Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 26/12/1991

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, sur le rapport du Conseil national des programmes qui envisage de rendre optionnelle la deuxième langue vivante en quatrième et d'en repousser l'apprentissage jusqu'en classe de seconde. La proposition du Conseil national des programmes est en totale contradiction avec la politique actuelle des recrutements, et notamment avec l'augmentation des postes offerts aux concours internes et externes des C.A.P.E.S. et agrégations. Comment gérer l'arrivée massive d'enseignants certifiés ou agrégés dans les collèges et le tarissement inévitable des élèves dans les classes de langues ? A plus ou long terme cela conduirait les enseignants de langues à enseigner une autre discipline, pour laquelle ils n'auraient reçu aucune formation suffisante. Autre contradiction, à l'heure de l'Europe, quels moyens compte-t-on donner aux jeunes pour qu'ils s'intègrent au marché du travail européen ? La liste des professions exigeant la connaissance et la pratique d'une, voire deux langues n'est pas exhaustive et concerne quasiment tous les secteurs socioprofessionnels. De plus, ce n'est pas en classe de quatrième qu'il faudrait commencer l'apprentissage d'une seconde langue vivante, mais bien dès la sixième. Les conséquences d'une telle mesure risquent d'être catastrophiques, pour l'éducation, l'enseignement en général, et surtout pour l'avenir de nos enfants. C'est pourquoi il lui demande que ce projet soit immédiatement annulé.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 11/06/1992

Réponse. - Il s'agit là d'une proposition de la part d'une instance qui, de par son statut, a toute latitude et indépendance pour formuler réflexions et observations sur les différents aspects du système éducatif. Dans son communiqué en date du 20 décembre 1991, le Conseil national des programmes a précisé par ailleurs qu'il convenait d'offrir aux élèves de quatrième l'option de seconde langue, en lui conservant tous les moyens actuels, mais en prenant en compte, lors de la détermination de leur choix pour cette option, leurs difficultés scolaires, leurs aptitudes et leur projet. Ainsi qu'il a déjà été souligné, les propositions du Conseil national des programmes ne préjugent en rien des décisions du ministre. En effet, lors de la communication présentée au conseil des ministres du 19 février 1992 sur l'apprentissage des langues vivantes dans l'enseignement des premier et second degrés, il a été réaffirmé que, dans le cadre de la préparation à l'Europe, la pratiquedes langues étrangères constitue un des objectifs principaux de la formation. Dans cette perspective du renforcement des langues vivantes au collège, une seconde langue en classe de quatrième sera enseignée à titre obligatoire.

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