Question de M. LENGLET Charles-Edmond (Somme - G.D.) publiée le 30/07/1987

M.Charles-Edmond Lenglet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur les conséquences de l'entrée en application à compter du 1er juillet 1987 du décret portant mensualisation du paiement des cotisations sociales sur salaires pour les exploitations occupant plus de neuf salariés au 31 décembre de l'année précédente. Ces dispositions interviennent au moment où les cultures spécialisées de fruits et légumes, notamment endivières, et les exploitations horticoles traversent une crise sérieuse. Elles vont aggraver leurs trésoreries ainsi que les distorsions de concurrence avec nos partenaires européens. Alors que l'un des objectifs annoncés par le Gouvernement était de supprimer les seuils sociaux, cette mensualisation en instaure un de plus en pénalisant les entreprises qui, en agriculture, continuent à créer des emplois. Il est également regrettable que la date du 31 décembre retenue pour l'application du seuil de neuf salariés corresponde pour les endiviers à la période de plein emploi d'une main-d'oeuvre saisonnière locale qui, selon toute apparence, sera comptée comme permanente alors qu'elle n'est présente sur l'exploitation que pendant quatre à sept mois. Il lui demande en conséquence de rapporter le décret en cause qui engendre une charge supplémentaire pour des entreprises qui, jusqu'à présent, ont réussi à maintenir leur activité en faisant vivre un grand nombre de foyers restés dans le milieu rural.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 03/09/1987

Réponse. -L'instauration du versement mensuel des cotisations d'assurances sociales agricoles, qui fait l'objet du décret n° 87-454 du 29 juin 1987, réalise un alignement du régime agricole sur des dispositions qui s'imposent depuis de nombreuses années aux autres employeurs occupant plus de neuf salariés. Le service des prestations des assurances sociales agricoles étant en partie financé par le régime général de sécurité sociale, qui connaît lui-même des difficultés importantes, il est apparu nécessaire de prendre cette mesure d'harmonisation qui était instamment demandée par le ministre des affaires sociales et de l'emploi et le ministre chargé du budget. Il convient de souligner que, pour atténuer la charge de trésorerie qui résultera cette année pour les employeurs concernés de la mise en oeuvre de ces nouvelles modalités de paiement, une possibilité d'étaler sur dix-sept mois le paiement des cotisations dues au titre des deux derniers mois du deuxième trimestre 1987 est offerte aux employeurs de main-d'oeuvre autres que les organismes professionnels agricoles. En outre, en cas de paiement tardif des cotisations, les caisses de mutualité sociale agricole sont invitées à examiner avec bienveillance les demandes de remise gracieuse de majorations de retard présentées par les employeurs qui, du fait de la conjoncture économique, peuvent invoquer des difficultés sérieuses. Cette mesure pourra être accordée aux producteurs d'endives rencontrant des problèmes financiers réels ; elle ne saurait toutefois avoir un caractère collectif, afin de ne pas compromettre la trésorerie des caisses de mutualité sociale agricole. En ce qui concerne la date d'appréciation des effectifs de l'entreprise pour l'application du seuil des neuf salariés, il y a lieu d'observer qu'il s'agit de celle qui s'applique à l'ensemble des secteurs où existait déjà le versement mensuel des cotisatitons de sécurité sociale y compris à ceux qui connaissent des pointes hivernales d'activité salariée. Il est précisé à cet égard que pour l'appréciation du seuil de neuf salariés, l'employeur n'aura pas à prendre en compte dans sa déclaratiton annuelle les travailleurs occasionnels au sens de l'arrêté du 24 juillet 1987 dont le contrat de travail sera en cours au 31 décembre de l'année en cause et pour lesquels il aura effectivement bénéficié de l'assiette réduite des cotisations sociales. IL convient enfin de rappeler que les producteurs d'endives ont bénéficié cette année de mesures spécifiques de la part des pouvoirs publics. C'est ainsi, notamment, qu'un budget de 2,5 millions de francs a été dégagé au titre d'actions promotionnelles pour la campagne endives, ce qui représente une augmentation de 10 p. 100 par rapport à l'année dernière dans un contexte de diminution de l'enveloppe globale et que, par ailleurs, des mesures financières, en matière de crédit à court terme, ont été prises pour aider les agriculteurs rencontrant des difficultés de trésorerie.

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