Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - C) publiée le 24/03/1988

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l'avenir du basson français ainsi que des musiciens professionnels ou amateurs qui le jouent. Des deux sortes de basson joué dans le monde, l'un est de facture et de tradition française dit " basson français ", l'autre est d'origine allemande dit " basson allemand ", " basson heckel " ou " fagott ". Or, dans notre pays le basson français est menacé. La libre concurrence entre les deux systèmes qui devrait être de règle n'existe pas toujours. Par exemple : de récents concours de recrutement afin de pourvoir à des postes de bassons dans les opéras de Nice et Lyon précisaient dans leur règlement que les concours étaient réservés aux instrumentistes jouant le système allemand, l'administration du futur Opéra de la Bastille aurait annoncé son intention de n'utiliser que des " bassons allemands ". Que deviendraient dans ces conditions les bassonistes actuellement enposte à l'Opéra dont la plupart sont titulaires de plusieurs prix internationaux ? L'ensemble de notre système pédagogique se développe à partir du basson français dont l'enseignement est dispensé dans les écoles de musique municipales, nationales, les conservatoires nationaux de région, les conservatoires nationaux supérieurs de Lyon et de Paris. Si les précédents de Nice et de Lyon se renouvelaient, ils porteraient un coup très grave aux bassonistes et luthiers français : un diplôme d'Etat ne permettrait plus de se présenter dans un concours en France, les instruments appartenant aux conservatoires comme aux particuliers devraient être remplacés par des instruments d'importation. En conséquence, elle lui demande quelles mesures il compte prendre afin de garantir la pérennité de cet élément du patrimoine national.

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La question est caduque

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