Arménie ou ont accueilli des délégations arméniennes. On note également que la chambre de commerce et d'industrie de Lyon et la CGPME Rhône-Alpes se montrent particulièrement actives.

En définitive, selon le poste de l'expansion économique d'Erevan, les perspectives sont encore nombreuses pour les entreprises françaises désirant s'implanter en Arménie ou commercer avec elle.

La convention sur la non double imposition et la prévention des fraudes fiscales signée en décembre 97 est de nature à faciliter les échanges.

Des gros contrats, fondés impérativement sur des financements internationaux, se dessinent dans plusieurs domaines : projets d'infrastructures et d'urbanisme (eau, gaz, électricité, traitement des déchets, protection de l'environnement, transports urbains, etc.), moyens de transport (achat ou location d'Airbus, réseaux ferroviaires et d'autobus, etc.), services (monétique, assurances, banques, marches boursiers, réseaux informatiques).

* 1 Les autorités arméniennes espèrent toujours la construction d'une nouvelle centrale nucléaire afin de devenir un exportateur régional. Mais la fermeture des frontières avec la Turquie et l'Azerbaïdjan, le manque de solvabilité des clients actuels (Géorgie, haut Karabagh), la faiblesse de l'activité industrielle régionale, rendent ce projet très aléatoire.

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