Question de M. LEGRAND Bernard (Loire-Atlantique - G.D.) publiée le 10/07/1986

M.Bernard Legrand attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la trop grande concentration à Paris et en région parisienne des musées nationaux c'est-à-dire des musées qui sont à la charge de l'ensemble des contribuables français. Il y a là une réelle injustice qui n'a fait que s'aggraver au cours des dernières années avec la création de plusieurs grands musées (Picasso, Orsay, La Villette, le Grand Louvre...). Paris compte actuellement plus de 300 musées, mais une vingtaine seulement, les plus grands, sont réellement visités par un public important. Les collections des musées moins importants seraient beaucoup mieux mises en valeur dans les villes de province. Les réserves des musées parisiens sont très importantes et pourraient alimenter les musées de province. Il lui demande d'envisager de décentraliser la culture en créant des musées en province et en transférant à ceux existant les pièces intéressantes et actuellement en réserve dans les musées en région parisienne.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 18/09/1986

Réponse. -La concentration de grands musées dans la capitale et dans la région parisienne est l'oeuvre de la Révolution, qui a accentué le mouvement de concentration des oeuvres d'art autour des collections royales. Consciente de cet état de fait issu de l'histoire, la direction des musées de France a multiplié les dépôts d'oeuvres appartenant à des musées parisiens dans des musées de province. Depuis 1872, 49 000 oeuvres d'art, dont 10 000 peintures provenant en partie des collections royales de Louis XIV, ont été déposées et sont actuellement présentées en province. De plus, ce chiffre ne tient pas compte des envois décidés sous le Directoire, le Consulat et l'Empire. Il y a donc davantage de tableaux en dépôt qu'au Louvre, qui en possède 5 500, dont 2 000 sont exposés. Par ailleurs, l'intérêt porté aux collections des musées de province a entraîné la mise en oeuvre d'une véritable politique d'acquisition. Le renforcement des moyens financiers a permis à ces établissements de participer activement aux ventes publiques et de retenir des oeuvres de première importance.

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