Question de M. HUGO Bernard Charles (Ardèche - RPR) publiée le 04/04/1991

M. Bernard Hugo attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur la place que devrait tenir l'enseignement de la biologie-géologie dans la réforme du système éducatif qui doit intervenir ce printemps. L'association des professeurs de biologie et de géologie de l'enseignement public a pris acte de la prise en compte de la biologie-géologie comme domaine d'enseignement ayant un rôle fondammental dans la formation de tous les jeunes de notre pays. Cependant de nombreux points du projet sont en contradiction avec les déclarations générales. Il s'agit en particulier de la non-reconnaissance de la biologie-géologie comme discipline scientifique à part entière en classe de seconde et en section scientifique (terminale S). Toute disposition contraire irait à l'encontre du souhait d'avoir plus de scientifiques. De plus, la biologie-géologie est reconnue comme discipline indispensable à la culture scientifique nécessaire à tous, en particulier dans le domaine de la santé et de l'environnement, mais son enseignement n'est pas prévu dans toutes les filières et en particulier dans la filière économique (E.S.). Le texte définitif doit impérativement rétablir cette discipline. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître ses intentions en la matière.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 05/03/1992

Réponse. - La biologie-géologie a été retenue au titre des enseignements communs de la classe de seconde générale et technologique dès les propositions que le ministre d'Etat avait annoncées au mois d'avril 1991. En effet, cette discipline apparaît d'une importance capitale pour la classe de seconde, tant du point de vue de la culture générale des élèves que de l'intérêt revêtu par certains de ses enseignements s'adressant à des adolescents. Cependant, pour la mise en oeuvre de cette décision, il fallait tenir compte des capacités des établissements scolaires. Ainsi n'était-il pas possible, dès la rentrée de l'année scolaire 1992-1993, d'assurer cet enseignement dans un certain nombre d'établissements technologiques industriels, faute d'installations adéquates et de personnels enseignants. En outre, il était souhaitable aussi de répondre à une préoccupation forte du ministère de l'éducation nationale et de la nation : faire en sorte que les élèves ayant choisi les études technologiques industrielles puissent cumuler la technologie des systèmes automatisés avec l'option productique et une langue vivante II. La décision annoncée par l'arrêté du 17 janvier 1992 a donc été prise pour éviter que des élèves ne soient détournés des études technologiques industrielles et que le recrutement de ces filières s'en trouve diminué. La portée de cette décision aura des effets limités sur l'enseignement de la biologie-géologie en classe de seconde, puisqu'elle concerne seulement les lycées technologiques industriels et que, par ailleurs, dans tous ceux de ces établissements où cela sera possible, les élèves pourront choisir la biologie-géologie en option, en plus des enseignements technologiques. Il convient également de souligner un aspect de la rénovation pédagogique des lycées qui paraît essentiel pour la place reconnue à la biologie-géologie par rapport aux autres matières scientifiques. Actuellement, cette discipline dispose d'un horaire hebdomadaire de cinq heures en terminale D, mais de deux heures en terminale C. Grâce à la rénovation pédagogique dans la nouvelle série S (scientifique), cette discipline bénéficiera d'un horaire en travaux pratiques important ; elle pourra être choisie en matière dominante et en module dans le cadre des enseignements obligatoires et en option dotée d'un coefficient significatif à l'examen pour les élèves souhaitant approfondir leur profil dans ce domaine. Les élèves de cette série ayant choisi cette matière comme dominante suivront donc au minimum en classe de première 4 heures d'enseignement de biologie-géologie, dont 3 heures en travaux pratiques. Ceux qui choisiront l'option biologie-géologie de 2 heures (en travaux pratiques) bénéficieront de 6 heures d'enseignement. En classe terminale, suivant un dispositif analogue, les horaires de cette matière pourront représenter jusqu'à 6 h 30. Cette mesure est de nature à assurer la qualité de la formation des élèvesscientifiques et celle du recrutement dans les filières de l'enseignement supérieur en biologie et en géologie. Enfin, il n'est pas inutile de rappeler que la biologie est, pour tous les élèves jusqu'à la fin de troisième, une discipline pivot des enseignements en collège et la seule discipline expérimentale enseignée sur les quatre années de scolarité.

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