Colloque Moyen-Orient



Clôture

Pierre MOURLEVAT
Chef des Services économiques pour le Moyen-Orient

Premièrement, le Moyen-Orient constitue une zone très hétérogène, réunissant des pays pauvres, comme le Yémen, avec les pays les plus riches du monde, comme le Qatar. Les tensions en Iran et Irak offrent également un contraste par rapport à des pays qui vivent un véritable miracle économique. Enfin, nous notons des différences de culture importantes.

Deuxièmement, il s'agit d'une zone saine au point de vue macroéconomie. L'inflation est sous contrôle, sauf au Qatar et aux Emirats Arabes Unis, de même que les flux financiers.

Nous assistons également à une modernisation du système bancaire. Ces réformes se sont traduites par l'entrée à l'OMC d'un certain nombre de pays, notamment l'Arabie Saoudite. Il s'agit également du centre mondial de production des hydrocarbures. La régulation est marquée par la gestion des excédents de capacité de production. Au niveau du gaz, malgré son hétérogénéité, cette zone a vocation à s'imposer pendant longtemps comme l'une des principales régions de production.

Les excédents pétroliers se traduisent par une politique d'investissement public, en soutien de la croissance. Avec le boom de l'immobilier, celle-ci s'élève actuellement à près de 5 % par an.

Ces pays ont anticipé l'après-pétrole et gaz d'une part, en menant une politique de diversification de leur économie et d'autre part, en créant des fonds de réserve, dont les montants sont sans équivalent dans le monde.

Troisièmement, l'intégration régionale se renforce. L'union douanière progresse. Si l'union monétaire tarde à se concrétiser, une marche vers la monnaie unique est néanmoins amorcée.

Nous espérons également voir aboutir les accords de libre échange entre le CCG et Union européenne.

Quatrièmement, malgré la concurrence dans cette zone, la France maintient ses positions. Malgré nos prix, nous disposons d'atouts importants en matière d'infrastructure.

Deux pays méritent une approche particulière : l'Iran d'une part, pour lequel un travail de veille et de persévérance est nécessaire et l'Irak, d'autre part, où nous devons cibler nos efforts sur les marchés américains ainsi que sur les grands marchés de reconstruction. Les bases arrière de ces marchés se situent à Dubaï et en Jordanie.

Ensuite, il a paru important aux participants de suivre les perspectives d'investissement des grands fonds d'investissement des pays du Golfe.

Un débat sur le rôle de Dubaï en tant que pôle régional a également eu lieu. Si cette plateforme est centrale, elle ne doit pas nous empêcher de mener une prospection stratégique et commerciale directement dans les différents pays.

Nous avons également évoqué le problème de l'emploi et de la formation. Dans ces pays, nos entreprises doivent en effet faire face à la politique de nationalisation des emplois, sur un marché tendu qui n'offre pas toujours les compétences nécessaires.

En conclusion, il s'agit d'une région motrice de la croissance mondiale, qui dispose des ressources nécessaires pour le rester durablement. La France devrait sans doute y renforcer sa présence. Nous espérons que les informations délivrées aujourd'hui y auront contribué.