Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 13/12/1990

M. Albert Voilquin attire l'attention de Mme le ministre délégué à la communication sur le grave malaise qui sévit à F.R. 3 et les discriminations inexplicables existant entre les journalistes et le personnel de la chaîne nationale et ceux des chaînes régionales. Un exemple : la direction nationale a décidé la titularisation de quarante-cinq journalistes à un salaire équivalent à quinze années d'ancienneté... journalistes des rédactions parisiennes. Il résulte une aggravation des disparités inadmissibles constatées entre les journalistes parisiens et ceux des régions, toute négociation étant écartée. Où est l'égalité de traitement ? Paris est la " vitrine de la chaîne ", et la région ne comprend que des petits reporters sans contact avec le Gouvernement ou les " gros bras " de la politique. Il s'agit d'une sorte d'injustice, cause d'une grève qui dure et doit faire l'objet d'un réexamen de la situation et d'un traitement identique. Sinon, c'est la négation de la décentralisation et le mépris de la région qui semble prévaloir. Il lui demande les mesures qu'elle compte prendre pour faire cesser cette situation.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 28/03/1991

Réponse. - Le récent conflit social qu'a connu F.R. 3 a trouvé son origine dans les conditions d'intégration de journalistes décidées, début 1990, par les dirigeants de cette société ; de jeunes journalistes pigistes parisiens ont été intégrés avec des conditions de rémunération nettement plus avantageuses que celles des journalistes permanents, plus anciens, ce qui a créé des écarts salariaux injustifiés à l'intérieur même de l'entreprise. Il traduisait également un mécontentement plus profond ; de nombreux journalistes exerçant en région ayant le sentiment que le dynamisme qu'ils avaient manifesté à travers de nombreuses initiatives régionales positives n'était pas suffisamment pris en considération par les responsables de la société, au plan national. S'il était impossible que les conditions offertes aux journalistes pigistes intégrés à Paris servent de référence pour déterminer la politique salariale de F.R. 3, et au-delà, celle des autres sociétés du secteur public audiovisuel, le Gouvernement a estimé néanmoins nécessaire que la société apporte des réponses négociées et durables aux causes profondes du malaise. C'est dans cet esprit que le ministre délégué chargé de la communication a reçu, le 13 décembre dernier, une délégation de la C.F.D.T., de la C.G.T., de F.O. et du S.N.J., représentative des journalistes de F.R. 3, et demandé dans le même temps à la direction de l'entreprise : d'engager une politique de plus grande équité en matière salariale qui pourra s'échelonner sur plusieurs années ; d'offrir des perspectives d'évolution de carrière prenant mieux en compte l'expérience acquise par les journalistes confirmés de F.R. 3, notamment en régions ; de poursuivre ses efforts de recherche d'un meilleur équilibre entre le programme national et la contribution des régions à ce programme. Les négociations engagées, dans le cadre de ces orientations, par le nouveau président de F.R. 3, ont abouti à la signature d'un protocole d'accord, le 24 décembre dernier, qui s'est accompagnée de la mise en place d'une mission, confiée à trois experts qualifiés, afin de préparer la négociation prévue sur les aménagements de carrière des journalistes et les rééquilibrages nécessaires entre le siège et les régions en matière d'information.

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