Question de M. BATAILLE Jean-Paul (Nord - U.R.E.I.) publiée le 11/01/1990

M. Jean-Paul Bataille appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur les conditions dans lesquelles les reporters de la chaîne de télévision La Cinq ont exercé leur mission d'information en Roumanie lors des événements de décembre 1989. En effet, le jeudi 28 décembre dans la matinée, France Inter a diffusé un débat entre journalistes au cours duquel l'attitude d'Antenne 2 et de l'ambassade de France à Bucarest a été gravement mise en cause. Dans cette émission, un reporter de La Cinq s'est amèrement plaint de ne pas avoir eu accès aux moyens techniques de retransmission mis en place à l'ambassade de France par Antenne 2 et d'avoir dû, de ce fait, prendre des risques supplémentaires en se déplaçant inutilement dans les rues de Bucarest en révolution afin de pouvoir transmettre ce reportage à sa chaîne. La raison indiquée par ce reporter était le souci d'Antenne 2 de se conserver, dans un esprit de concurrence, l'exclusivité des in formations. D'autre part, ce reporter a reproché aux services de l'ambassade d'avoir dû, seul et sans protection, assurer le transfert du corps de Jean-Louis Calderon de Bucarest à la frontière roumaine. Aussi lui demande-t-il de bien vouloir lui faire part des raisons qui ont pu motiver ces deux attitudes et des mesures qu'il compte prendre pour que de tels errements, si les informations diffusées par France Inter sont exactes, ne se reproduisent plus.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/08/1990

Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, a tenu à souligner, le 4 janvier dernier, devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, l'attitude exemplaire de notre ambassadeur en Roumanie et de tous ses collaborateurs dans des circonstances particulièrement délicates. L'ambassade de France a ainsi mis à la disposition des trois chaînes de télévision françaises présentes à Bucarest des facilités pour la transmission de leurs informations. Dans ces conditions, les problèmes apparus entre certaines de ces chaînes ne sauraient en aucune manière être imputables à l'ambassade. S'agissant des conditions de transfert du corps de Jean-Louis Calderon, mort écrasé par un char sur la place du Palais à Bucarest, dans la nuit du 22 au 23 décembre, une enquête très précise a été demandée par le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères. Le vice-consul, accompagné par un journaliste de LaCinq, a procédé à la reconnaissance du corps. L'ambassade est intervenue auprès des autorités roumaines pour accélérer les formalités et a aidé la société d'assistance requise par La Cinq. La dépouille mortelle a quitté Bucarest le 26 décembre pour Varna, puisque l'aéroport de Bucarest était inutilisable. Elle a été transportée dans une camionnette bulgare louée par la société d'assistance, et où avait pris place le journaliste français. L'ambassade de France à Sofia, avertie, s'est préoccupée du transfert et l'attaché de défense s'est rendu à Varna. Le rapatriement du corps par avion spécial, dans le premier convoi humanitaire gouvernemental, a eu lieu dès la nuit du 26, soit trois jours seulement après le décès. Le ministère des affaires étrangères tient à rappeler que ce délai est celui habituellement nécessaire pour satisfaire, dans un pays non affecté par des désordres graves, aux formalités de rapatriement d'une dépouille mortelle.

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