Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 29/03/1990

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation de la communauté juive en U.R.S.S. au regard de la résurgence d'un antisémitisme particulièrement virulent exprimé librement par certaines organisations de ce pays. De nombreux juifs ont manifesté le désir de quitter leur pays au sein duquel ils se sentent en insécurité. Il lui demande de lui préciser quelle action entend mener la France afin que les droits de la communauté juive en Union soviétique soient respectés.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 05/07/1990

Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, le gouvernement français, fidèle à ses engagements en faveur des droits de l'homme, attache une importance particulière au respect des libertés fondamentales incluses dans l'acte final de la conférence d'Helsinki. S'agissant des membres de la communauté juive d'U.R.S.S., la France s'est employée, avec continuité, à mener en leur faveur une action empreinte de fermeté auprès des autorités soviétiques, notamment en ce qui concerne la liberté de quitter leur pays et d'y revenir de leur plein gré. Dans ce domaine, on observe en U.R.S.S. une évolution très sensible. C'est ainsi que le nombre des émigrants d'origine juive autorisés à quitter l'U.R.S.S. a été de 20 000 en 1988 et qu'il a dépassé 60 000 en 1989 (il était tombé à 900 en 1986). Le gouvernement français a pris acte de ces évolutions positives survenues en U.R.S.S. mais constate que la situation de la communauté juive y demeure préoccupante. Si des manifestations religieuses et culturelles juives peuvent être organisées librement, comme ce fut tout récemment le cas lors de la remise, de la part du consistoire central de France, du Rouleau de la Torah dans la grande synagogue de Moscou en présence de personnalités internationales, on observe, néanmoins, la résurgence de tendances antisémites, en particulier, dans certains mouvements ultra nationalistes. C'est pourquoi la France demeure particulièrement vigilante, tant sur le plan bilatéral que dans le cadre des réunions successives de la conférence sur la dimension humaine de la C.S.C.E. - dont l'honorable parlementaire sait que la deuxième s'ouvrira le 5 juin prochain à Copenhague - non seulement en ce qui concerne l'exercice de la liberté de pouvoir quitter son pays et d'y revenir librement, mais également, s'agissant de l'exercice, en toute sécurité, de la totalité des autres libertés mentionnées dans le document de clôture de la réunion de Vienne.

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