Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 24/04/1986

M.Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur la proposition de mise en place d'une filière française de l'industrie du lin dont la région d'Armentières dans le Nord serait le centre. Il est possible de transformer le lin en France et de réaliser une filière complète de la graine au produit fini. La notion de filière a été officiellement retenue lors de la signature du contrat de plan en avril 1984. La vallée de la Lys est bien placée pour mettre en oeuvre la filière lin. En effet, 27 p. 100 des terres cultivées pour le lin en France sont dans le Nord. En matière de semences, la France ne subvient qu'au quart de ses besoins, le reste étant fourni par la Belgique et les Pays-Bas. La recherche permet d'ores et déjà d'envisager l'amélioration très sensible du " rouissage à terre " et de développer la récolte française des graines. Par ailleurs, 30 p. 100 du teillage français se fait dans notre région. La vallée de la Lys est également bien placée pour la transformation industrielle. Entre 1963 et 1983, la production française de fil est tombée de 25 770 tonnes à 8 537 tonnes. La région Nord - Pas-de-Calais est la seule à filer le lin en France. La mise en place de la filière lui permettrait de créer de nombreux emplois dans la région d'Armentières. Il est possible de développer également dans cette région le tissage, la confection, la bonneterie. Les débouchés existent (vêtements, linge de maison, tissage lourd et industriel). Les entreprises, avec notamment Boussac, la classe ouvrière, les ingénieurs, les techniciens textiles qualifiés existent. Il est donc possible de mettre en oeuvre rapidement la filière lin dans la vallée de la Lys. En conséquence, il lui demande quelle est sa position sur ce projet.

- page 630


Réponse du ministère : Économie publiée le 05/06/1986

Réponse. -L'industrie du lin se caractérise par un amont agricole fort (production, première transformation, teillage), la France étant le premier producteur européen de lin et le premier fournisseur des filateurs italiens, et un aval industriel (peignage, filature, tissage) en situation plus difficile, nécessitant d'importants investissements afin de retrouver une position compétitive, notamment vis-à-vis de la concurrence italienne. La situation de l'industrie du lin fait actuellement l'objet d'une étude stratégique sur le développement de la filière cofinancée par les ministères de l'agriculture et de l'industrie et les professionnels afin de déterminer les conditions dans lesquelles il est possible de préserver un pôle d'attraction industriel susceptible de dégager une forte valeur ajoutée et capable d'éviter un recours massif aux importations. Les conclusions de cette étude seront remises aux ministères concernés dans le courant de l'été 1986.

- page 777

Page mise à jour le