Colloque sur les Pays du Golfe


Questions

Monsieur PAILLARD, Responsable Affaires économiques, Ministère de la Défense

Nous avons du mal à voir si les estimations de production de l'Arabie Saoudite sont avérées. Les Saoudiens ont-ils réellement la capacité de mettre sur le marché 4 millions de barils supplémentaires par jour ?

Philippe BOISSEAU

Saudi Aramco est une compagnie fière de son travail et l'Arabie Saoudite a fait depuis longtemps de sa crédibilité un élément majeur de sa communication. Malheureusement, il ne lui suffit pas de déclarer qu'elle a toujours tenu ses promesses. Elle devra convaincre de sa capacité et pas seulement l'affirmer. Il est clair que l'Arabie Saoudite a un fort potentiel, une capacité excédentaire et des réserves qui lui permettent d'accroître sa production, mais il est difficile de savoir jusqu'où et au prix de quels investissements.

De la salle

Quelle est la part du personnel saoudien au sein de Saudi Aramco ?

Saïd NACHET

Le taux de « saoudisation » de Saudi Aramco est proche de 90 %. Elle conserve des consultants étrangers mais la grande majorité de son personnel est saoudienne et je peux vous dire que les responsables de cette compagnie sont d'un excellent niveau.

De la salle

Qu'en est-il de la production et de la distribution d'eau dans la région ?

Philippe BOISSEAU

Les besoins croissants en électricité sont dus non seulement aux climatiseurs et autres appareils électriques, mais aussi à l'importance des besoins en eau. La croissance de la production d'eau devrait donc être considérable. Mais nous ne sommes pas distributeurs d'eau et je ne peux pas vous en dire plus ce sujet.

Jacques de LAJUGIE

En vingt ans, la demande en eau des pays du CCG a été multipliée par sept et il est vraisemblable qu'elle sera multipliée au moins par deux durant les vingt prochaines années. Cela vous montre l'ampleur des perspectives qui s'offrent aux entreprises françaises qui travaillent dans ce secteur.

Rezak AYAD, Professeur à l'Université de Reims

Pensez-vous que nos compétences en matière de formation puissent être exportées dans les pays du Golfe ?

Jacques de LAJUGIE

Le dispositif mis en place au Qatar par les Etats-Unis n'a pas vraiment d'alternative. S'il se met à fonctionner sans que nous proposions autre chose, notre influence dans les pays de la région risque de fondre comme neige au soleil. Nous devons donc être en mesure de proposer à ceux qui constitueront les élites de ces pays une offre alternative, simple, pas nécessairement francophone, et rapidement, c'est-à-dire au plus tard au début de l'année 2005. Ce sujet me semble essentiel car si nous ne faisons rien, nos relais traditionnels seront réduits à la portion congrue dans les cinq à dix années à venir.

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