D. LE NIVEAU DE SATISFACTION

Le modèle productif des MSSF ne semble pas affecter négativement le taux de satisfaction des journalistes qui y travaillent. Le volume des journalistes qui sont très satisfaits de la profession, 57 %, (c'est plus du double de ce qui est observé dans le groupe contrôle, 26 %) et raisonnablement satisfaits (27,45 %) est important 1172 ( * ) . Près de neuf journalistes sur dix se sentent bien dans leur emploi 1173 ( * ) .

Ce taux de satisfaction n'est pas fondé sur une raison prépondérante (voir tableau 3.11). Parmi les cinq motifs les plus cités se trouvent : le salaire payé, avec 23 %, une seconde fraction de 18 % des journalistes indique le niveau d'autonomie professionnelle et la liberté d'expression dans leur emploi comme raison de base de leur satisfaction. Trois motifs sont ex-aequo en troisième position, chacun représentant 16 % des professionnels. L'un est essentiellement matériel, la sécurité de l'emploi. Comme nous l'avons expliqué antérieurement, le journaliste des médias du Sénat a un statut professionnel de fonctionnaire public, qui le protège des pratiques patronales de rotation de la main d'oeuvre. Les deux autres facteurs pourraient être regroupés dans une catégorie de raisons idéologiques : la Possibilité d'aider les personnes et la société et la nature, le type de produit journalistique qu'il réalise.

En plus de présenter un taux de satisfaction supérieur, ces professionnels le sont pour des raisons différentes, en comparaison avec la presse accréditée. Comme on peut le vérifier dans le tableau 3.11 ci-dessous, l'autonomie professionnelle, associée à la capacité d'influencer les sujets publics, sont des motifs de satisfaction de près de six journalistes sur dix dans le groupe contrôle. Alors que dans le groupe test, ces mêmes facteurs représentent 20,5 % des motivations du degré de satisfaction. Les questions de type matériel, comme le niveau du salaire et la sécurité de l'emploi, présentent un poids plus significatif (39 %) 1174 ( * ) .

TABLEAU 3.11

LES MOTIFS DE SATISFACTION

Motivation

Journalistes du Sénat

Correspondants parlementaires

Le niveau du salaire

22,7 % (1°)

10,5 % (4°)

Le niveau d'autonomie professionnelle et de la liberté d'expression au travail

18,2 % (2°)

34,2 % (1°)

La sécurité de l'emploi

15,9 % (3°)

2,6 % (6°)

Possibilité d'aider les personnes et la société

15,9 % (3°)

2,6 % (6°)

La nature, le type de produit journalistique qui réalise

15,9 % (3°)

15,8 % (3°)

Le comportement des chefs

4,6 % (4°)

0 %

La capacité d'influencer les sujets publics

2,3 % (5°)

23,7 % (2°)

Possibilité d'avoir une carrière professionnelle à l'intérieur du support

0 %

2,6 % (6°)

La politique éditoriale du support

0 %

5,2 % (5°)

Source : Élaboration personnelle à partir des données recueillies dans l'enquête de terrain - Brésil 2005

Le nombre de journalistes qui prétendent continuer dans la profession est représentatif. Dans la pratique, aucun professionnel du Sénat n'envisage d'abandonner le journalisme, mais 29 % pensent à concilier la profession avec une autre activité. Ces chiffres révèlent un engagement important vis-à-vis de la profession 1175 ( * ) .

* 1172 Dans le groupe contrôle, les professionnels qui se disent raisonnablement satisfaits s'élèvent à 50 % de l'équipe.

* 1173 Le niveau de satisfaction des journalistes du Sénat se rapproche de celui constaté par McMANE chez les professionnels français, avec 87 % de très satisfait et de raisonnablement satisfait, tandis que le niveau observé dans le groupe contrôle se rapproche de ceux mesurés chez les journalistes brésiliens et nord-américains, avec respectivement 70,5 % et 77 %, en sommant les deux niveaux de satisfaction. ( HERSCOVITZ, 2000 : 71).

* 1174 Dans la recherche brésilienne, la satisfaction est apparue associée aux variables salaire, promotion dans la fonction, autonomie professionnelle et politique éditoriale. ( HERSCOVITZ, 2000 : 72). Dans notre travail sur le terrain, la possibilité de promotion dans la fonction et la politique éditoriale du support n'ont été importantes dans aucun des deux groupes.

* 1175 Pour évaluer cette situation, nous devons avoir à l'esprit que dans le groupe contrôle, 6 % des professionnels pensent à abandonner la profession à moyen terme - dans un laps de temps de cinq ans - et qu'une autre fraction de 38 % prétend, dans le même espace de temps, développer une autre activité professionnelle en parallèle avec le journalisme.

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