Question de M. LAFFITTE Pierre (Alpes-Maritimes - R.D.E.) publiée le 12/12/1991

M. Pierre Laffitte demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, s'il n'y a pas de problèmes plus importants à résoudre dans son ministère que de s'attaquer au fonctionnement de nos grandes écoles d'ingénieurs. Le Prix Nobel d'économie décerné à Maurice Allais, professeur à l'école des mines de Paris, et le Prix Nobel de physique à Pierre Gilles de Gennes, directeur de l'école de physique et chimie de la ville de Paris, montrent, semble-t-il, la vitalité de nos écoles d'ingénieurs. (Il est vrai que les deux écoles citées ne dépendent pas du ministère de l'éducation). Est-il opportun de modifier ce qui fonctionne bien comme le répètent tous ceux qui, en France et hors de France, font appel à nos ingénieurs ? Notons que l'Allemagne, pays industriel, proche et performant, forme ses ingénieurs comme nous : en cinq ans dans les Technische Hochschulen et les Grandes Ecoles. En trois ans d'études (quatre si l'on ajoute les stages) dans les Fachhochschulen et la filière Decomps : trois ans d'études et deux ans de stage. Cette filière souhaitée dès 1981 par la conférence des Grandes Ecoles est mise en place en France avec l'appui des professions. Il conviendrait avant tout de la renforcer. Le modèle américain, auquel se réfère un conseiller spécial du ministère, ne semble pas produire aux Etats-Unis de si bons résultats, si l'on en juge par le reflux de l'industrie américaine. Au demeurant peu d'ingénieurs de ce pays sont formés au niveau PhD ; l'immense majorité des étudiants inscrits à ce niveau est en effet constituée d'étrangers. Et le drain-brain d'ingénieurs formés en Europe n'est pas négligeable. Ne serait-il pas plus judicieux de focaliser l'énergie du ministère sur les instituts universitaires de formation des maîtres, dont la réussite reste fort incertaine et cause bien des inquiétudes. Ne faut-il pas en priorité améliorer ce qui va moins bien ?

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 31/03/1992

Réponse. - L'adaptation des formations d'ingénieurs en France et notamment de la durée du cursus fait, comme le ministre a déjà eu l'occasion de le préciser devant les parlementaires, l'objet d'un large débat avec l'ensemble des partenaires concernés. Le ministre d'Etat a fait, à l'occasion du congrès annuel de la conférence des grandes écoles à Toulouse, le 25 octobre 1991, et à de multiples reprises, des propositions aux écoles et instituts d'université qui forment des ingénieurs. Ces propositions font l'objet de discussions et de débats, au sein de ces établissements comme parmi les professionnels. Des décisions seront prises à l'issue de ce débat et dans la concertation avec les intéressés.

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