Question de M. DAUNAY Marcel (Ille-et-Vilaine - UC) publiée le 08/10/1987

M.Marcel Daunay demande à M. le ministre de l'agriculture de bien vouloir lui indiquer les dispositions qu'il envisage de prendre pour encourager les initiatives régionales dans le cadre du plan Marshall d'aide alimentaire pour les pays en voie de développement, envisagé lors de son dernier déplacement en Afrique.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 10/12/1987

Réponse. -Le projet que le ministre de l'agriculture a présenté à Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II en février 1987, puis à divers chefs d'Etat africains et asiatiques rencontrés dans leurs pays, est né du double constat suivant : en premier lieu un déséquilibre mondial de plus en plus flagrant, entre, d'un côté, des pays développés bien nourris et disposant d'excédents croissants, et de l'autre, des pays en développement dont les populations souffrent parfois de carences et manquent de certains produits alimentaires de première nécessité ; en second lieu, des difficultés grandissantes sur les marchés internationaux des principaux produits agricoles de base, se traduisant par la régression ou la stagnation des cours. De cette situation actuelle de crise ne sortent gagnants ni les pays développés exportateurs, ni les pays en développement, que ceux-ci soient exportateurs ou importateurs ; elle ne profite finalement qu'à quelques pays développés, gros importateurs de produits agricoles, tels l'U.R.S.S. ou le Japon. Elle entraîne en effet des coûts budgétaires de plus en plus élevés pour les pays développés exportateurs, obligés de soutenir artificiellement leur agriculture : des restitutions à l'exportation de plus en plus importantes en sont l'illustration dans le cas de la C.E.E. ; elle tend en outre à décourager les productions vivrières dans les pays en développement, et s'oppose ainsi aux efforts à long terme de ces pays pour parvenir à l'autosuffisance alimentaire. C'est dans cette optique que le ministre de l'agriculture a proposé un ensemble de mesures visant l'assainissement des marchés extérieurs et la consolidation des actions de développement en faveur du tiers monde, au moyen d'un fond qui serait alimenté par les principaux pays développés exportateurs de produits agricoles grâce à un relèvement des prix à l'exportation. En complément à ce dispositif, il est enfin prévu un renforcement de l'aide alimentaire pour les situations particulièrement critiques et urgentes. Dans le cadre de ce projet global d'aide aux pays en développement les plus pauvres, le ministre de l'agriculture ne verrait pour sa part que des avantages à soutenir des actions de coopération initiées au niveau régional.

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