Question de M. MÉLENCHON Jean-Luc (Essonne - SOC) publiée le 07/05/1987

M.Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur l'incident survenu fin mars à la centrale Super-Phénix de Creys-Malville. Il lui demande de lui indiquer l'importance de l'incident et les risques qu'il ferait courir sur les populations et sur la faune de la région. Il souhaite connaître les dispositions prises pour faciliter l'évacuation de populations si cela avait été necessaire et les mesures engagées pour l'information de la population sur la situation des installations nucléaires. Enfin, il aimerait savoir les conclusions que le Gouvernement tire sur la fiabilité du système super-phénix et s'il envisage de le remettre en cause.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 03/09/1987

Réponse. -L'incident survenu à la centrale nucléaire de Creys-Malville consiste en une fuite sur un dispositif appelé barillet, par lequel transitent les assemblages combustibles pour leur introduction ou extraction dans le réacteur. Le sodium s'est écoulé dans l'espace compris entre la cuve principale du barillet et la cuve de protection. L'analyse de cet incident a montré que le maintien en fonctionnement du réacteur pour une durée limitée était acceptable au plan de la sûreté. Le réacteur a été arrêté le 26 mai 1987, préalablement aux interventions d'expertise et de réparation du barillet devant être effectuées au cours de l'arrêt. Aucune disposition particulière d'urgence n'a été nécessaire. L'information du public a été régulièrement faite par le magazine Minitel d'information sur le nucléaire (36-14, code MAGNUC), et le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme s'est rendu sur place le 15 avril 1987. En ce qui concerne l'avenir de la filière rapide, il n'est pas directement lié à cet événement. Un incident sur un prototype n'a, seul, jamais justifié l'arrêt d'une série, dans la mesure où il ne remettait pas en cause les options de sûreté. L'avenir de la filière dépendra de sa compétitivité face aux autres sources d'énergie, y compris nucléaire, et en particulier des perspectives d'évolution du prix des matières énergétiques. Cette réflexion s'inscrit dans le cadre de l'élaboration de notre politique énergétique, pour faire en sorte de disposer dans le futur d'énergie bon marché et en quantité suffisante.

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