Question de M. HURIET Claude (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 15/03/1990

M. Claude Huriet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et des victimes de guerre sur le souhait formulé par de très nombreux anciens combattants d'Indochine de voir instaurer une journée de commémoration en hommage à leurs compagnons morts en Indochine. En effet, les anciens combattants de la guerre de 1914-1918 commémorent le sacrifice de leurs compagnons d'armes chaque 11-Novembre, jour de l'armistice de 1918. Quelle que soit leur arme, les anciens combattants d'Indochine souhaitent qu'une journée commémorative puisse honorer leurs camarades tombés en Annam, en Cochinchine, au Cambodge, au Laos et au Tonkin. Par ailleurs, il lui indique que la date de cette journée pourrait être fixée au 8 juin. En effet, le 8 juin 1980, le Soldat inconnu d'Indochine, l'un des 57 958 soldats tués, était enseveli au cimetière national de Notre-Dame-de-Lorette. En conséquence, il lui demande de lui indiquer la suite qu'il entend réserver au souhait exprimé par les anciens d'Indochine.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 26/07/1990

Réponse. - Les combats menés par la France en Indochine ont trop longtemps été oubliés - voire occultés. Et pourtant, ainsi que le rappelle l'honorable parlementaire, 57 958 soldats sont morts pour la France durant la seule période de 1946 à 1953. Afin de rendre un hommage à ces hommes, le Gouvernement a décidé en 1986 de rapatrier les corps encore inhumés au Viet-nam et de les regrouper dans une nécropole à Fréjus. Plus de 26 000 corps ont été rapatriés. La construction de la nécropole - Mémorial de Fréjus - se termine. Ce lieu de mémoire monumental sera doté d'une salle à vocation pédagogique qui permettra à tous les visiteurs de découvrir l'histoire des guerres d'Indochine. Cette nécropole est ainsi appelée à devenir un grand lieu de la mémoire nationale. De très nombreuses associations ont déjà fait connaître leur intention d'organiser dans ce lieu des cérémonies du souvenir à des dates diverses : décembre (offensive sur Hanoï), mai (Diên Biên Phu). Cette diversité traduit la réalité de l'histoire de ces guerres. Le secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et des victimes de guerre n'envisage pas de fixer une date unique du souvenir. Il laisse à chaque association le soin de fixer les points forts du calendrier de notre mémoire, l'Etat assurant pour sa part la défense de notre mémoire nationale et l'information dans le respect de l'ensemble des initiatives patriotiques.

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