TABLE RONDE 3 - LE QUÉBEC, TREMPLIN POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES

Table ronde animée par Mme Cécile DELETTRE, chef du service « Événements spéciaux » d'Ubifrance

Ont participé à cette table ronde :

M. Patrick SPIES, secrétaire général de la société CitoxLab
M. André PRATTE, Directeur, Développement des affaires Europe d'Investissement Québec
M. Paul LALONDE, associé, cabinet d'avocats Heenan Blaikie
M. Gaston LAFLEUR, ex président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail
M. Frédéric LEFRET, vice-président du Cercle des dirigeants d'entreprise franco-québécois

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Mme Cécile DELETTRE . - Le numéro spécial de L'Express regorge d'informations indispensables et d'anecdotes amusantes. Par exemple, il convient d'éviter l'arrogance au Québec. De plus, le tutoiement est obligatoire.

Par ailleurs, je regrette l'absence de femmes, chefs d'entreprise, autour de cette table, d'autant plus que le magazine inclut un bel article sur la place de la femme au Québec.

M. Patrick SPIES. - Citoxlab est une ETI spécialisée dans le développement d'études pré-cliniques dans les domaines du médicament, de la sûreté et de la sécurité des populations. 74 % du marché se trouve en Amérique du Nord. C'est pourquoi, nous souhaitions nous y implanter. Nous nous sommes retrouvés par hasard au Québec, après y avoir saisi une opportunité. En effet, nous étions n° 10 mondial et une société québécoise cotée, Lab Research, implantée à Laval près de Montréal, connaissait des difficultés financières. En revanche, celle-ci disposait d'installations parmi les plus intéressantes d'Amérique du Nord. Nous étions donc complémentaires.

Par conséquent, nous avons entrepris une opération de rachat. Nous avons procédé seuls, dans un souci de rapidité, cette société étant proche du dépôt de bilan. Nous avons aussi acquis deux filiales situées au Danemark et en Hongrie. Notre nouveau groupe est désormais n° 5 ou 6 mondial et la 1 ère société française et européenne dans ce secteur.

La société réalise 80 % de son chiffre d'affaires avec des entreprises américaines, tandis que CitoxLab France réalise 60 % de son chiffre d'affaires à l'international. À Laval et à Montréal se trouvent deux entreprises importantes intervenant dans le même secteur d'activités que le nôtre. Ceci constitue un avantage pour recruter une main d'oeuvre formée au sein de ces deux entreprises.

Mme Cécile DELETTRE . - Comment votre localisation au Canada vous a-t-elle permis de vous développer dans d'autres pays ?

M. Patrick SPIES . - Les deux filiales au Danemark et en Hongrie nous ont permis d'être présents en Europe. Nous nous sommes surtout développés aux États-Unis. En effet, lorsque nous allons aux États-Unis, nous passons la douane à l'aéroport de Montréal. Les échanges sont très rapides et les connexions aériennes sont pratiques : nous sommes au coeur de l'Amérique du Nord.

M. André PRATTE . - Je ne suis en France que depuis quelques semaines ; par conséquent, les exemples que je donnerai ne sont pas français.

La préparation est essentielle. Il convient de ne pas se fier à la langue, à l'intérêt que vous pouvez avoir pour le Québec ou aux trois semaines de vacances que vous avez pu y passer. La langue et le monde des affaires sont très différents au Québec et en Europe. Les Québécois parlent français, mais fonctionnent selon une mentalité nord-américaine : vous devez rencontrer le plus de personnes possible, impliquées dans des activités québécoises.

Investissement Québec joue ce rôle. Cette société d'État appartenant au Gouvernement du Québec offre un soutien financier pour tous les types d'activité industrielle et commerciale au Québec. Nous avons divisé la planète en onze territoires dont Paris. Nous accompagnons, conseillons et aidons de différentes manières les entreprises intéressées par le Québec.

Initialement, Investissement Québec était une banque d'affaires. Nous disposons de tous les moyens financiers imaginables, mais nous aidons les entreprises en fonction de leur impact économique pour le Québec. L'exemple le plus récent est celui de la société Ericsson en Suède : celle-ci investira 1,3 milliard de dollars canadiens à Montréal pour y construire un centre de stockage de données et un centre de recherche. En effet, de nombreuses avancées restent à développer dans le domaine du cloud computing . Investissement Québec a travaillé avec cette entreprise pour évaluer les impacts directs et indirects du projet. Celui-ci est très important, consomme beaucoup d'électricité, mais crée peu d'emplois. Or, l'impact économique est habituellement lié au nombre d'emplois créés et aux salaires versés. Par conséquent, la société a dû trouver des façons originales de démontrer aux pouvoirs publics l'intérêt pour le Québec d'accueillir et d'appuyer un tel projet.

Au mois de janvier dernier, nous avons travaillé sur le dossier d'une société anglaise, Framestore, spécialisée dans les effets spéciaux pour le cinéma. Celle-ci souhaitait profiter du crédit d'impôt offert par le Québec dans le domaine de l'informatique, mais considérait ce seul crédit d'impôt comme insuffisant. En effet, utilisant les outils élaborés par les entreprises dans le secteur du multimédia, elle estime apporter une plus-value dans ce domaine. Il a été nécessaire de documenter le projet de Framestore, afin de prouver aux autorités qu'il était rentable pour le Québec de le soutenir au-delà du crédit d'impôt. Un investissement de 50 millions de dollars canadiens sera ainsi réalisé à Montréal, et 150 emplois créés.

ESET, entreprise slovaque, est le quatrième fabricant mondial de logiciels anti-virus pour les ordinateurs personnels. Elle est une entreprise unipersonnelle. Son propriétaire s'est installé à San Diego en 2009 avec dix personnes. Il y dispose désormais d'un centre de recherche comptant deux cents personnes. Il souhaitait pénétrer le marché bilingue canadien, où la mentalité d'affaires est légèrement différente de celle du marché américain. Il a fait appel à nous pour être accompagné dans ce projet. Nous lui avons présenté des chercheurs de l'Université de Montréal et un ingénieur slovaque travaillant à Montréal. ESET s'est installé à Montréal au mois d'avril 2012 avec sept personnes. Nous pouvons espérer que cet effectif atteindra une cinquantaine de personnes d'ici quelques années. Dans ce cas, nous n'avons pas fourni d'aide financière.

Je vous recommande, d'une part, de rencontrer des personnes connaissant les deux systèmes, français et québécois ; d'autre part, d'être accompagné lors de votre premier voyage.

M. Paul LALONDE . - Je suis originaire de Montréal, mais je réside désormais à Toronto. Je suis cependant membre du barreau dans les deux juridictions.

Premièrement, je vous recommande de choisir correctement un cabinet d'avocats compétent. Le contexte juridique du Canada et du Québec est particulier. Le Canada est un pays fédéral, dans lequel les compétences législatives sont partagées entre les provinces et le gouvernement central. Ce partage est exclusif : lorsqu'un domaine relève de la compétence provinciale, l'autorité fédérale ne peut intervenir. Évidemment, le contenu des cadres provincial et fédéral fait débat. Il est parfois nécessaire de se tourner vers l'un ou l'autre ou vers les deux. De plus, le Québec présente des particularités juridiques, comme les lois linguistiques par exemple. L'Office de la langue française existe uniquement au Québec. Le Québec possède aussi des lois spécifiques concernant la protection du consommateur.

Deuxièmement, il convient de percevoir les possibilités existant au-delà du Québec : ce dernier est un tremplin pour faire des affaires au Canada et en Amérique du Nord. Il importe de comprendre la signification de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) : cet accord offre de nombreux avantages et occasions d'affaires. Les tarifs douaniers pour les produits d'origine canadienne sont le plus souvent nuls. De plus, les citoyens canadiens bénéficient d'avantages pour faire des affaires aux États-Unis. En revanche, les Français ne peuvent en profiter. Les autres avantages doivent être utilisés le plus possible.

M. Frédéric LEFRET . - Le Cercle des dirigeants d'entreprises franco-québécois (CDEFQ) a mis en place des formations de préparation au « choc culturel » : les Québécois sont nord-américains, alors que les Français sont latins. Cette différence implique la distinction entre le respect de la loi et l'esprit de la loi. Dans le cadre des affaires, la France est le seul pays à établir cette distinction qui génère d'importantes difficultés au cours des négociations. Au Québec, le respect des dates et des délais est essentiel. En France, cette discipline n'existe pas, ce qui est inacceptable au Québec et au Canada.

Par ailleurs, les entrepreneurs français manifestent habituellement une certaine suffisance vis-à-vis du Québec : ils invoquent systématiquement le fonctionnement français, ce qui peut agacer les Québécois. De plus, il est handicapant de partager la même langue. En effet, nous n'avons pas l'impression d'être à l'étranger ; de ce fait, nous ne nous efforçons pas d'adopter un autre schéma intellectuel. De nombreuses entreprises ont échoué pour cette raison. Les entrepreneurs français ne sont pas en terrain conquis ; ils ne sont pas les sauveurs économiques du Québec, la réalité actuelle étant davantage le contraire. Le Québec est un véritable partenaire.

En outre, la facilité avec laquelle il est possible d'obtenir un rendez-vous au Québec est trompeuse. En effet, en France, société conflictuelle, il est long et difficile d'obtenir un rendez-vous chez un prospect. Toutefois, lorsque celui-ci est obtenu, il témoigne de l'appétence du prospect pour votre offre. Au Québec, société consensuelle, l'obtention d'un rendez-vous ne signifie rien. Vous pourrez avoir l'impression qu'un rendez-vous s'est bien déroulé alors qu'il n'en est rien.

De plus, la rigidité québécoise peut gêner les latins que nous sommes. Quant au « réseautage », il fonctionne différemment. En France, il est opaque et sous-entendu, tandis qu'il est affiché et promu au Québec. De nombreux jeunes ont trouvé un emploi en faisant du bénévolat. Le code du travail permet de mettre en oeuvre des périodes au cours desquelles les bénévoles sont testés ; ce mode de fonctionnement n'existe pas en France.

Les entrepreneurs québécois reconnaissent la qualité de la formation française. Notre formation conceptuelle nous permet de nous adapter à toutes les situations : les jeunes Français ne savent pas toujours travailler, mais ils apprennent grâce à leur capacité d'ouverture.

Enfin, je vous recommande d'aller à l'essentiel. Les Québécois réagissent le plus souvent sur le court terme. En tant que latins, nous engageons un processus de séduction : lors d'un déjeuner d'affaires, nous n'évoquons pas les sujets importants avant le dessert. Les Québécois peuvent être gênés lorsqu'un Français louvoie. Ils souhaitent savoir ce que vous voulez et ce qu'ils peuvent y gagner.

M. Gaston LAFLEUR . - J'ai vécu des situations similaires à celles décrites par M. Frédéric Lefret. Les Français sont attirés par le Québec plus que par les autres provinces canadiennes, parce que nous sommes cousins. C'est pourquoi les Québécois apparaissent comme les premières personnes avec qui traiter. Cependant, nous sommes différents, puisque nous vivons dans un contexte nord-américain.

Je réalise actuellement une tournée des châteaux de la Loire. Nous sommes très bien accueillis dans les restaurants, dont les propriétaires se sont tous rendus au Québec. Je suis allé à Chinon pour visiter une église et j'y ai appris que notre ancien Premier ministre, M. Jean Chrétien, avait un ancêtre venu de Chinon et ayant émigré au Canada en 1643.

Des drapeaux françaises sont présents au Québec. Celui-ci est un territoire intéressant pour le développement du commerce, notamment grâce aux infrastructures routières nord-sud et est-ouest. Deux tiers des activités économiques du Canada ont lieu en Ontario et au Québec. Plusieurs entreprises de commerce de détail sont établies dans les deux provinces.

En termes de grande distribution, un détaillant est un commerce de détail en général : Walmart, par exemple, est un détaillant. Les secteurs de la quincaillerie, de la rénovation, du vêtement sont assez concentrés.

78 % des Québécois et 21 % des Canadiens ont le français pour langue maternelle.

Mme Cécile DELETTRE . - Dans le cadre du commerce, les Québécois attachent beaucoup d'importance à ce que la langue française soit respectée. Yves Rocher, par exemple, est contraint de traduire ses campagnes de marketing françaises pour le marché québécois, celles-ci ayant tendance à employer des termes anglophones.

M. Gaston LAFLEUR . - Nous sommes pointilleux sur l'usage des mots et les anglicismes sont moins tolérés qu'en France. En effet, nous nous efforçons de protéger notre langue, du fait de la situation d'enclavement dans laquelle nous vivons.

Le revenu des particuliers, converti en fonction du taux de change du 11 juin dernier, s'élève à 39 000 euros par an en moyenne au Québec, contre 46 860 euros au Canada et 35 220 euros en France. Les revenus disponibles sont donc relativement similaires.

Les centres commerciaux de plus de 20 000 m 2 sont au nombre de 123 au Québec, contre 650 au Canada et 369 en France. Ils occupent 5,5 millions de m 2 au Québec et 10,7 millions de m 2 en France. Le plus grand centre commercial au Canada, le West Edmonton Mall situé à Edmonton en Alberta, occupe un espace de 492 400 m 2 . Au Québec, le plus grand centre commercial est situé dans la ville de Québec, les Galeries de la Capitale, suivi par le Carrefour Laval, qui se trouve dans la banlieue nord de Montréal.

Le quartier DIX-30 Brossard, situé en banlieue sud de Montréal, est un concept « lifestyle » : les artères commerciales se doublent d'un développement urbain en périphérie. Néanmoins, l'accès aux installations est plus difficile en hiver. Le Centropolis Laval reprend aussi ce concept.

Le concept de « power center » consiste en l'installation de centres commerciaux sur les grands axes routiers. Les loyers, bien plus faibles qu'en centre commercial traditionnel, attirent de nombreux détaillants.

Les habitants de Montréal jouissent des galeries marchandes sous-terraines les plus développées d'Amérique du Nord ; elles pénètrent sous les artères du centre-ville. A l'air libre, l'axe Sainte-Catherine/Avenue Union se trouve en plein centre-ville de Montréal, avec notamment le magasin La Baie et le Centre Eaton.

La consommation est donc très dynamique au Québec, malgré la récession des années 2008-2009. En revanche, le taux d'endettement des ménages est très élevé au Canada, s'élevant à près de 160 % du revenu personnel disponible au début de l'année 2013. C'est pourquoi, des mesures d'austérité ont été mises en place par le Gouverneur de la Banque centrale du Canada.

Une intervenante dans la salle . - Depuis mon arrivée à Toronto au mois de janvier, j'ai pu constater les spécificités du consommateur québécois par rapport au consommateur anglophone : les études de marché montrent que le consommateur québécois est attaché à la France ; en témoignent ses choix de marques. En effet, les marques françaises disposent d'un réel avantage compétitif par rapport à d'autres concurrents.

M. Gaston LAFLEUR . - Les consommatrices sont très réceptives aux produits et aux concepts européens, particulièrement français. Par exemple, les produits d'Yves Rocher, dont le siège social est situé en banlieue sud de Montréal, sont très prisés par les consommatrices.

M. Frédéric LEFRET . - De nombreux Québécois regrettent la marque Renault. Celle-ci y était présente dans les années 1970 ; désormais, il n'y a plus aucune voiture française au Québec.

Par ailleurs, il est surprenant que certaines chaînes de magasins françaises, L'Occitane par exemple, soient considérées comme des chaînes de luxe, alors que ce n'est pas le cas en France. Les Québécois ont une réelle appétence pour les produits français, à condition que ces derniers soient performants.

En outre, les conditions de travail au Québec sont exceptionnelles, hormis les conditions climatiques auxquelles il est possible de s'habituer. En France, un cadre ne quitte pas son travail avant son patron, sous peine d'être soupçonné de n'avoir pas travaillé. Au contraire, au Québec, chacun quitte son travail à l'heure : si une personne part après l'heure habituelle, cela signifie qu'elle s'est mal organisée dans la journée. De même, au Québec, lorsqu'un délai est fixé, il convient d'être apte à le respecter.

Au Québec, les salariés ne disposent que de peu de vacances. En revanche, ils quittent rarement leur travail après 16 heures 30 ; il est également difficile de joindre une entreprise le vendredi après-midi à Montréal. Au total, les Québécois ne travaillent que 36 à 37 heures par semaine : ils profitent d'une deuxième vie après le travail.

En France, il est inhabituel que des personnes aillent boire un verre avec leurs collègues après leur travail, alors qu'elles le font fréquemment au Québec. Les différents réseaux, familial, amical et professionnel, y sont d'ailleurs très compartimentés. Alors qu'en France, il est fréquent d'inviter ses amis à dîner chez soi, il est rare d'entrer dans la cellule familiale au Québec. De plus, si quelqu'un invite des personnes à dîner dans un restaurant et qu'elles ne viennent pas sans prévenir, il est normal en France de s'en offusquer, ce qui n'est pas le cas au Québec. Les Français vivent mal le fait de ne pas être accueillis au sein de la cellule familiale québécoise : ils l'interprètent comme un refus des Québécois de les intégrer. Par conséquent, les Français ont tendance à rester entre eux, afin de reproduire les normes sociales qu'ils connaissent. Il est paradoxal de demander aux étrangers en France de s'adapter, alors que nous refusons de le faire nous-mêmes à l'étranger. Le « réseautage » étant essentiel, il importe de ne pas fréquenter uniquement des Français.

M. Paul LALONDE . - Il est encore plus difficile d'intégrer le milieu familial en Ontario qu'au Québec. Ce phénomène est nord-américain, en particulier anglo-saxon. Les Québécois sont très chaleureux par rapport aux Ontariens qui font passer les affaires avant tout.

Le Québec a pour particularité d'avoir hérité d'un droit civil européen. Néanmoins, il est fortement influencé par son contexte nord-américain. Les contrats rédigés au Québec sont extrêmement détaillés, couvrent toutes les éventualités et doivent être respectés à la lettre, sur le modèle américain.

M. Patrick SPIES . - La société canadienne qui nous a aidés à réaliser l'opération s'est rendue compte, une fois l'opération achevée, que nous n'avions pas signé le mandat. Ses représentants ont paniqué, mais, pour notre part, nous avions donné notre parole, nous avons donc respecté le contrat à la lettre et ce à leur grande surprise. Nous leur avons confié une autre mission ensuite ; ils ont alors pris garde que le contrat soit préalablement signé.

M. André PRATTE . - La situation a évolué au cours de la dernière décennie : il est désormais commun que les Français passent des vacances au Québec et vice versa ; nous nous connaissons donc de mieux en mieux. Auparavant, il était fréquent que les Québécois accueillent chez eux un étranger seul à Montréal. Ainsi, le Français accueilli interprétait cet acte comme un véritable signe d'amitié : il souhaitait alors revenir avec femme et enfants pour deux semaines. Par conséquent, les Québécois ont modifié leur fonctionnement et sont désormais plus prudents.

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