Question de Mme FOST Paulette (Seine-Saint-Denis - C) publiée le 06/12/1990

Mme Paulette Fost attire l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire sur la situation de l'usine d'outillage Renault Saint-Ouen. La disparition de cette unité est annoncée dans un plan qui atteint tout le groupe Renault. C'est d'autant plus inacceptable que de 1987 à 1989, l'entreprise dégageait 30 milliards de bénéfices, alors que plus de 10 000 emplois étaient supprimés, ce qui suppose une exploitation accrue des travailleurs de la firme. Ces projets, engendrant l'aggravation du chômage et des conditions de travail des salariés, porteraient un coup supplémentaire au groupe Renault tout entier (en voulant lui faire jouer un rôme d'assembleur au lieu de celui de constructeur), au tissu économique de Saint-Ouen et de la région parisienne, au nombre et à la qualité des emplois offerts dans la commune. En conséquence, elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour empêcher la décision injustifiable de fermer le site, pour développer la production, notamment avec la fabrication des outillages X 006 et X 56 à Saint-Ouen et pour répondre aux revendications des salariés, qui correspondent aux besoins de l'usine de Saint-Ouen, de la population, du groupe Renault tout entier, de la production automobile nationale.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 21/02/1991

Réponse. - L'usine Renault de Saint-Ouen est spécialisée dans la fabrication d'outils d'emboutisssage. L'évolution technologique de ces dernières années s'est traduite par une baisse du nombre des composants d'une carrosserie. Ainsi, 250 pièces sont nécessaires à la fabrication d'une carrosserie de Clio, contre 400 pièces, en moyenne, pour le modèle précédent. Cette évolution a eu pour effet de réduire les besoins en outillage d'emboutissage. En outre, le raccourcissement des délais de lancement des nouveaux véhicules a imposé le recours à plusieurs fournisseurs. Ces tendances se sont donc traduites par une forte baisse de charge de l'usine de Saint-Ouen. Les tentatives de diversification vers la réalisation de moules plastiques ou de prise de parts de marché à l'extérieur du groupe Renault n'ont pas permis de retrouver un niveau d'activité satisfaisant. Les difficultés persistantes rencontrées, tant avec les donneurs d'ordre du groupe Renault que vis-à-vis des clients extérieurs conduisent à considérer qu'il n'est plus possible d'espérer un retour à un niveau de compétitivité acceptable dans cette usine. Telle est l'analyse qui a conduit la direction de Renault à envisager la fermeture de l'unité de Saint-Ouen. L'usine de Saint-Ouen emploie un peu plus de 200 salariés qui sont, pour la plupart, des ouvriers professionnels dont la qualification est aujourd'hui très recherchée sur le marché du travail. Bien entendu, Renault mettra en place un plan social pour accompagner la fermeture de l'usine. Le dispositif prévu par Renault est très complet. Il comporte notamment un nombre important d'offres de mutations sur d'autres sites, accompagnées d'un système d'aide à la mobilité. C'est l'objectif prioritaire du plan social. Pour les salariés qui ne pourraient ou ne voudraient pas obtenir de mutations, les services emplois de Renault, en liaison avec le service public, aideront les salariés à trouver un reclassement à l'extérieur de l 'entreprise, grâce à des aides à la reconversion, à la création d'entreprise, et au travers de conventions de conversion.

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