Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 05/03/1987

M.Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales et de l'emploi sur la situation de l'emploi dans la région Nord-Pas-de-Calais. Ainsi, l'évolution des emplois reste largement négative dans le Nord-Pas-de-Calais. La reprise de l'embauche, notamment dans les commerces et services, n'a pas été suffisante pour compenser la suppression des emplois industriels, suppressions qui se sont accentuées ces derniers mois : les demandes d'emploi suite à des licenciements économiques ont augmenté de 17 p. 100 durant les trois derniers mois. Sur un an, l'augmentation des demandes d'emploi atteint 7,6 p. 100 pour la région Nord-Pas-de-Calais, ce qui constitue la plus forte augmentation des régions françaises (Corse exclue). De plus, en ce qui concerne les prévisions nationales pour les années à venir, une récente étude de l'I.N.S.E.E. annonce des perspectives plutôt sombres, avec encore une aggravation du chômage, due à une croissance trop modérée et qui pourrait atteindre 3,4 millions de personnes en 1991, soit environ 14 p. 100 de la population active contre 10,7 p. 100 actuellement. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui faire part de sa position face à cette situation et de lui faire connaître les mesures qu'il compte prendre pour l'améliorer.

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Réponse du ministère : Affaires sociales publiée le 30/07/1987

Réponse. -Dans sa question, l'honorable parlementaire fait part de son inquiétude face à la situation de l'emploi dans le Nord - Pas-de-Calais. Comme il ne l'ignore pas, l'aggravation du chômage n'y est pas nouvelle. Il convient, pour apprécier pleinement l'importance des enjeux que cette région doit poursuivre, d'analyser sur une longue période cette évolution. On peut alors constater que, entre 1980 et 1985, le taux de chômage est passé de 8,6 p. 100 à 13,1 p. 100 (en moyenne annuelle), soit une augmentation de 52 p. 100. Cet accroissement n'est pas linéaire, chaque période de ralentissement est suivie d'une forte augmentation l'année suivante : contenu en 1983 (le taux passe à 10,8 p. 100 après 10,6 p. 100 en 1982), le taux de chômage s'accroît fortement en 1984 pour atteindre 12,9 p. 100. Cette aggravation a lieu malgré une contraction de la population active liée à un solde migratoire négatif (- 129 100 actifs entre les deux derniers recensements). Ledéveloppement du chômage est donc lié d'abord à une création d'emplois insuffisante, en regard des destructions entraînées par la restructuration des secteurs traditionnels (sidérurgie, charbonnages, chantiers navals, textile). Il s'agit d'un phénomène structurel dont des statistiques au mois le mois, comme celles qu'avance l'honorable parlementaire, ne rendent que très imparfaitement compte. C'est donc à favoriser la création d'emplois que s'attelle la politique du Gouvernement. C'est à la même préoccupation, favoriser et accélérer la création d'emplois, qu'obéit la création de zones d'entreprises. Sur une superficie pouvant aller jusqu'à 300 hectares, les entreprises s'installant sur la zone bénéficieront d'une exonération d'impôts sur les bénéfices pendant dix ans ; d'autre part, les procédures d'implantation sont accélérées et relèvent d'un interlocuteur unique. La région Nord - Pas-de-Calais est directement intéressée par ce dispositif puisque l'une des trois premières zones est installée à Dunkerque. Dans le même esprit, l'effort fait par le Gouvernement pour favoriser et accélérer les décisions liées au tunnel sous la Manche et au T.G.V.-Nord, ainsi que le nouveau schéma directeur autoroutier qui, en décidant la mise en chantier de deux liaisons Nord-Sud évitant Paris, draine le trafic autoroutier entre l'Europe du Nord et la péninsule Ibérique à travers le Calaisis et le Boulonnais, redonnent au Nord - Pas-de-Calais de nouveaux atouts que sa position géographique justifie. Comme l'honorable parlementaire peut le constater, c'est à un travail de longue haleine, soutenu et déterminé, que le Gouvernement s'attelle, avec une particulière attention pour que soient pleinement mises en valeur les potentialités que contient une région d'avenir.

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