2. La représentation sociale sur le public.

À partir des données collectées lors de la recherche sur le terrain, nous pouvons affirmer que la totalité des professionnels du Sénat consultés estime que l'opinion publique n'est pas entièrement bien informée sur les faits du Parlement par les actualités diffusées par la presse traditionnelle. Six journalistes sur dix considèrent qu'en accompagnant les nouvelles produites par les MSSF, l'opinion publique bénéficierait d'une information complète. Cette perception se heurte à une autre, celle relative au degré de globalité de la couverture - présentée dans l'item précédent -, mais renforce le degré de jugement critique et de défiance présent chez les journalistes de source envers le journalisme traditionnel. Sur l'ensemble des journalistes consultés, 84 % ont indiqué que l'idéal serait d'accompagner les événements du Parlement à travers les deux sources d'informations : la presse traditionnelle et les médias de source 1214 ( * ) .

Il est important de souligner que, même s'ils présentent des standards différents dans l'appréciation de l'information diffusée, dans l'imaginaire des journalistes du Sénat, il n'existe pas de différence entre les profils des publics qui suivent l'un ou l'autre des systèmes d'information. Ils estiment majoritairement (72,5 %) qu'il s'agit d'un public intéressé uniquement par les infos relatant les faits quotidiens et pour 61 % d'entre eux, ce public n'est pas intéressé par les analyses et les interprétations des faits.

Enfin, les membres du groupe test considèrent que le public de mainstream média ne possède pas de capacité critique et 76 % des professionnels consultés considèrent que c'est un public facilement dupé par les médias. Le même jugement est proféré par quatre journalistes de la presse traditionnelle sur dix. Alors qu'en ce qui concerne l'audience qui se tient informé à travers les MSSF, on constate la même évaluation chez les journalistes des deux groupes. Dans les deux cas, sept journalistes sur dix considèrent que c'est un public composé de lecteurs/spectateurs dotés d'une plus grande capacité critique et qui sont difficilement dupés par les moyens de communication. Il s'agit d'une pure représentation sociale, puisqu'il n'existe pas, à notre connaissance, d'études de profil d'audience de ces médias 1215 ( * ) .

* 1214 Parmi les journalistes setoristas qui forment le groupe contrôle, l'évaluation est, pour 94 % des personnes consultées, que ni la presse traditionnelle, ni les sources n'informent correctement l'opinion publique, et 74 % recommandent de suivre les nouvelles des deux sources.

* 1215 En ce qui concerne leur propre public, les membres du groupe contrôle se partagent en deux pour ce qui est des préférences. La moitié pense qu'ils préfèrent le factuel, l'autre moitié n'est pas d'accord : 66 % insistent sur le fait que le public souhaite une analyse et une interprétation et pour 54 %, le public n'est pas facilement dupé par les médias. Quand il analyse le profil du public des médias du Sénat, le groupe contrôle a la conception que celui-ci souhaite davantage du factuel (76 %), l'analyse est confortée lorsque 70 % disent estimer que l'analyse et l'interprétation ne constituent pas les préférences de l'audience et pour 72 %, c'est un public qui ne se laissent pas facilement duper.

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