Question de M. BOYER Eugène (Haute-Garonne - SOC) publiée le 01/09/1988

M. Eugène Boyer attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères sur la famine comparable à celle de 1985 qui s'est abattue sur l'Ethiopie et met en péril la vie de six millions d'êtres humains. Or, pour des raisons de sécurité, les organisations humanitaires doivent évacuer certaines provinces du Tigré et de l'Erythrée, et trois millions deux cent mille hommes, femmes et enfants y sont menacés par la famine. Il lui demande si la France ne peut pas en appeler à toutes les organisations internationales afin d'éviter un tel génocide.

- page 954


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 06/10/1988

Réponse. - L'Ethiopie connaît en 1988 un déficit alimentaire estimé par la F.A.O. à 1,3 million de tonnes. Grâce à l'aide internationale, ce déficit est aujourd'hui comblé. La C.E.E. a fourni 214 000 tonnes de céréales, la part de la France représentant près du quart de ce total. De surcroît, sur un plan bilatéral, la France a accordé 17 000 tonnes de céréales à l'Ethiopie et apporté un appui à des organisations non gouvernementales qui participent à la distribution des secours. Le principal problème concerne l'acheminement de l'aide, en particulier dans le nord de l'Ethiopie, où s'affrontent les forces armées éthiopiennes et les mouvements de guérilla. La décision des autorités éthiopiennes de retirer le personnel expatrié des organisations d'assistance humanitaire a conduit la France et les Douze, dans une déclaration commune du 21 avril, à demander à toutes les parties concernées de créer les conditions permettant le retour de ces personnels dans les régions concernées. Depuis lors, les autorités éthiopiennes ont assoupli leur position et certains personnels de la C.E.E. et des Nations Unies ont pu regagner le nord. Au demeurant, le départ du personnel expatrié n'a pas entraîné l'arrêt des opérations de secours. Un pont aérien fonctionne sous l'égide des Nations Unies. Les distributions de vivres se poursuivent, notamment par le canal des organisations non gouvernementales éthiopiennes. Les autorités françaises, en liaison étroite avec les partenaires européens, n'en continuent pas moins à apporter une attention particulière à ce dossier.

- page 1108

Page mise à jour le