Question de M. HURIET Claude (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 03/07/1986

M. Claude Huriet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur la situation préoccupante des éleveurs de chevaux lourds en raison de la baisse constante du prix-kilo des chevaux ardennais destinés à la boucherie. En effet, cette situation, due aux effets pervers de quelques cas de trichinose constatés chez les consommateurs et consécutifs à l'absorption de viande de deux chevaux importés, l'un des Etats-Unis, l'autre d'Europe de l'Est, a provoqué une baisse de consommation de 50 p. 100 au niveau national. Cet état de fait ainsi que le soulignent les représentants de l'élevage hippique de l'Est de la France, a entraîné la fermeture de boucheries chevalines et a conduit à des licenciements. Alors que la profession, dans le même temps, a développé une activité technique et commerciale importante, elle voit aujourd'hui - en raison de quelques cas particuliers -, le résultat de ses efforts compromis par la trichinose. C'est pourquoi, pour pallier ces difficultés, les éleveurs de chevaux lourds souhaitent, d'une part, qu'une politique globale soit élaborée et mise en place à l'instigation de l'administration des haras entre éleveurs, commerçants, grossistes, importateurs et bouchers chevalins et, d'autre part, que l'importation - assurant 80 p. 100 de l'approvisionnement en viande chevaline - fasse l'objet d'un accord entre les différentes parties prenantes, afin de préserver l'activité des éleveurs de la race ardennaise. En conséquence, il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il compte prendre, au regard de ces propositions.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 30/10/1986

Réponse. -La situation de l'élevage des chevaux lourds est en effet actuellement très préoccupante compte tenu de la chute importante de la consommation de viande chevaline. Le ministre de l'agriculture a donc demandé à ses services d'étudier le plus rapidement possible les moyens à mettre en oeuvre pour redresser la situation car il importe avant tout de redonner confiance à la fois aux producteurs et aux consommateurs. En outre, il apparaît que seul le strict respect d'accords interprofessionnels passés au sein de l'A.N.I.V.I.C. (Association nationale interprofessionnelle de la viande chevaline) pourrait apporter une réponse aux difficultés soulevées. Une récente étude a démontré qu'un effort important devait être fait sur la définition des types de produits susceptibles de faire l'objet d'une bonne commercialisation. Lors de sa dernière réunion le 17 juin dernier, le conseil spécialisé chevalin de l'O.F.I.V.A.L. a mis l'accent sur la nécessité d'ajuster l'offre à la demande et les partenaires de l'interprofession viande chevaline ont convenu de mettre au point ensemble une politique de produits. Cette politique devrait s'orienter, en particulier, sur le développement de la mise en marché des laitons. Par ailleurs, le ministre de l'agriculture a donné des instructions à ses services pour encourager, autant que faire se peut, toutes les actions concourant à une intensification et à une diversification de l'utilisation des chevaux lourds. Les critères de répartition des crédits de la campagne 1986-1987 seront revus prochainemnt pour tenir compte de la situation présente. Des recommandations précises ont été données pour inviter les maîtres d'oeuvre régionaux à préparer leurs programmes en étroite concertation avec toutes les familles professionnelles de la filière. Sur le plan des importations, les services vétérinaires ont pris toutes dispositions pour garantir la qualité des produits offerts aux consommateurs.

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