3. Le créneau de productions à valeur ajoutée - recherche et développement

La Hongrie place son avenir non pas dans les entreprises à fort taux de main-d'oeuvre, mais dans la recherche, les services, la logistique pour les entreprises à base régionale. La stratégie économique hongroise est fondée sur le développement d'activités incorporant de la valeur ajoutée, notamment dans les secteurs de l'électronique, des télécommunications, des biotechnologies.

Le pays a choisi de mettre l'accent sur les activités de recherche et de développement , avec en ligne de mire l'objectif fixé par l'Union européenne dans le cadre de la stratégie de Lisbonne d'atteindre, en 2010, des dépenses de recherche et développement à hauteur de 3 % du PIB, les deux tiers de ces financements devant être fournis par les entreprises.

Alors que les nouveaux Etats membres ont investi, en moyenne, 0,8 % de leur PIB dans la recherche et développement en 2003, la Hongrie se situe, avec la Slovénie et la République tchèque, au-dessus de la moyenne régionale en 2003 (0,97 % du PIB) et affiche la plus importante augmentation dans l'effort d'investissement, soit plus 7,4 %. La Hongrie centrale est une des régions à plus forte intensité de recherche et de développement de l'Union européenne , avec la plus grande proportion de personnel dans ce secteur par rapport à la population active (2,35 % contre 1,54 % en moyenne chez les Quinze et 1,44 % dans l'Union élargie).

La Hongrie possède près de 2500 unités de recherche et développement qui emploient 24 000 personnes . La plupart relèvent d'instituts universitaires, moins d'un tiers appartenant au secteur privé. Deux fondations ont une réputation internationale : la fondation Bay Zoltan, créée en 1993, qui comprend trois unités de recherche - biotechnologie, technologie et science matérielle, logistique et ingénierie de production - et le Collegium de Budapest, inspiré du modèle de Princeton, qui permet aux chercheurs en sciences humaines et sociales d'être temporairement libres de leurs obligations administratives et d'enseignement pour se consacrer exclusivement à la recherche.

Pour le moment, ce qui est vrai pour les autres nouveaux Etats membres, la part des entreprises dans le financement de ce secteur est encore insuffisante, puisqu'elle s'élevait à 36,7 % du PIB en 2003, contre 65 % chez les Quinze.

La science et la technologie ont été définies par les autorités comme un élément clé du développement de l'économie hongroise : un poste en recherche-développement génère près de deux emplois en aval. La politique du Gouvernement vise à promouvoir la recherche-développement et l'innovation par la mise en place d'un cadre juridique favorable, d'une politique incitative attractive et d'outils permettant d'accroître l'implication des PME.

Un fonds d'innovation a été créé auquel contribuent les entreprises hongroises ne pouvant justifier d'activité de recherche et développement à hauteur de 0,25 % de leur chiffre d'affaires, pour renforcer l'infrastructure de recherche et de développement dans les entreprises, consentir des avantages fiscaux aux entreprises en proportion de leur effort de recherche et développement, encourager leur collaboration avec les universités et favoriser la création de centres régionaux d'excellence. Le fonds était doté d'environ 100 millions d'euros en 2004.

Parallèlement, une partie des fonds structurels est affectée à la recherche-développement et à l'innovation. Dans le cadre du programme opérationnel « compétitivité des entreprises » , des subventions sont accordées à trois types de mesures : le développement d'activités de recherche appliquée, l'amélioration des conditions de la recherche publique et le renforcement des capacités innovatrices des entreprises.

A l'heure actuelle, une trentaine de multinationales ont établi des centres de recherche-développement en Hongrie : General Electric dans les techniques d'éclairage et les équipements médicaux ; Sanofi-Chinoin, Astra, Teva, Akzo Nobel dans la pharmacie ; Ericsson, IBM Compaq, Nokia, Siemens, Motorola, Tata, T-Systems dans les télécommunications ; Audi, Volkswagen, Temic, Michelin, Knorr-Bremse, Mannesmann, Flextronics, Valéo dans l'industrie automobile ; Novartis dans l'agroalimentaire ; Unilever dans les produits chimiques ménagers et Zoltek dans les nouveaux matériaux.

Ces investissements vont croissant comme en témoignent, en particulier, l'ouverture récente d'une unité de développement de logiciels de l'Indien Satyam Computer Services et la décision d'IBM de créer 700 emplois. Astra Zeneca a investi 6,4 millions d'euros en 2004 dans son activité de recherche et développement en Hongrie, le centre de recherche hongrois du groupe étant le deuxième en importance, après celui du siège aux Etats-Unis. Sanofi-Aventis vient de décider d'investir 15 millions d'euros dans son centre de recherche et développement situé à Budapest, qui figure parmi les trois centres mondiaux que possède le groupe, les deux autres étant situés l'un aux Etats-Unis, l'autre en France.

Il existe par ailleurs une dizaine d'infoparks en Hongrie. Le principal d'entre eux est l'infopark de Budapest, établi en 1996 dans le but de développer les liens entre secteurs privé et public. Situé à proximité des universités Elte et Bute et de plusieurs multinationales de l'informatique et des télécommunications, le parc technologique Infopark de Budapest comprend une quarantaine de sociétés des secteurs des technologies de l'information et de l'informatique et emploie 2 300 personnes.

Enfin, sept agences régionales de l'innovation viennent d'être crées et six centres d'excellence ont été mis en place, qui bénéficieront des subventions de Bruxelles : trois centres concernent le domaine des sciences de la vie (dont l'un à Budapest, secteur génome humain-médecine). En ce qui concerne les trois autres centres, le premier (à Budapest) est axé sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication et sur les systèmes intelligents dans l'industrie automobile ; le deuxième (dans l'ouest du pays) opère dans le secteur des bois et forêts ; le troisième (à Miskolc) est consacré aux nanotechnologies.

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