3. La reconnaissance des minorités

Outre les Finlandais suédophones, la Finlande compte une population de 9.000 Sames 1 ( * ) vivant en Laponie, ainsi qu'environ 10.000 Roms , et près de 1.000 Tatars (le plus ancien groupe de musulmans des pays nordiques, d'origine turque, dont l'immigration remonte à 1808).

Ces groupes sont protégés par la Constitution , qui dispose dans son article 17 : « Le peuple autochtone Sami ainsi que les Roms et les autres groupes ont le droit de conserver et de développer leur langue et leur culture. Le droit des Sami d'utiliser leur langue maternelle dans leurs rapports avec les autorités est réglé par la loi ».

Les Roms de Finlande appartiennent au groupe des Kaale. Originaires des Balkans ils sont arrivés en Finlande au XIIème siècle. Après avoir longtemps mené une politique d'assimilation à la population par l'abandon de leur langue et de leur culture, la Finlande a amorcé un changement de politique à partir des années 1960.

Sous l'impulsion des Roms eux-mêmes, de nouvelles associations, à l'instar de l'Association des Roms de Finlande (Suomen Romaniyhdistys) sont crées. La politique du logement devient une priorité et l'accession à la propriété est favorisée par l'attribution de prêts préférentiels.

A partir des années 1990, les Roms sont reconnus comme minorité ethnique et obtiennent de nouveaux droits. En 1995, le droit de préserver et de développer leur culture et leur langue est inscrit dans la Constitution.

Toutefois, aujourd'hui, le taux d'échec scolaire ainsi que les chiffres du chômage restent nettement plus élevés dans la communauté rom que dans le reste de la population.

Les Sames, autre minorité, sont les habitants originels du nord de la Finlande. Leur nombre total est estimé à 75.000 personnes , qui se répartissent entre les régions septentrionales de Norvège pour la majorité, ainsi que la Suède, la Finlande (environ 9.000 personnes), et plus marginalement la Russie. Leur statut a été intégré dans la Constitution en 1995.

Depuis 1996, la population Same est dotée d'une assemblée représentative, l'assemblée Same Finlandaise (Samediggi), compétente sur les municipalités du Nord : Enontekiö, Inari, Utsjoki.

L'immigration en Finlande

Au 31 décembre 2009, le nombre d'immigrés était évalué à 150.000 personnes, soit moins de 3 % de la population totale. Il s'agit d'une immigration principalement européenne, notamment issue des pays voisins : la Russie (environ 28.000 personnes), l'Estonie (25.000 personnes) et la Suède (8.000 personnes). On compte également des groupes de populations assez importants venus de Chine, Somalie et Thaïlande (environ 5.000 personnes pour chacun de ces pays). Au total, la moitié de la population immigrée vit à Helsinki. 10 % des habitants de la capitale parlent une autre langue que le finnois.

Un « Parlement des immigrés de Finlande » devrait voir le jour en 2011. La paternité de l'idée revient à Alexis Kouros, rédacteur-en-chef du Helsinki Times, qui a émigré en Finlande et y vit depuis plus de 20 ans, et a depuis acquis la nationalité finlandaise. Ce parlement, premier du genre dans le monde, devrait compter 50 représentants qui seront élus sur une liste nationale unique par environ 200.000 électeurs. Bien que dépourvu de statut officiel, il vise à assurer une forme de représentation de la population immigrée ou issue de l'immigration, et à participer à la vie publique.


* 1 L'appellation « lapons », négativement connotée, a été abandonnée au profit de celle de Sames, ou Samis.

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