Question de M. DELONG Jacques-Richard (Haute-Marne - RPR) publiée le 01/09/1988

M. Jacques Delong attire l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire sur les possibilités non exploitées de développement des industries de seconde transformation du bois. Le secteur du bâtiment en est d'ailleurs un exemple significatif. Le bois présente au niveau de l'isolation thermique comme sur le plan esthétique un mieux considérable en matière de construction en général. Si l'on prend le seul secteur ossature bois pour lequel un gros effort publicitaire a été fait depuis plusieurs années, avec résultats certains, encore que partiels, on constate : premièrement : que la maison à ossature bois remporte un incontestable succès psychologique mais que ; deuxièmement : l'insuffisance d'équipements des industries nationales entraîne l'importation des produits de sciage et de panneaux nécessaires à sa réalisation. Les services de recherche en matière de construction de maisons à ossature bois pourraient s'orienter sur des productions nationales de grande qualité mais dont l'utilisation industrielle a subit une baisse importante comme par exemple les bois de chêne de deuxième catégorie. En effet, rien ne dit que seuls les résineux peuvent entrer dans la composition de panneaux destinés aux maisons à ossature bois mais force est de constater que, avec une production considérable de matières premières, l'industrie française faute de moyens techniques et de crédits financiers se trouve dans l'incapacité de transformer mieux cette production. M. Jacques Delong cite en particulier le cas de la Haute-Marne où une part très importante des bois d'oeuvre produits chaque année sont exportés à l'état brut dans d'autres pays du marché commun. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour remédier à une telle situation qui intéresse au premier chef, nombre de départements métropolitains, en particulier à l'est de la France.

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Transmise au ministère : Agriculture


Réponse du ministère : Agriculture publiée le 05/01/1989

Réponse. - La mise en regard des ressources forestières françaises et des performances des industries de transformation du bois donne la mesure des efforts que l'industrie doit fournir pour que le bois occupe tous ses marchés potentiels. Le redressement a été spectaculaire, il faut le signaler, dans le secteur de la pâte à papier. Il est vrai cependant que cette évolution a été rendue possible par l'investissement, en France, de capitaux étrangers. Dans le secteur du panneau, de grands projets se développent et la substitution d'essences nationales aux bois importés commence à être significative. Il existe désormais des panneaux contreplaqués dont les faces sont en peuplier ou en pin maritime. Enfin, il faut rappeler que le secteur du bâtiment absorbe une grande proportion des sciages débités en France. Malgré ces performances, il reste vrai que notre pays continue d'importer une grande partie des produits nécessaires, notamment à la construction à ossature bois. Il est vrai également que nous exportons de la matière brute, sans valeur ajoutée, faute d'acquéreurs nationaux. La politique menée vise à accompagner les entreprises de transformation du bois dans leur effort d'amélioration de leur compétitivité. Cette politique peut se diviser en trois orientations : conforter les investissements de compétitivité des entreprises, inciter aux investissements immatériels et contribuer à la promotion du matériau bois : 1° l'aide aux investissements est un objectif déjà ancien, mais il fait actuellement l'objet d'une approche nouvelle : afin de conférer une plus grande efficacité aux crédits publics engagés, les investissements soutenus sont sélectionnés en fonction de leur contribution à la structuration de la filière régionale ou nationale ; 2° les investissements immatériels sont nécessaires : les petites et moyennes entreprises manquent de spécialistes commerciaux, ou bien, dans un autre ordre d'idées, ont besoin d'aide pour tester un nouveau process industriel ou un produit innovant. Des crédits ont été engagés pour 1989 qui permettront d'initier cette politique qui doit englober, aussi, l'aide au conseil ; 3° enfin, les produits en bois n'occupent pas, en France, toute leur place potentielle ; c'est pourquoi la campagne télévisée " Le bois avance " doit contribuer à donner au public une image nouvelle du bois : tout le monde sait que le bois est un matériau noble et chaud, peu de monde sait que c'est aussi un matériau performant, adapté à de multiples usages modernes et nouveaux en France, comme par exemple la construction à ossature bois. Il est certain que seule une politique de longue haleine, comme celle évoquée rapidement ci-dessus, est de nature à remédier à la situation rappelée par l'honorable parlementaire. Il reste que ses effets ne seront pas immédiats et qu'elle doit être durable pour faire de la France un pays exportateur de valeur ajoutée et non plus seulementde matière première.

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