B. UNE MISE EN COHÉRENCE NÉCESSAIRE DE LA FRANCOPHONIE EN HONGRIE

La tradition francophone de Szeged est ancienne : le département d'études françaises est l'un des plus anciens de Hongrie, créé à la fin du XIX ème siècle. Quant à l'Alliance française, elle a été créée le 2 janvier 1991, soit presqu'immédiatement après la transition démocratique. Elle a permis de relancer de manière spectaculaire les relations franco-hongroises à une époque où la diplomatie culturelle avec les pays d'Europe occidentale était très limitée. Le réseau partenarial qu'elle a noué avec l'Université, des compagnies théâtrales et des entreprises mécènes est dense et lui permet aujourd'hui d'organiser des actions en faveur de la francophonie vers un large public, universitaire et plus largement francophile.

L'Université de Szeged offre également des perspectives d'études francophones dans le cadre du département de philologie française, composé de 10 professeurs, avec un Master ouvrant sur l'exercice de professeur de français et un autre axé sur la traduction et l'interprétariat.

Cependant, l'équipe professorale que la délégation a rencontrée déplore la perte d'effectifs étudiants en français , lente mais constante : de 61 étudiants en première année en 1996, ce chiffre est tombé à 33 en 2006, pour s'établir à seulement 20 étudiants pour l'année universitaire 2013-2014. Cela génère pour le département de français d'assez grandes difficultés de gestion : le ministère des affaires étrangères n'a pas reconduit, à l'été 2012, le poste de volontaire international, dont les missions consistaient à intervenir en qualité de lecteur de français au sein du Département d'études françaises et de diriger l'Alliance française de Szeged.

Le groupe d'amitié s'inquiète de cette situation, préjudiciable aux intérêts de la France dans cette région stratégique de l'Europe. Cela obère les finances de l'Alliance locale qui se retrouve à devoir rémunérer sur ses fonds propres un poste de directeur, sans pouvoir augmenter son budget, mettant en péril l'équilibre budgétaire de la structure. Cette baisse de crédits se fait au détriment à la fois de l'Alliance française et de l'Université de Szeged.

Or l'État français y a ouvert en 2006 une agence consulaire, compte tenu de l'importance des liens économiques et de la coopération franco-hongroise, et le Consul honoraire est également, aujourd'hui, le directeur de l'Alliance française.

La position française manque de lisibilité et de clarté à long terme et les membres du groupe d'amitié invitent le secrétariat d'Etat en charge de la Francophonie à soutenir davantage les nombreuses actions conduites à Szeged.

En effet, la délégation du groupe d'amitié a pu observer in situ l'importance du travail accompli par l'Alliance française en faveur de la population francophile et/ou francophone locale, avec l'organisation de cours de langue, la projection de films français dans le cadre de soirées ciné-club, la mise à disposition de plus de 2 000 ouvrages au sein de la bibliothèque, des expositions, des rendez-vous littéraires, des concerts, des conférences, des débats, etc.

Son budget, de l'ordre de 42 000 euros, est autofinancé à plus de 65 % et il paraît essentiel que cet opérateur culturel local puisse continuer à exercer les missions qui sont les siennes dans des conditions satisfaisantes, avec tout le soutien que méritent les efforts louables de ses membres pour que tous les ingrédients d'une francophonie vivante et accessible à tous soient réunis en un seul et même lieu. Ce repli, qui a interpellé la délégation, est d'autant plus visible que la Chine vient d'ouvrir à Szeged un institut Confucius, le deuxième de Hongrie après celui de Budapest.

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