Question de M. JARROT André (Saône-et-Loire - RPR) publiée le 12/04/1990

M. André Jarrot s'étonne auprès de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, de ce que, d'après les informations en sa possession, la délégation française auprès de l'O.N.U. aurait approuvé un projet tendant à la célébration, dans le cadre de l'Unesco, c'est-à-dire à Paris, du centième anniversaire de Ho Chi Minh. Sans vouloir porter aucun jugement de valeur sur le régime politique mis en place au Viet-Nam par ledit Ho Chi Minh, il paraît particulièrement regrettable que la France puisse s'associer officiellement à la mémoire d'un homme dont le nom est synonyme de mise à mort systématique, de destruction physique et morale de milliers et de milliers de Français, tant civils que militaires. Il lui demande quelles sont les raisons qui peuvent avoir amené le gouvernement français à accepter que la cérémonie en question se déroule en territoire français, même si l'Unesco, en tant qu'organisme international, se trouve bénéficier du statut diplomatique.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 05/07/1990

Réponse. - Le gouvernement français est parfaitement conscient de l'extrême sensibilité de l'opinion publique à cette célébration. Le Gouvernement a eu l'occasion de répondre à plusieurs reprises aux nombreuses interventions d'élus, de représentants des anciens combattants d'Indochine ou de défenseurs des droits de l'homme qui souhaitaient faire part de leurs préoccupations. Le principe de la commémoration du centenaire de la naissance d'Ho Chi Minh a été adopté par consensus en novembre 1987 par la Conférence générale de l'Unesco en même temps que le principe de la commémoration du centenaire de Nehru, sans que les pays membres aient eu à se prononcer de manière explicite pour ou contre la tenue d'une telle cérémonie. Cependant, à l'époque, la France, comme les autres pays de la Communauté, n'avait pas manqué de relever le caractère politique que risquait de revêtir une telle célébration, en souhaitant qu'à l'avenir ces manifestations soient réservées à la commémoration de personnalités culturelles. Ce message a été entendu par le secrétaire général de l'Unesco qui a tenu à faire savoir aux autorités vietnamiennes que la participation de son organisation se bornait au prêt d'une salle, sans parrainage autre que celui du Vietnam et à condition que cette manifestation garde un caractère purement artistique. Pour sa part, le gouvernement français a pris en compte les préoccupations qui s'étaient fait jour et s'est abstenu de participer à cette manifestation.

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