Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/12/1989

M. Emmanuel Hamel appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur l'école élémentaire mixte du quartier Las Planas de Nice, ayant suscité l'intérêt de la télévision et de la presse nationale au dernier trimestre de 1987, parce qu'elle était spécialisée dans l'accueil, l'instruction et l'éducation d'enfants intellectuellement précoces, d'un coefficient intellectuel supérieur à 125. Il lui demande quelles conclusions il est possible de tirer des résultats de cette classe de surdoués et s'il entend, compte tenu de ces résultats, poursuivre cette expérience et multiplier dans chaque académie des classes spécialisées pour enfants intellectuellement précoces, surdoués.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 17/05/1990

Réponse. - La classe ouverte à l'école de Las Planas (Nice) est destinée à suivre le rythme scolaire d'une population d'enfants intellectuellement précoces. Il ne s'agit pas d'instaurer un enseignement pour élèves favorisés ; le choix du quartier de Las Planas lève de ce point de vue toute équivoque. Cette ouverture a été réalisée à titre expérimental (le suivi des élèves étant assuré au sein de l'école de Las Planas), c'est pourquoi une seule classe a été créée pour le moment. Cependant, il est tout à fait envisageable, sous certaines conditions, de faire bénéficier d'autres élèves et d'autres classes des acquis de cette expérience. Pour pionnier que soit ce projet, il faut, en effet, le situer par rapport au souci d'offrir aux élèves et aux familles les choix les plus larges et les réponses pédagogiques les mieux adaptées au rythme scolaire des enfants. Deux éléments témoignent de cette préoccupation : la classe ouverte est voisine, au sein de l'école de Las Planas, d'une autre destinée aux mal-entendants ; les moyens sont ceux de l'éducation nationale. L'institutrice est certes volontaire pour assurer l'encadrement, mais elle enseignait jusqu'alors dans une école de Nice. Le coût de l'opération est donc identique à celui qu'impose l'ouverture de n'importe quelle autre classe de l'enseignement élémentaire. Dans l'intérêt des enfants scolarisés dans ce type de classe, il est souhaitable de banaliser l'innovation. Avec une progression pédagogique normale, ces enfants se seraient sentis différents et auraient peut-être mal assumé leur originalité. C'est pourquoi cette classe a été ouverte. Il convient toutefois de faire en sorte que tous les élèves soient considérés comme des individus au rythme desquels l'institution scolaire doit s'adapter. Dans cette perspective, les nouvelles directives définies par la loi d'orientation et ses textes réglementaires d'application sur les cycles pédagogiques et la prise en compte soigneuse des rythmes différents d'apprentissage des enfants devraient conduire à généraliser un mode de fonctionnement de la scolarité qui transforme les termes mêmes du problème. Une telle voie devrait permettre de résoudre les problèmes que rencontrent tous les enfants, qu'ils soient intellectuellement précoces ou non.

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